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Mort de Federico Martin Aramburu: ce qu'il s'est passé la nuit du drame

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BFMTV a obtenu, de sources concordantes, des détails sur les circonstances de l'assassinat par balles de Federico Martin Aramburu, tué dans le 19 mars dans les rues de Paris après une altercation dans un bar. Le tireur présumé, Loïk Le Priol, militant d'extrême droite, déjà en cause dans une affaire de violences, est toujours recherché. Une personne a été mise en examen.

Une jeune femme soupçonnée d'avoir joué un rôle dans la mort de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, samedi à Paris, a été mise en examen ce mardi pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire. Deux autres suspects, dont l'un est une figure des milieux d'extrême droite, sont toujours recherchés. Trois jours après le drame, BFMTV, selon des sources concordantes, est en mesure de retracer le déroulement de cette soirée.

· Le début de soirée

Vendredi 18 mars, Federico Martín Aramburú, son associé Shaun Hegarty et leurs clients dînent dans un restaurant du VIe arrondissement de Paris, le Volver. Ils sont à Paris pour accompagner ce groupe de clients (ils gèrent une agence à Biarritz proposant des séjours de groupe culturels ou sportifs) au match France-Angleterre qui a lieu le lendemain pour la conclusion du Tournoi des VI Nations.

Vers 1h30, Aramburú et Hegarty quittent le restaurant. Direction la "rue de la Soif" du quartier, où ils vont boire des verres. Ils se rendent ensuite au Mabillon, où ils mangent. Ils ont l'habitude de faire cela lorsqu'ils sortent sur Paris.

· L'altercation

Au Mabillon, une altercation a lieu entre deux groupes. Trois personnes s'en prennent verbalement à une personne de nationalité étrangère qui leur demande une cigarette. "Des propos déplacés" qui pourraient être des propos à caractère raciste.

Aramburú intervient. Une altercation verbale a lieu entre lui et le groupe des trois, avec menaces de réprimande de la part du groupe. Tout se calme après l'intervention du videur du Mabillon. Mais pendant la querelle, l'un des suspects a exhibé une arme. Les deux groupes sortent et se retrouvent finalement sur la terrasse de l'établissement. Ils en viennent aux poings.

· L'assassinat

Chacun repart ensuite de son côté. Aramburú et Hegarty veulent rejoindre leur hôtel, car ils ont rendez-vous le lendemain matin à 9h avec des clients. Mais avant, ils s'arrêtent à l'hôtel Welcome, qui se trouve sur leur chemin. Ils sont tuméfiés et veulent mettre de la glace sur leurs blessure. Cette glace, ils espèrent la trouver dans cet hôtel. En sortant, une voiture est là. À l'interieur, trois personnes. C'est une femme - celle mise en examen d'après les enquêteurs - qui conduit. Une premiere salve de coups de feu visent les deux ex-joueurs de rugby, mais ne les atteint pas. Un homme sort de la voiture et tire sur Aramburú à plusieurs reprises. Ce dernier s'effondre. Il demande à son associé d'appeler la police et lui dit en substance: "Appelle la police, je vais mourir". Le tireur repart. L'auteur présumé des coups de feu est Loïk Le Priol.

· Ce que l'on sait du principal suspect

Très vite, trois personnes sont recherchées: deux hommes et une femme. Loïk Le Priol est membre de l'ultra-droite. Il est connu des services de police et de la justice. Il doit comparaître en juin pour des faits datant de 2015. Il est soupçonné d'avoir participé à l'agression d'un membre du Groupe union défense (GUD, organisation d'extrême droite) avec plusieurs personnes. Après dix jours de détention provisoire, il a été remis en liberté.

La chambre de l'instruction avait rendu un arrêt très motivé, ce qui a permis le versement d'une caution. Son contrôle judiciaire comportait une interdiction de paraître à Paris. On ne sait pas si cette mesure avait été levée. Concernant la caution, il pourrait s'agir d'un chèque de banque de Le Priol.

· L'enquête

Les caméras de vidéosurveillance sont toujours en train d'être exploitées. De nombreux témoins (hôtel, bar, passants) ont été entendus. Des perquisitions ont été menées à Paris et à Draguignan, où Le Priol a une maison. Les policiers pensent y trouver des armes.

L'associé d'Aramburú s'est constitué partie civile. Il a déjà été entendu par les enquêteurs et le sera par le juge d'instruction.

JA avec NP et Mélanie Vecchio