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France-Irlande : Bézy, le "petit" qui doit s'affirmer

Sébastien Bézy

Sébastien Bézy - AFP

Décevant face à l’Italie (23-21) pour sa première sélection en équipe de France samedi dernier, Sébastien Bézy sera encore le demi de mêlée titulaire des Bleus face à l’Irlande. Une marque de confiance de Guy Novès, pour un garçon au parcours d’étoile.

Une première difficile contre l’Italie…

Un brin fébrile face à l’Italie, à l'image de l'équipe de France, Sébastien Bézy a livré une première mitigée en Bleu. S’il a parfois pris des initiatives, celui qui confiait il y a peu ne pas du tout penser à l’équipe de France, s’est montré trop spectateur, loin du rôle d’accélérateur qu’il joue habituellement à Toulouse. Surtout, il a totalement manqué ses coups de pieds (0/3), laissant les fonctions de buteur à son compagnon de charnière Jules Plisson en deuxième mi-temps (3/3).

« Si je mets les points que je dois mettre au pied, ça change la physionomie des choses. En tout cas, on peut les sortir du match plus tôt. Ne pas les mettre, c’est ennuyeux pour l’équipe » a-t-il regretté après le match.

… mais la confiance de Novès

Pour la réception de l’Irlande, Guy Novès a maintenu sa confiance en Bézy, malgré sa faillite au pied face aux Italiens. «Ce n'est pas parce que Sébastien a raté trois coups de pied qu’il est devenu mauvais, alors qu’il avait réussi un 100 % deux semaines plus tôt (7 sur 7 face à Pau). Je ne veux pas trahir la confiance qu’on a » s’est exprimé le sélectionneur, qui n’a pas oublié les qualités d’un élément qu’il a côtoyé trois ans en club.

Ses débuts fracassants en Coupe d’Europe, en octobre 2014 face à Bath. Ni sa jolie feuille de route en championnat (109 points, cinq essais) et sa superbe réussite face aux perches en Top 14 (89 % !), qui plaide la théorie de l’accident pour sa première tricolore.

Un profil pas si atypique

Si la première de Sébastien Bézy en Bleu n’a pas confirmé les espoirs placés en lui, le demi de mêlée de 24 ans présente toujours le profil idéal pour devenir un indiscutable du XV de France. Vif, rapide, bon au pied… Mais surtout, avec lui, c’est l’assurance d’un jeu rapide : il n’est jamais loin du ballon, donne du rythme et, grâce à ses jambes, n’hésite pas à profiter de la moindre faute de défense.

«Cette faculté qu’il a un peu plus particulière à coller au ballon, être vif et accélérer le jeu, ce qu’on demande en général à un demi-de-mêlée » analyse l’entraîneur des arrières du Stade Toulousain Jean-Baptiste Elissalde. Une sorte de lubrifiant dans les rouages du jeu dont va avoir besoin le XV de France dans son projet ambitieux d’à nouveau faire lever les foules.

La confiance d’Elissalde

Son gabarit (1,74 m, 74 kg) aurait pu le freiner. Visiblement non puisque Guy Novès veut l’installer en charnière. Ce qui ne surprend pas Jean-Baptiste Elissalde, à peine plus grand que Sébastien Bézy... et qui suit le joueur au quotidien. « Je crois qu’il y aura de plus en plus de place pour ces joueurs-là, car il y a de moins en moins d’espace, la vitesse est le principal allié de beaucoup d’équipes, on l’a vu pendant la dernière Coupe du Monde, assure ce dernier. A ce poste-là, il n’y a pas besoin d’être très costaud. Il suffit de bien sentir le rugby... Si Sébastien joue derrière, un paquet d’avants qui tient la route, il n’y aura pas trop de soucis à se faire. »

Alors que manque-t-il à Bézy pour prendre la mesure du costume que lui tend le sélectionneur ? « Gérer la vitesse du jeu, sentir quand l’équipe est dans le dur, soulager un peu ses avants et son dix, énumère Elissalde. Une fois qu’il aura rajouté ça à sa palette, il ne sera pas loin du très haut niveau. Il va s’y adapter. » Dès ce samedi contre l’Irlande ?

Nathan Gourdol, avec Wilfired Templier