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Coupe du monde rugby: une claque avant le grand jour pour le Japon

Pour son dernier match de préparation à la Coupe du monde, le Japon n’a presque pas existé face à l’Afrique du Sud et ses fusées Mapimpi et Kolbe. Les Nippons s’inclinent 41 à 7. Il y a encore du boulot avant d’affronter la Russie.

Dans l’une des villes les plus chaudes de l’archipel, les Japonais ont pris un gros coup de soleil. Présenté comme la revanche de Brighton, la ville où il avait surpris les Boks lors du Mondial 2015 (35-33), ce match du Japon face aux Sud-Africains a tourné à la démonstration de force et de vitesse des hommes de Rassie Erasmus. La soirée a permis de jauger le punch des Springboks mais aussi l’engouement qui accompagnera les Nippons pendant leur Coupe du monde.

Les deux promettent beaucoup. Le responsable de la file d’attente n’a pas passé cinq secondes tranquille, obligé de reculer face aux nouveaux arrivants. Les premiers ont posé leurs pieds autour du stade de Kumagaya quatre heures avant le début de la partie. Deux heures avant, la file s’étirait comme un mille-pattes sans fin. Très peu d’anciens maillots. Presque que du neuf, le rouge et blanc avec la pastille "Rugby World Cup".

 Assis autour de quelques bières et de morceaux de poulet panés, Kosuke et ses amis rigolent. Ils sont ambitieux concernant les chances du Japon à la Coupe du monde: "Je suis très confiant. Les Japonais sont très forts. Ils vont gagner. Ils vont être champions du monde. Médaille d’or." Nobu renchérit: "Je pense qu’ils peuvent aller en quart de finale. Il y a l’Irlande et l’Ecosse dans la poule, les deux sont forts mais on peut en battre un je pense." Le public est familial. On note quelques maillots de l’Afrique du Sud ou ce couple avec ses tee-shirts mi-Japon mi-Springboks, qui souhaite bonne chance aux deux formations dans le plus pur esprit pacifique japonais. A l’extérieur du stade, on entend les cigales, les semis.

Formation tortue

Les Brave Blossoms, menés par Michael Leitch, rentrent au vestiaire après l’échauffement, serrés comme une légion romaine en formation tortue, chacun la main sur l’épaule de celui qui le précède. Public uni, équipe regroupée. Mais tout cela va voler en éclat dès les premières minutes.

Cheslin Kolbe (7e) puis Makazole Mapimpi deux fois, les deux réacteurs de la fusée verte et or, vont partir dans le dos des Nippons, mis sur orbite par les coups de patte de Faf de Klerk et Handre Pollard. Une tactique mille fois utilisée pendant la partie et qui va perdre les joueurs japonais dans les deux diagonales. En première période, on distingue à peine le jeu de contre-attaque, de vitesse des hommes de Jamie Joseph, bordurés par trop de déchets. Idem en touche où, sur leurs lancers, ils donnent leurs rares munitions aux Speedy Gonzales adverses. La deuxième période sera une meilleure base pour préparer le match d’ouverture face aux Russes, le 20 septembre à Tokyo. 

Pas de pression

Le Japon sauvera l’honneur sur un essai en première main de Kotaro Matsushima après une passe "coup de poing" d’un partenaire. Splendide. Mais le seul moment d’extase du public dans cette soirée chaude où le ballon était glissant, a noté Malcolm Marx, le talonneur des Boks. Trois essais de plus sanctionneront des Japonais dépassés par les vainqueurs du Rugby Championship

"On est déçu d’avoir perdu ce match mais on a beaucoup appris rappelle Luke Thompson, deuxième-ligne des Japonais. Il y a eu de bonnes choses. Le score n’était pas le vrai reflet de ce que l’on a produit. Maintenant on pense à la Coupe du monde." Il rejette l’idée d’une formation tremblotante au moment de partir dans l’ascension de son Everest: "Je ne pense pas qu’il y ait eu de la pression. C’était seulement un match de rugby. Un match important mais on avait le droit de perdre aujourd’hui et à la coupe du monde cette rencontre sera oubliée. Aujourd’hui c’était une bonne préparation."

Un avertissement sans frais. Avec encore 14 jours pour passer la pommade, les Japonais ont encore un peu de temps pour soigner ce vilain coup de soleil pour être présentables face aux Russes. 

M.Maury à Kumagaya