Toulouse, les clés du succès

William Servat (de dos), élu homme du match peut plaisanter avec son compère de la première ligne, Jean-Baptiste Poux. La première ligne toulousaine a mis son homologue au supplice. - -
Une mêlée retrouvée
« No scrum, no win »*, ont coutume de dire les Anglais. Opposé aux redoutables avants de Biarritz, le pack toulousain a livré samedi une copie parfaite. « Comme toute la saison, clame Guy Novès. La mêlée n’a pas fait plus que durant les autres rencontres. » Référence à la demi-finale du championnat contre Perpignan (21-13). Un match durant lequel les désormais quadruples champions d’Europe avait pris une leçon. « Non, non, conteste le manager de Toulouse. La mêlée était dans l’action, pas dans la réaction par rapport à la défaite contre l’USAP. « Nous étions évidemment vexés et avions besoin de prouver des choses », contrebalance de son côté le capitaine Thierry Dusautoir. Alors du coup, ça pousse. Ça pousse même trop fort pour le paquet du BO. « Nous n’avons pas existé », pestera même le demi-de-mêlée basque Dimitri Yachvili.
Un buteur en pleine réussite
Une mêlée qui avance et c’est le buteur qui rigole. Son énorme pression a permis à David Skrela d’enquiller les pénalités. Le buteur toulousain a passé trois pénalités et deux drops pour seulement deux échecs, dont un poteau. « Les avants nous ont bien aidés. Ils nous ont mis sur la bonne voie. J'ai mis des drops et des pénalités. C'est bien pour moi. Je suis très content », a commenté sobrement le principal intéressé. En bon capitaine, Thierry Dusautoir n’hésite pas pour l’occasion à sortir de son habituelle réserve pour saluer son coéquipier. « On peut le féliciter, parce qu’il nous a permis de garder la tête hors de l’eau et nous a fait gagner ce match. » Et quand ce n’est pas l’ancien Parisien qui régale, Florian Fritz (un drop et une pénalité) prend le relais. Suffisant !
Une culture de la gagne
La Coupe d’Europe est une tradition toulousaine. Avec quatre titres, les joueurs de l’inamovible Guy Novès, trait d’union générationnel, ont fait le trou sur les doubles vainqueurs de l’épreuve (les Irlandais du Munster et les Anglais du Leicester). « C’est une culture. Le club a œuvré pour organiser des matchs amicaux européens parce qu’on sentait que ça pouvait nous aider », explique Emile N’Tamack, vainqueur en 1996 et 2003. Et la tradition perdure. Tout simplement parce que les anciens restent dans le giron du club et transmettent leur expérience. « Cette continuité est une des clés de la réussite de Toulouse », explique Richard Pool-Jones, l’ancien troisième-ligne anglais. Dernier exemple en date, l’annonce de la retraite de Jean-Baptiste Elissalde, juste après ce nouveau triomphe. Il se murmure déjà avec insistance que le désormais ancien demi-de-mêlée prendra en charge les trois-quarts du club la saison prochaine. Pour une cinquième couronne continentale ?
* Pas de mêlée, pas de victoire