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France-Ecosse: "Mettre Russell sous pression", Dupont se méfie de l’ouvreur écossais

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Antoine Dupont, le capitaine du XV de France, veut retrouver le succès dimanche face à l’Ecosse (16h) mais aussi la maîtrise et le plan de jeu qui faisaient la force des Bleus avant la défaite de Dublin dans le VI Nations. Il souligne les progrès de l’Ecosse, sa qualité et le danger que représente son ouvreur, Finn Russell, que les Bleus comptent bien surveiller de près.

Antoine Dupont, Fabien Galthié disait que vous étiez tombés, qu’il fallait se relever. Dans quel état d’esprit avez-vous passé cette semaine avant l’Ecosse ?

C’est un état d’esprit qu’on a pas connu depuis deux ans. La situation fait qu’on peut rebondir. Voir ce qui a péché, le corriger et faire ce qu’on fait d’ordinaire. Ce qui fonctionne et doit refonctionner à nouveau.

Du doute a-t-il pu naître après Dublin ?

Non, je ne pense pas. Toutes les séries sont faites pour se terminer. Au-delà de la défaite, on a vu un grand match de rugby en Irlande, avec beaucoup d’intensité. L’Irlande est numéro un certes, on perd mais on aurait pu faire mieux. On ne va pas tout révolutionner, il faut juste faire ce qu’on faisait jusqu’à maintenant, mais mieux le faire.

Ressentez-vous un peu plus de pression sur les épaules ?

Il y a toujours un peu plus de pression après une défaite car on a envie de regagner de suite. Mais comme je disais, on a connu ça dans le passé. On a perdu des matchs, on a su rebondir, on en est capables. On ne va pas douter de ce qu’on a fait jusqu’à présent. Juste remettre l’application, l’intensité qu’on sait mettre quand il le faut.

Avez-vous mis encore plus de concentration dans votre préparation ?

Il y avait de la concentration pour le match face à l'Irlande. Mais la posture est différente aujourd’hui, il y a beaucoup d’excitation de jouer ce premier match du Tournoi à Paris, et envie d’être sur le terrain pour gagner à nouveau.

"Faire autant de passes ? Pas forcément une stratégie pensée pour l’Irlande"

La motivation, c’est aussi de se dire qu’on peut encore gagner le Tournoi cette année ?

On sait, on est bien placés pour le savoir, qu’en commençant avec deux victoires, ça ne nous assure pas le gain du Tournoi. On sait qu’on n’est pas dans la meilleure position, mais il reste trois matchs à jouer, il peut encore se passer beaucoup de choses. Certes, on n’a pas notre destin entre nos mains, car si l’Irlande gagne tous ses matchs, on ne parlera de rien. Mais il nous reste trois matchs à jouer qu’on va essayer de gagner pour toujours concourir à ce Tournoi.

Vous avez fait beaucoup de passes en Irlande (180), le plus haut total depuis que ce staff est en place. L’Ecosse, elle, est à l’inverse l’équipe qui tape le plus dans le ballon et se fait le moins de passes dans ce Tournoi. Allez-vous revenir à une stratégie et un jeu plus directs ?

Ce n’était pas forcément une volonté de faire un match en portant beaucoup de ballons et ça nous a plus porté préjudice qu’autre chose puisqu’on a vu qu’on a subi beaucoup de turnovers dans notre partie du terrain qui nous ont coûté cher. Ce n’était pas forcément une stratégie qui avait été pensée pour l’Irlande. Ce sont des situations de jeu qui ont fait que. Notre plan de jeu n’a pas changé depuis le début, c’est d’essayer de jouer haut sur le terrain et ensuite pouvoir porter le ballon dans de bonnes conditions.

Vous avez joué deux fois 80 minutes dans ce Tournoi et le débat de votre temps de jeu est intervenu, notamment de par votre style énergivore. Est-ce que c’est quelque chose qui vous fait réfléchir ?

Je pense que cette saison, je n’ai jamais eu autant semaines de repos, depuis que je suis professionnel. Le staff du Stade Toulousain a fait en sorte de me laisser des plages de récupération et malheureusement ce ne sont pas les staffs qui font les calendriers, c’est plus la Ligue et les diffuseurs et nous on subit ça. Evidement que quand on est staff, on veut faire jouer ses meilleurs joueurs, en club comme en sélection. Et nous on s’entraine pour enchaîner le plus de matchs possibles, avec le plus d’intensité possible. Donc je ne me pose pas la question du temps de jeu que j’ai ou pas. Sur le terrain, j’essaye d’être à fond tout le temps et on fera les comptes à la fin.

"L’Ecosse est une équipe de plus en plus dure à battre"

Depuis que vous êtes le capitaine de cette équipe, c’est la première fois que vous connaissez la défaite. Qu’est-ce que ça change dans votre rôle cette semaine ? Plus de minutie dans les détails, dans les échanges avec les autres joueurs ?

On apprend toujours plus des défaites que des victoires, on entend souvent ça mais je pense que c’est vrai. D’ailleurs l’Irlande parle beaucoup de la défaite au Stade de France l’an dernier qui les a fait beaucoup grandir. Ça a amélioré leur jeu, plusieurs de leurs secteurs. Que ça ait le même impact sur nous. En tant que capitaine de cette équipe, on est là pour gagner les matchs. Personne n’aime le gout de la défaite. Donc le rebond il faut le retrouver collectivement et on a tous envie de le retrouver ce dimanche.

Cette équipe d’Ecosse semble plus structurée que par le passé. Est-ce ce que ça les rend plus dangereux ?

Ils sont performants stratégiquement. Avec des joueurs de grande qualité avec de longs jeux au pied qui leur permettent de sortir de leur camp. Et surtout des joueurs très dangereux quand ils portent le ballon, on l’a vu sur ce début de Tournoi. C’est une équipe avec beaucoup de qualités, qui arrive à avoir plus de consistance dans leur jeu 80 minutes durant, ce qui fait que c’est une équipe de plus en plus dure à battre.

Aurez-vous un œil plus attentif sur Finn Russell ? Comment le museler ?

On connait ses qualités pour le côtoyer en championnat depuis quelques temps. C’est un joueur très talentueux, très créatif qui peut tenter un peu tout et n’importe quoi n’importe où sur le terrain. Donc il faut essayer d’avoir un œil sur lui. Lors du dernier match au pays de Galles il a offert plusieurs essais à ses coéquipiers. Donc avoir un œil sur lui et le mettre sous pression pour ne pas qu’il soit en bonne position. Car on sait quel danger il est quand il est dans de bonnes dispositions et que la défense ne lui monte pas dessus.

WT et KM au Stade de France