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Coupe du monde rugby 2023: billetterie, bénéfices, sécurité... le GIP a passé son oral au Sénat

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Le Groupement d’Intérêt Public de la Coupe du monde de rugby 2023 en France a été entendu par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, ce mercredi matin au Sénat. Jacques Rivoal, le président, et Julien Collette, le directeur général, se sont voulus rassurants sur les finances de la compétition et sont revenus sur le management autoritaire de Claude Atcher.

L’incendie causé par les méthodes de Claude Atcher au GIP et le gros bouillon créé par Bernard Laporte à la Fédération française de rugby (FFR) ont bien terni la bonne période du rugby français. A 8 mois du début de la Coupe du monde, ces gros nuages ont forcément pesé sur l’événement planétaire organisé par la France du 8 septembre au 28 octobre. A écouter Julien Collette, le directeur général du GIP, la vente de tickets de match n’a pas souffert de ces histoires, le succès populaire est à prévoir: "La billetterie a connu un succès phénoménal, les 2,2 millions de billets réservés au public se sont vendus."

Une majorité des supporters viendra de France. La deuxième colonie de fans sera anglaise, avec plus de 21% des achats. Derrière ses réjouissances, le Sénat voulait faire le point sur le chemin effectué par le Groupement d’Intérêt Public, lors d’une audition ce mercredi par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. Laurent Lafon, le président de la commission, voulait parler de la billetterie mais aussi des transports et surtout de la gouvernance du GIP: "Notre commission n’a pas mission à se substituer aux enquêtes. Nous voulons que vous nous expliquiez les difficultés auxquelles vous avez fait face après le départ de Claude Atcher." Jacques Rivoal, le directeur du GIP, a évoqué une marque forte, capable de résister aux événements extérieurs.

Les bénéfices du Mondial iront au monde du rugby

S’il n’a jamais cité le nom de Claude Atcher, son prédécesseur, il a loué le travail d’enquête effectué et les quatre rapports différents qui ont abouti au licenciement pour faute grave d’Atcher: "A 99,9% tous les témoignages ont été concordants a-t-il expliqué. Il n’y a pas eu de plainte au sens pénal. Nous avons donc proposé une gouvernance collégiale, moderne et adaptée à l’ampleur de la tâche. Nous n’avons pas de légitimité à nous exprimer sur l’affaire. Il faut que le monde sportif évolue." Rivoal et Collette ont affirmé que les bénéfices réalisés par la Coupe du monde seraient compris entre 45 et 50 millions d’euros. Bien loin des 200 millions dont parlait Atcher il y a quelques années. Cet argent sera reversé au monde du rugby.

La liste des dépenses va augmenter pour passer de 200 à 215 millions d’euros à cause d’obligations contractuelles, d’engagements environnementaux et sociétaux, avec une réserve de 3 millions d’euros. Au moment des questions au GIP, les sénateurs n’ont pas paru vraiment au fait des spécificités du rugby, à l’image de cette question sur la longueur du Mondial, plus long qu’une Coupe du monde de football mais avec moins d’équipes engagées. La question de la sécurité et du recrutement des agents a aussi fait l’objet de longs développements. Julien Collette prévoit 1000 agents sur le Stade de France et 300 à La Beaujoire par exemple, pour un total de 6300 agents de sécurité sur les 9 enceintes de compétition.

La fan-zone parisienne sera place de la Concorde, avant-goût des Jeux olympiques où l’endroit accueillera les épreuves urbaines (skate-board, breaking). Julien Collette et Jacques Rivoal ont déroulé leur argumentaire : "Tous nos indicateurs sont au vert", a lancé Rivoal. Sa seule fausse note survient lorsqu’il est interrogé sur les valeurs du rugby : "Dans un match, l’équipe perdante attend religieusement que l’équipe gagnante ait fait le tour pour saluer ses supporters et fait une raie d’honneur." Un simple lapsus passé quasiment inaperçu. Après la tempête Atcher et la tornade Laporte, le calme semble revenu au GIP.

M.M.