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"Si on a un minimum de respect pour O’Gara, il faut faire le job face au Munster": Alldritt sait l’importance de ces "retrouvailles" en Champions Cup

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Présent ce mercredi en conférence de presse pour évoquer le huitième de finale de Champions Cup entre La Rochelle et le Munster programmé samedi (18h30), le capitaine du Stade Rochelais, Grégory Alldritt, a notamment appelé ses coéquipiers à élever leur niveau et à "tout laisser sur le terrain". Dans un match ô combien spécial pour son manager irlandais, Ronan O’Gara, et alors que le club maritime n’a plus gagné depuis le 4 janvier.

Grégory Alldritt, votre ami et illustre chef de cuisine Christopher Coutanceau vient de retrouver sa troisième étoile au Guide Michelin. Y voyez-vous un signe du destin?

(Sourire) Ça donne des idées! Je suis surtout très content pour lui. Ce que je lui ai dit, c'est que c'est une troisième étoile, mais ça représente beaucoup de travail et de résilience. Tout ce qu'il a traversé sur les deux dernières années, c'est la meilleure des réponses qu'il pouvait leur faire et qu'il a fait à tout le monde. Félicitations à lui.

Est-ce inspirant, à l’heure de repartir à la conquête d’une troisième étoile européenne?

Il y a beaucoup de similitudes entre le monde de la cuisine et le monde du rugby. Tout ce travail en brigade, ces services tous les jours. Il faut être régulier. Il a pris un gros coup derrière la tête il y a deux ans. Je pense que le plus facile aurait été de bouder ou de laisser tomber. Au contraire, il a choisi la difficulté. C'est de repartir au front, de se remettre en question, de travailler encore plus dur et de revenir au plus haut niveau. Bien sûr que c'est inspirant.

Le changement de compétition efface-t-il le contexte et cette série de huit matchs sans victoire?

Non, on n'efface pas le contexte. On sait où on est. Maintenant, de se dire qu'on change de compétition et que ça va marcher tout seul, c'est faux. Il va falloir faire encore plus d'efforts. La Coupe d'Europe, c'est encore plus exigeant physiquement. Le message, c'est de se préparer, de passer la semaine pour être le meilleur samedi sur le terrain. C'est la meilleure façon d'aider l'équipe et le club. D'être leader et de faire des discours dans la semaine, ça ne sert à rien. La meilleure façon d'aider l'équipe, c'est d'être le meilleur sur le terrain le samedi.

"Assez de calculs. On va vous laisser faire tous les calculs, les articles, pour voir si on peut se maintenir, si on peut se qualifier. Nous, on va jouer."

Le premier match de la série noire en cours, face au Leinster (14-16), mi-janvier, était presque votre meilleur match de la saison. A l’époque, on n'imaginait pas du tout que ça pourrait déboucher sur une telle crise de résultat…

C'est un match qu'on doit gagner mais qu'on perd. Trévise, derrière, c'est un match que je pense qu'on aurait pu gagner aussi, largement. Ensuite, il y a les défaites et la série qu'on connaît. J'ai bon espoir. Je sens le groupe concerné. On sait que c'est un match particulier pour de multiples raisons. Ça, ça nous parle aussi. Comme tout le monde l'a très bien dit, rendez-vous samedi pour des actes.

Parmi les raisons, il y a ces retrouvailles entre Ronan O’Gara et le Munster, province où il fait figure de dieu vivant?

Bien sûr. Même si lui veut faire abstraction de tout ça, on l'a dans un coin de la tête. C'est quelqu'un qui nous a apportés beaucoup, qui fait tout pour cette équipe et pour ce club. Si on a un minimum de respect pour lui, il faut faire le job face au Munster ce week-end. Ou du moins, tout laisser sur la pelouse ce week-end et le résultat on verra.

Une victoire serait-elle un déclic pour relancer votre fin de saison?

Pour être honnête, je m’en fous de la fin de saison. Je suis concentré sur la mise en place vendredi et le match samedi. Je pense qu'on s'est peut-être un peu trop projetés. De toute façon, il n'y a plus de calculs à faire. Je veux juste jouer ce match et gagner ce match. Quel que soit le match, il faut gagner. Et laisser tout ce qu'on a sur ce terrain. Assez de calculs. On va vous laisser faire tous les calculs, les articles, pour voir si on peut se maintenir, si on peut se qualifier. Nous, on va jouer.

Votre équipe a cette capacité parfois folle à élever son niveau en phase finale. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas?

J'espère. Après, quand on élève notre niveau, c'est les quinze qui sont sur le terrain, c'est les remplaçants qui vont rentrer, qui doivent tous élever leur niveau, qui doivent tous donner 100% de ce qu'ils ont en eux. Si on rentre sur le terrain en attendant que ce soit Will (Skelton) qui nous défende d'un ballon porté ou qui nous fasse avancer sur un ballon porté, ça ne marchera pas. Si on attend que ce soit 'UJ' (Seuteni) qui fasse de la magie derrière pour marquer un essai, ça ne marchera pas. Il faut qu'on soit tous connectés, tous sur la même longueur d'onde et qu'on donne, tous, tout ce qu'on a. A nous d’être des grands garçons.

Romain Asselin