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France-Irlande: comment Bastareaud s’est imposé

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A 27 ans, Mathieu Bastareaud est devenu l’une des premières rampes de lancement du jeu de l’équipe de France. Son physique et ses percées l’ont installé dans le XV type, mais pas seulement. Car le centre toulonnais a beaucoup travaillé pour devenir incontournable, alors que sa présence en Coupe du monde n’était pas assurée il y a encore trois mois.

Il parait loin le temps où Mathieu Bastareaud s’effondrait en pleurs au micro de Canal+, à la fin d’un match avec Toulon. Parce qu’il s’estimait « trop nul ». C’était en décembre 2014. Le Toulonnais, qui a traversé des périodes difficiles sur le plan mental, a depuis repris confiance. Il a tellement remonté la pente qu’il fait partie du XV type installé par Philippe Saint-André lors de la Coupe du monde. Surtout, il symbolise le style de ses ces Bleus, tout en puissance. Son profil de bulldozer en fait même la principale rampe de lancement de cette équipe, taillée pour le combat. Mais réduire « Basta » à son côté destructeur serait réducteur. Car l’ancien joueur du Stade Français a cravaché pour en arriver là.

Quitte à subir de nouvelles moqueries. Comme cette ascension du col de l’Iseran, durant laquelle il semblait à l’arrêt sur son vélo face aux forts pourcentages. « Il a énormément souffert, rappelle Saint-André. Mais il connaissait les règles du jeu, il connaissait les axes de travail à améliorer. Il est venu dans cette préparation avec un enthousiasme de cadet. Il a énormément travaillé, il s’est énormément investi. » Avant la préparation, le joueur formé à Massy ne partait pas forcément avec les faveurs des pronostics, même si 28 de ses 37 sélections ont été glanées sous l’ère PSA. Bastareaud a, donc, beaucoup travaillé. Et comme la tête suit, le résultat fait des étincelles.

Saint-André : « Tu sens un mec bien dans sa peau »

« S’il est titulaire en équipe de France, c’est grâce à son investissement, à son travail et aux moyens qu’il a mis en place pour être bien dans ce groupe, se réjouit Saint-André. Il est bien psychologiquement en plus, tu sens un mec bien dans sa peau. » En dépit de sa timidité, Bastareaud s’épanouit dans cette équipe, où il est bien entouré par les piliers Rabah Slimani et Eddy Ben Arous notamment. « Malgré toutes les critiques, il apporte énormément au jeu du XV de France, surtout quand ça va pas trop et qu’on a besoin d’avoir un peu d’avancée, qu’on n’est pas très bien, témoigne Slimani. En dehors de ça, il est là avec sa bonne humeur, il fait du bien à tout le monde. » « Dans la vie de tous les jours, il est un peu réservé, il a besoin de cette intimité, sa bulle à lui », ajoute Ben Arous.

Son côté insaisissable en fait aussi une des forces des Bleus, puisqu’il attire l’attention des défenseurs adverses. Ce sera encore le cas ce dimanche face à l’Irlande (17h45). « Il est difficile à arrêter, témoigne Jonathan Sexton, l’ouvreur irlandais, qui l’a déjà croisé sur les pelouses du Top 14. Je suis bien placé pour en parler. J'ai déjà essayé sans réussite par le passé. » Gaël Fickou, pourtant en concurrence avec Bastareaud, ne dit pas autre chose. « On a besoin de joueurs qui amènent de la puissance et qui font avancer. On a Picamoles devant, Bastareaud derrière. » Un attelage loin d’être nul.

NC avec WT et LD