
Pro D2: Nagusa "se fout un peu de la gueule de tout le monde" pour Urios avec son congé paternité
Prévoyez-vous d’avoir des enfants dans les prochaines années? Réservée aux femmes par certains employeurs pendant des années, cette question pourrait bientôt se répandre lors des négociations de contrat pour les sportifs professionnels dans le rugby ou dans le football. En France, cette problématique suscite de nombreuses réactions après le congé paternité pris par Timoci Nagusa sans réelle concertation avec son club de Grenoble en Pro D2.
"Cela me dépasse un petit peu. Effectivement les joueurs de haut niveau sont des êtres exceptionnels qui ont réussi et qui sont engagés avec des clubs. Je parle évidemment des sports collectifs et des mecs parce que pour les filles c’est encore autre chose. Mais je trouve qu’il (Nagusa) prend en otage son staff, il prend en otage son club, a regretté Christophe Urios dans l’émission les Grandes Gueules du sport ce dimanche sur RMC. Un sportif de haut niveau, même s’il a des contraintes fortes de performance et de vie à côté de la performance, ils ont beaucoup de temps libre à côté les mecs. Il peut très bien subvenir à sa famille tout en jouant le jeu avec son club. Après je crois qu’il y a un vrai problème de confiance."
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Urios: "Nagusa n’est pas à son coup d’essai"
En plus de la question, totalement légitime, du congé paternité, Christophe Urios a surtout pointé la manière dont Timoci Nagusa a fait les choses. Si le Fidjien a respecté le cadre de la loi française, il ne l’a pas fait en bonne intelligence avec son club de Grenoble. Autre point négatif dans cette polémique, le joueur de 32 ans n’a pas toujours été un exemple de professionnalisme durant sa carrière.
"Je veux juste dire un petit mot sur Nagusa. Il n’est pas à son coup d’essai. Il a joué à Montpellier et systématiquement, je dis bien systématiquement, il arrivait avec quinze jours ou trois semaines voire un mois de retard dans son club. Ce n’est pas uniquement pour un congé paternité. Cela dépasse le cadre sociétal , a encore lâché le manager de l’UBB dans le GG du Sport Evidemment que c’est une vraie question à se poser dans le sport de haut niveau. Quelle est la place pour élever ses enfants ou par rapport à sa femme ? Je trouve que c’est une belle cause à défendre, effectivement. Maintenant, dans le cas de Nagusa, je pense qu’il se fout un peu de la gueule de tout le monde."
Urios veut des d’échanges entre joueurs et clubs
Au-delà du simple cas Nagusa, la question des congés paternité dans le sport professionnel pourrait se répandre si certains joueurs décident d’imiter le Fidjien. Pas nécessairement opposé à une pause pour raisons familiales, le manager de l’UBB souhaite plus de communication entre toutes les parties.
"On a un cas concret. On a un joueur dont l’épouse va accoucher la semaine prochaine. C’est un accouchement par césarienne, et cela fait déjà un mois qu’il m’en a parlé. Depuis la reprise en fait. Elle accouche mercredi, lors de notre jour de repos. Il y a un accord avec le joueur, a indiqué Christophe Urios. On va évidemment le laisser tranquille lundi, mardi, mercredi et jeudi. Et ensuite il réintègrera l’équipe de façon très classique. C’est encadré avec le joueur et son épouse. C’est clair, précis et net. Franchement c’est comme cela que cela se passe. Comment on peut imaginer qu’un joueur parte trois semaines. C’est possible que le cas Nagusa fasse jurisprudence. Maintenant il y a le règlement, le contrat, le fric et il y aussi le fait de se regarder dans les yeux."
Pour l’heure, Timoci Nagusa bénéficie notamment du soutien du syndicat des joueurs Provale et de son président Robins Tchale-Watchou. Son congé paternité, lui, continue de faire parler et de mettre en lumière une vraie problématique sociétale en France.