
XV de France - Blanco : "Saint-André reprend du poil de la bête"

Serge Blanco et Philippe Saint-André - AFP
Une préparation jamais vue
« On n’avait jamais fait une telle préparation jusqu’à maintenant. A l’époque, ce n’était pas dans les mœurs. On a gagné 40% sur la performance individuelle de chaque joueur. Les garçons se méconnaissent, ils ne se sont pas au courant des possibilités physiques qu’ils ont pour participer à n’importe quelle compétition. On n'a jamais mis autant de moyens dans la préparation. Quand le joueur a du repos, il est capable de faire une saison entière. Personne ne connaissait les limites qu’il pouvait atteindre. »
Les raisons de l’éviction de Trinh-Duc
« Le poste qui apportait le plus de réflexion, c'est la charnière. Les sélectionneurs se sont attachés à mettre en place un système qui gardait des joueurs susceptibles de pouvoir buter. Ils ont conservé deux ouvreurs et trois demis de mêlée mais ça aurait pu être l’inverse. Il y a eu une réflexion de ce sens au début. Mais par rapport à la saison et au fait que des joueurs avaient toujours figuré dans cette équipe… On regrette l'éviction de n'importe quel joueur, que ce soit François (Trinh-Duc) ou les autres. Il a le droit de trouver ça injuste. Avec les discussions qu'il avait eu en automne dernier, rien ne permettait dire qu'il était à côté au niveau de l'état d'esprit. C’est un grand joueur, exceptionnel, mais sa blessure l'a grandement handicapé. Il aurait très bien pu rester mais il fallait faire des choix. »
L’imbroglio Plisson
« Il connaissait la règle du jeu, j’ai échangé avec lui. Nous avions formulé le vœu de le récupérer. Médicalement, il avait une période (d'absence) trop longue pour qu'on puisse le prendre lors du stage. Jules a vite récupéré mais malheureusement, le train était parti. Jules fait partie, comme François Trinh-Duc, des possibles joueurs à rappeler s'il y a un blessé. (Jules Plisson figure-t-il sur la liste ?) Oui. L'IRB exige une liste de 50 joueurs pour la durée du Mondial. On est obligé d’aller « taper » dans cette liste sauf cas exceptionnel qu’on peut justifier. S'il y a un blessé ? La vie de groupe va prévaloir. Jules fait partie du groupe dans l'esprit et François Trinh-Duc a fait toute la préparation. Il faudrait répondre à une logique. Humainement, on ne peut pas faire n'importe quoi. »
Son implication auprès de Saint-André
« Tout le monde pensait qu’on mettait Philippe sous tutelle mais ce n’est pas du tout ça. Mon rôle est d’aider les sélectionneurs mais aussi de pouvoir permettre de récupérer une écoute plus forte de la part de la Fédération. Je vais donner un exemple. Il y avait une grande problématique au niveau des premières lignes. Nous avions des bons piliers mais nous étions pris en grippe par le corps arbitral mondial. Nous avons regardé comment les autres faisaient jouer les piliers dans leur sélection. Aujourd’hui, nous avons des joueurs de premières lignes exceptionnels. Et cela a pu se faire parce que nous avons été en relation constante avec les clubs, les entraîneurs et les joueurs. Nous avons même payé des diététiciens et des préparateurs physiques à certains.
Par exemple, Vincent Debaty ne jouait que 10 minutes par match à Clermont. On s’est battu pour que ce gars s’entretienne, fasse plus d’efforts. On l’a appelé, on l’a soutenu et aujourd’hui, il est capable de faire une course de 90 mètres pour venir en soutien et marquer un essai. En mêlée, c’est un bœuf ! Tout ce travail doit être fait et nous n’avons jamais fait ce travail en France. »
Une communication effacée
« Quand il y aura véritablement le feu, je serai présent mais il ne faut pas enlever le caractère des personnes. Philippe (Saint-André) a son caractère et sa vision. Il est soulagé parce qu’on arrive dans la dernière ligne droite et il va pouvoir dire ce qu’il a envie. Il reprend du poil de la bête. Il est passé par des phases très difficiles, où la critique a été très dure à mon sens. Nous faisons des réunions, nous avons des échanges téléphoniques. »
L’objectif à la Coupe du monde
« On a un objectif : j'ai envie de gagner la Coupe du monde. Nous avons les moyens pour être champions du monde. Si on n'y arrive pas, il faudra nous juger par rapport à la façon dont on aura perdu. »
Pas encore candidat à la présidence de la FFR
« Bernard Laporte, candidat à la FFR ? C'est intéressant pour le rugby, ça va ouvrir un dialogue. D’autres personnes arriveront et se présenteront. Si je serai candidat ? Pour le moment, je suis dans l’optique de la Coupe du monde. Une fois qu'elle sera passée, on prendra nos responsabilités les uns et les autres. »