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France - Nouvelle-Zélande : pourquoi les Bleus ne vont pas prendre une rouste (enfin, peut-être pas)

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Un peu plus d’un an après l’historique fessée (62-13) du quart de finale de Coupe du monde à Cardiff, l’équipe de France retrouve la Nouvelle-Zélande ce samedi soir au Stade de France (21h). Avec l’ambition de rivaliser, cette fois. Si le défi s’annonce immense pour les Bleus, voici quelques raisons d’y croire.

On se souvient de la déroute. C’était il y a un peu plus d’un an. Le 17 octobre 2015, exactement. L’équipe de France de rugby vivait son Waterloo à Cardiff en quarts de finale de la Coupe du monde. Punie (62-13) par des All Blacks impitoyables. Depuis, de nombreux visages ont changé de part et d’autre. Ce samedi soir (21h) à Saint-Denis, l’histoire sera forcément différente. Les progrès entrevus ces derniers mois n’ont pas forcément éteint la crainte d’une nouvelle baffe. D’autant que la Nouvelle-Zélande, plus dominatrice que jamais, en témoigne ses 18 succès de rang (record mondial) jusqu’à la défaite face à l’Irlande le 5 novembre dernier à Chicago (40-29), voudra conclure en beauté sa tournée automnale. Mais plusieurs raisons laissent à penser que les Bleus sauront cette fois mieux résister.

Une organisation nouvelle

La défaite à Cardiff a marqué la fin de l’ère Saint-André. Guy Novès est arrivé et avec lui un groupe rajeuni. Depuis, le jeu des Bleus a gagné en cohérence, en témoigne une tournée de juin réussie en Argentine. Le traumatisme gallois a eu d’autres effets. Les instances du rugby tricolore ont su réagir en adoptant une convention entre la ligue et la fédération qui permet au staff d’avoir plus longtemps et plus souvent les joueurs à disposition. Mécaniquement, des Bleus mieux préparés doivent davantage résister face à ce qui se fait de mieux au monde. 

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L’envie plus que la crainte

Les Bleus ne sont pas fous. Bien sûr qu’ils craignent un adversaire quasi-imbattable. Mais dans tous les discours, que ce soit parmi les joueurs ou le staff, ressort davantage l’envie de s’y frotter. Sans forcément d’esprit de revanche mais pour valider une progression. « Il me tarde un peu de jouer les meilleurs au monde, commentait ainsi vendredi Jeff Dubois, en charge des lignes arrières. Voir si notre projet de jeu tient la route face aux meilleures équipes. Voir si on peut rivaliser avec eux. Et puis avancer dans notre projet surtout. Il y a une certaine appréhension aussi et l’envie d’en découdre. »

Toujours indécis

L’histoire le répète, un France - Nouvelle-Zélande n’est jamais écrit d’avance. Ces rencontres incarnent même la légendaire inconstance tricolore et cette capacité de Bleus à aller cueillir les maitres du jeu dans les grandes occasions (deux victoires en quart de finale de Coupe du monde en 1999 et 2007). Les Néo-Zélandais eux-mêmes en sont bien conscients. « Je sais que lorsque je joue contre les Français, c'est une sacrée bataille, témoigne l’ailier All Black Israël Dagg. Ils cherchent toujours à jouer leur jeu, toujours plein de surprises, on ne s'attend pas à autre chose ce week-end. Comme Julian (Savea) l'a dit plus tôt, ça va faire mal. On sait ce que ça fait de sentir la douleur. Ils vont y mettre beaucoup d'agressivité, beaucoup de passion, les Français sont si passionnés... »

L’Irlande l’a fait

C’était il y a trois semaines. L’Irlande mettait fin à Chicago (40-29) à une historique série de 18 matches sans défaite des All Blacks. On peut toujours invoquer la thèse du « jour sans » néo-zélandais, mais ce jour-là, les Irlandais avaient su provoquer les fautes adverses et ensuite punir. Alors que l’on annonçait une terrible réaction une semaine plus tard, les coéquipiers de Jonathan Sexton n’avaient pas eu à rougir à Dublin, seulement battus (21-9). Les Irlandais avaient maîtrisé la possession mais subi l’efficacité All Black. Aux Bleus de s’inspirer de l’exemple du Trèfle.

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S.R