Teddy Thomas: "Je ne suis pas du genre à me mettre la pression"

Teddy Thomas, comment expliquez-vous les bonnes performances en Coupe d’Europe alors que c’est plus mitigé en Top 14?
Je pense que c’est une compétition qui est arbitrée différemment. Le jeu que proposent les équipes est beaucoup plus basé sur l’attaque et l’offensive. C’est quelque chose qui nous correspond assez bien. Je ne sais pas comment je pourrais expliquer la différence entre le Top 14 et la Coupe d’Europe. On est motivé de la même manière pour les deux compétitions c’est une certitude. Inconsciemment, le titre européen nous échappe depuis pas mal de temps, les ressources sont assez faciles à trouver pour se motiver. Le début en Top 14, bien sûr, n’a pas été bon, contrairement à notre Coupe d’Europe. J’espère qu’on pourra récolter les fruits de la Coupe d’Europe pour le Top 14.
Le retour du public fait plaisir..
C’est quelque chose de super excitant pour tout le monde de retrouver le public dans les stades. Les Tournois précédents étaient à huis clos. C’était assez triste pour l’ensemble des supporters du rugby et des joueurs. La tournée de novembre, ils ont réussi à faire un super exploit avec les All Blacks, avec un stade rempli. On voit que ça porte ses fruits. C’est super motivant pour les joueurs. C’est un gros tournoi qui attend l’équipe de France avec trois réceptions et deux déplacements. On parle souvent du rôle du 16e homme, sur ce Tournoi ça va vraiment tenir à cœur de tout le monde.
Vous retrouvez l’équipe de France. Ça fait du bien?
Oui bien sûr. C’est très plaisant de retrouver ce groupe, notamment après les performances lors du tournoi de novembre. C’est excitant de réintégrer un groupe performant avec énormément de bons joueurs à chaque poste. Je suis très content de les retrouver mais chaque chose en son temps. J’ai fait pas mal d’aller-retours en équipe de France donc je sais à quoi m’attendre.
Eprouvez-vous de la pression avant de réintégrer ce groupe, avec l’idée de devoir retrouver une place de leader?
Je ne suis pas du genre à me mettre la pression. Je suis vraiment content de retrouver ce groupe qui performe, qui a trouvé son noyau dur. Le groupe a changé positivement, a évolué, a pris beaucoup plus de caractère avec les victoires de novembre. Je n’étais pas là. A moi de rattraper ce petit wagon de retard.
On ne vous a pas entendu depuis votre geste dirigé vers Santiago Cordero, qualifié de chambrage. Comment vous avez vécu cette période?
Ce qui me tenait vraiment à cœur, c’était de savoir si le principal intéressé avait été blessé par ce geste. J’ai pu m’entretenir avec lui. Il m’a répondu que, pour lui, il n’y avait aucun souci, que c’était un fait de jeu. Tant qu’il ne juge pas que c’est un manque de respect, ça ne m’atteint pas plus que ça. Chaque personne est libre de juger ce geste. Moi je suis sur un terrain de rugby pour faire du spectacle et m’amuser. Tant que je ne manque pas de respect au gens et que les personnes en face me disent que je ne leur manque pas de respect, c’est le principal.
Est-ce que la presse en a trop fait?
C’est à vous de juger. Ce qui était le plus important pour moi, c’était d’échanger avec mes proches, avec le groupe, avec Cordero. Ça s’est très bien passé. On a pu discuter. Du chambrage, il y en a tout le temps en rugby quand on sort d’une mêlée, d’un ruck. Ça se passera tout le temps. Je ne dis pas que c’est un geste à reproduire vu l’abattage médiatique qu’il y a eu. Le plus important pour moi, c’était de présenter mes excuses au joueur, qu’il a acceptées.