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Fickou : "C’est la peur de tous les joueurs"

Gaël Fickou (XV de France)

Gaël Fickou (XV de France) - AFP

A 21 ans, Gaël Fickou espère que ses efforts pendant cette préparation de la Coupe du monde ne seront pas vains et qu’il sera retenu dans le groupe des 31 par Philippe Saint-André.

Gaël Fickou, ça fait une semaine que vous retrouvez des entrainements avec plus de rugby, après déjà plus d’un mois de préparation. Comment vous sentez-vous physiquement ?

C’est vrai que c’est très éprouvant, très dur. Après, on est très bien encadrés, avec le staff et les soigneurs, donc on récupère très bien. On sait qu’il faut passer par cet entrainement très intense pour être plus performants sur le terrain. Forcément, on a quelques courbatures et quelques douleurs, mais dans l’ensemble ça se passe très bien. Et puis en plus, moi, je suis le plus jeune (21 ans, ndlr), alors si je commence à dire que je suis fatigué, je suis mort ! On fait abstraction de la douleur et ça se passe bien.

Malgré votre jeune âge, vous avez conscience d’être en train de jouer votre place pour la plus prestigieuse des compétitions ?

Honnêtement, j’en ai conscience mais parfois je l’oublie un peu. Au quotidien, on n’y réfléchit pas forcément. Mais quand ma famille m’appelle pour m’encourager ou que des amis m’envoient des messages pour me dire de ne rien lâcher, c’est là que je me rends compte qu’il faut que je me batte pour saisir ma chance. Je vois aussi qu’on est en train de vivre une belle aventure humaine. On crée des liens avec les coéquipiers. Et même si cela devait s’arrêter après cette préparation, c’est déjà une aventure fabuleuse et un immense plaisir d’en faire partie.

Cette aventure vous amène pour quelques jours à Falgos. Cela fait du bien de quitter Marcoussis ?

Vous savez, à Marcoussis, on y est très bien. Falgos, je ne connais pas du tout, mais je sais une chose : cela va nous faire du bien de changer d’air. On est allés à Tignes, on a passé de très bons moments là-bas. J’imagine que ça va être pareil à Falgos.

Et vous allez en profiter pour retrouver le public lors de ce stage…

Oui et c’est quelque chose de plaisant. J’étais à la place de ces supporters il n’y a pas si longtemps que ça et je sais les émotions que cela procure. Je pense que c’est énorme d’avoir un soutien comme cela, de faire rêver les gamins, de leur mettre des étoiles dans les yeux. Ça nous procure énormément de plaisir et de motivation et on se rend compte qu’on pratique un sport qui donne du plaisir à beaucoup de monde.

L’heure des choix du sélectionneur approche, vous y pensez ?

Je suis trois-quarts centre, on est cinq à mon poste donc il y a de fortes chances que l’un d’entre nous s’en aille. Alors forcément, on y pense. C’est la peur de tous les joueurs qui sont ici de se dire qu’après tous ces efforts, cela fera très mal de ne pas y être… Alors on pense à construire pour l’équipe, aux deux matchs amicaux qui vont être importants pour mettre en place les choses sur lesquelles on veut s’appuyer pendant la Coupe du monde. On se focalise sur ça plutôt que sur soi-même. C’est le plus important parce que ce qui fait la force d’une équipe, c’est son collectif. La part individuelle passe après parce que de toute façon, si tu es bon dans le collectif, tu auras ta place.

Votre jeunesse peut-elle jouer contre vous au moment des choix ?

Le staff prendra les meilleurs, quel que soit l’âge. Les Anglais ont plein de joueurs de 20 ou 21 ans, les All Blacks aussi. Toutes les équipes intègrent des jeunes donc je ne pense pas que l’âge fera la différence. C’est un poste où mes concurrents, qui sont aussi mes potes, sont vraiment très forts donc ça sera difficile. Mais notre but, c’est de faire réfléchir les coachs, d’être bons tout simplement et après, on verra.

DG