
Saint-André : "La France fait partie des 7-8 pays qui peuvent être champion du monde"

Philippe Saint-André - AFP
Philippe, vous avez pris vos quartiers depuis samedi à Croydon. On a l’impression d’être dans le château d’Harry Potter…
C’est vrai qu’il y ressemble beaucoup. On a surtout voulu être dans un endroit excentré, avec des terrains d’entraînement de qualité. En plus, on n’est pas très loin de Londres et pas très loin de Twickenham. On est un petit peu dans la verdure pour pouvoir bien se préparer pour ce premier match contre l’Italie.
On se rend compte que c’est une préparation de Coupe du monde avec l’explosion du nombre de caméras…
Oui, il y a beaucoup de monde. On sait que c’est un évènement particulier. Ça fait quatre ans qu’on attend ça. Maintenant, il faut en profiter. Il faut surtout qu’on soit performant et donc qu’on se prépare le mieux possible. Physiquement, on l’a fait. Maintenant ce sera mentalement, au niveau de la stratégie et de la discipline. Et ça va commencer le 19 septembre contre les Italiens.
La Fédération italienne a annoncé le forfait de Sergio Parisse pour cette rencontre. Cela change-t-il quelque chose ?
Non. On va d’abord se concentrer sur notre jeu, sur nos forces. Après, on connait les Italiens et la qualité de Sergio Parisse. Mais on se prépare à toutes les éventualités. L’année dernière, dans le VI Nations, il était blessé au mollet et puis, au dernier moment, il était sur le terrain en Italie. Donc je pense qu’on ne va pas se polluer l’esprit sur une participation ou non de Parisse. On se prépare à battre les Italiens, avec ou sans Parisse.
On a vu pendant cette préparation que tout le monde pouvait battre tout le monde. Il y a peu de certitudes, à part peut-être chez les All Blacks, champions du monde en titre…
C’est vrai. Ces derniers mois, il y a eu beaucoup de surprises, beaucoup d’équipes qui ont perdu des matches. Les Néo-zélandais sont assez impressionnants au niveau de leur pourcentage de victoires. Après, je pense qu’il y a sept ou huit pays qui peuvent battre tout le monde dans un grand jour et gagner cette Coupe du monde. Et la France fait partie de ces nations.
« Il ne faut pas jouer ce premier match dans la tête »
Réussir un bon départ, est-ce une chose sur laquelle vous travaillez particulièrement ?
Oui, on y travaille, mais il ne faut pas qu’on se mette une pression supplémentaire sur ce match. Il faut jouer à notre niveau, être précis. Beaucoup de nos joueurs découvrent la Coupe du monde et c’est important de ne pas jouer le match dans la tête toute la semaine. Le match se joue sur le terrain, à Twickenham, pendant 80 minutes. On va essayer de ne pas bouffer trop d’énergie durant la semaine et se concentrer sur ce premier match.
Ce premier match va précéder de quatre jours seulement le deuxième. Vous avez fait passer le message que des joueurs se préparent déjà mentalement pour la rencontre face à la Roumanie…
Oui, on est obligé. On a un groupe de 31 et il faut qu’il vive. En plus, on a 31 joueurs compétiteurs et ils ne seront que 23 sur la feuille de match. Par contre, on a déjà des joueurs qui travaillent à la vidéo, qui savent que, sauf blessure, ils seront titulaires contre la Roumanie. On aura quatre jours après l’Italie pour faire une grande performance contre la Roumanie.
Vous allez être la mascotte des médias anglais, qui se souviennent qu’il y a dix ans vous avez été le premier entraineur français à devenir champion d’Angleterre. Avez-vous toujours des complicités avec certains joueurs, entraineurs ou journalistes anglo-saxons ?
C’est vrai, j’ai été le seul entraineur français à être champion d’Angleterre, avec Sale. Maintenant vous savez, je suis sélectionneur du XV de France et on vient dans cette Coupe du monde pour représenter notre identité, notre maillot et nos valeurs.
Avez-vous déjà rêvé d’être le 31 octobre au soir avec la coupe dans vos bras ?
On va déjà penser à bien rentrer dans la compétition et on va se concentrer sur chaque match. C’est une compétition éliminatoire, donc pensons déjà à l’Italie, puis on pensera au prochain match.