Coupe du monde: les All Blacks dans un décor très "boulot, boulot"

Contrairement à la France, qui s'est installée au pied du Mont Fuji, la Nouvelle-Zélande a pris ses quartiers dans la banlieue est de Tokyo, entre un centre commercial et un campus universitaire. Avec des supporters aux aguets.

Comme un acteur sur les marches de Cannes, le moindre mollet all black qui s’égare en dehors du Mitsui garden Hotel est l’objet de toutes les attentions de la trentaine de supporters qui font le pied de grue. Au retour du long entraînement du jour (deux heures), Joe Moody est sorti quelques instants et s'est plié de bonne grâce à tout ce que les fans nippons lui demandent: signatures, selfies et la fameuse photo où il faut porter un nourrisson.

"Ces gens veulent faire partie de la Coupe du monde, sourit Steve Hansen lorsqu’il s’explique sur ces séances photos amusantes. C’est notre boulot d’y répondre de bonne grâce. Les équipes sont disséminées partout dans le pays et nous nous devons de le faire."

L'hôtel de la Nouvelle-Zélande est à 200 mètres d'une gare

Si la France a choisi un décor de carte postale avec le Mont Fuji devant le nez, les doubles champions du monde ont préféré un décor de commis-voyageur à Kashiwanoha (littéralement "la feuille de chêne"). Un hôtel à 200 mètres d’une gare et cerné par un centre commercial, tout cela à 40 minutes de transport de Tokyo. Le matin, la gare déborde de salarymen à destination de Tokyo.

Quelques étudiants font le chemin inverse vers le campus délocalisé de la ville de la préfecture de Chiba. Ce lieu ne semble pas gêner l’équipe à la fougère. Autour d’eux, le décor a pris des teintes noires. Les volontaires qui servent les Océaniens sont tous vêtus du fameux maillot. Et dans la ville, les affiches rappellent que les magiciens sont ici, comme des stars en tournée, avec un point final, le 14 septembre, date à laquelle ils migreront vers Tokyo.

Pour les All Blacks, c'est un sans-faute

Les joueurs font le job. Masahiro Sawada surveille l’entrée du stade de foot où les Blacks transpirent depuis leur arrivée. Ce retraité, qui a travaillé en France et en Belgique, les trouve "très polis": "Ils vous serrent la main".

Même manège qu’à l’hôtel, les supporters nippons glissent maillots et carnets derrière le grillage. Un All Black descend puis c’est le reste de l’équipe qui suit le mouvement. Pour l’instant, c’est le sans-faute. En attendant l’Afrique du Sud samedi à Yokohama, dans une rencontre au parfum de finale. 

Morgan Maury