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Démission de Laporte à la FFR: et maintenant ?

Malgré l’appel à la démission de la ministre des Sports, le comité directeur de la FFR a décidé de rester en place suite au départ de Bernard Laporte. Ulcérée par ce choix, l’opposition claque la porte.

L’annonce de la démission de Bernard Laporte de son poste de président de la Fédération française de rugby (FFR) n’a pas du tout apaisé les tensions. Au contraire. Les membres de la majorité du comité directeur (les 28 élus de la liste de Laporte) ont opté pour le statu quo en décidant de rester en place. Ce qui a provoqué l’ire et la démission du principal groupe d’opposition, Ovale ensemble. Son président Florian Grill, battu par Laporte lors des élections en 2020 (51,47% contre 48,53%), fulmine et dénonce "un hold-up".

Un proche de Laporte sera président

Que signifie ce maintien du comité directeur? Un président par intérim choisi parmi le bureau fédéral sera nommé avant l’assemblée générale qui se tiendra en juin à Lille. Là, une élection se tiendra pour élire un nouveau président parmi les membres du comuté directeur jusqu’à la fin du mandat en cours. Avec la démission de l'opposition, il sera forcément issu de la majorité et proche de Laporte.

Une autre possibilité plus radicale existait. Elle avait d’ailleurs la faveur de l’opposition et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra dans une volonté de faire table rase des affaires. Elle citait l’article 15 des statuts qui permet la démission de plusieurs membres (au moins huit de la majorité et les deux de la Ligue) ou de la totalité du comité directeur, permettant la tenue de nouvelles élections sous six semaines avec une vraie campagne entre listes.

"Je leur ai indiqué que la voie qui me semblait la plus claire, le plus nette, la plus légitime et la plus rapide – parce qu’on a tous envie que cette crise soit résolue rapidement maintenant – c’était la voie d’une démission du comité directeur", a confié la ministre devant Marcoussis. Elle n’a pas été écouté, pas plus que l’opposition démissionnaire qui crie au scandale.

"On retire la parole des clubs", dénonce Grill

"La démission de Bernard Laporte n’était pas notre attente principale, a souligné Florian Grill. Notre attente principale était que le comité directeur prenne ses responsabilités. Il avait le choix entre deux solutions statutaires dont celle de l’article 21 qui ne nous semblait pas saine. C’est une sorte de hold up parce qu’on a donné la parole aux clubs (qui ont voté contre la nomination de Patrick Buisson proposé par Laporte pour lui succéder, ndlr) et on leur retire la parole en leur imposant un président par intérim. (…) Ils ont choisi cette option, Les élus Ovale ensemble ont décidé à l’unanimité de démissionner. On ne peut pas cautionner ce hold up, cette manière de faire qui est une espèce de diktat sur le rugby français."

Il dénonce "une sorte de putsch" et cette volonté du comité directeur de "s'accrocher" avec un président "sans légitimité" alors que de grosses échéances se profilent (Coupe du monde 2023 en France, négociation avec le Stade de France). Malgré le départ de son président acculé par les affaires, la Fédération va traverser les prochains mois escortée d’un parfum de contestation.

NC avec CB et JL