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France-Angleterre : ce qui a marché... ou pas

Une semaine après sa défaite à Twickenham, l’équipe de France a pris sa revanche en s’imposant face aux Anglais ce samedi au Stade de France (25-20). Une victoire remplie de points positifs mais forcément nuancée par une fin de match où le physique et la défense ont craqué.

Ce qui a marché

Michalak, taille patron

Métronome au pied pour enquiller les points, 14 en tout. Décisif pour trouver l’intervalle sur l’essai de Yoann Huget. Le 101e « crunch » a été marqué par la patte de Fred Michalak. Le recordman de longévité en équipe de France (depuis 2001) s’est offert un nouveau record ce samedi au Stade de France, celui du nombre de points marqués en équipe de France (désormais 391). Joueur d’expérience, Michalak sait dompter les grands rendez-vous et ne pas trembler dans les moments chauds. Indispensable au groupe. Trinh-Duc va-t-il en faire les frais ?

Bastareaud, roc parmi les rocs

Un roc qui avance. Une muraille. Un aspirateur à adversaires, aussi. Si tout le XV de France est à féliciter pour un match plein (ou presque), Mathieu Bastareaud est l’un des Bleus qui méritent une mention supplémentaire. Que le centre de Toulon affiche ce niveau de jeu, impossible de s’en passer. « Il a joué un rôle très important pour fixer la défense anglaise, explique Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport. A chaque fois, il focalise : il y a trois ou quatre Anglais qui sont sur Mathieu. Après quand on libère le ballon, ça créé évidemment des espaces. »

Huget, garantie confirmée à l’aile

Son absence à Twickenham, où Brice Dulin et Sofiane Guitoune n’avaient pas brillé sur les ailes, a encore renforcé son statut. Pilier du système Saint-André, qui l’a beaucoup utilisé depuis février 2012, Yoann Huget est la seule véritable garantie du staff tricolore à l’aile. Son bel essai contre les Anglais ne va rien faire pour changer la donne. Bien au contraire. « Il fait partie de ces joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment, analyse Charvet. C’est un titulaire indiscutable. »

Une victoire, c’est bon pour la confiance

La fin de match oblige à la nuance. Mais ne boudons pas notre plaisir. Battre les Anglais n’est jamais chose facile. Obligatoire pour ne pas arriver au Mondial sans véritable référence, la victoire des Bleus contre un « gros » était une étape essentielle de la préparation pour faire grandir la confiance. Vu les statistiques de PSA à la tête du XV de France, rien ne la garantissait. Ce samedi soir au Stade de France a apporté ce succès. Ça fait du bien. « Plus que la victoire, on retient l'envie, l'enthousiasme, l'état d'esprit retrouvé des Français avec un collectif et des avants conquérants pendant 60-70 minutes, juge Charvet. On a dominé en mêlée et en touche. »

Le physique est (à peu près) au point

Philippe Saint-André n’a pas arrêté de le répéter. Le visage de son équipe allait changer avec plusieurs semaines de préparation physique commune. Et si le sélectionneur avait eu raison ? Déjà au point sur ce plan il y a une semaine à Twickenham, les Français ont répondu plus que présent dans l’intensité et le combat physique ce samedi au Stade de France. A l’aise dans la conquête, en touche comme en mêlée, dominateurs à l'avant, pas dépassés dans les contacts. Cela ne guérit pas des manques dans le jeu. Et cela ne garantit rien en compétition. Mais ça permet de voyager plus serein. Enfin, pendant 65 minutes...

Ce qui n’a pas marché

Une défense qui finit par craquer

Corollaire d’un impact physique à la hauteur des attentes, la défense française a longtemps affiché une belle tenue. Une solidité qui façonne les grandes histoires. Mais à force de taper dans les réserves, le fuel tricolore s’est peu à peu consommé. Les extérieurs ont craqué. Emoussés, les Bleus ont fini par subir la furia d’un XV de la Rose qu’ils avaient parfaitement maîtrisé pendant 65 minutes. Cela a donné deux essais en dix minutes. En Coupe du monde, ça ne pardonnera peut-être pas.