Accusé d’avoir mis en danger les spectateurs, le préfet du Var se défend après le report très tardif de Toulon-La Rochelle

Un évènement à l’intensité soudaine et imprévue. Invité de BFMTV ce lundi matin, Simon Babre, préfet du Var, a répondu aux critiques dont il est la cible pour ne pas avoir reporté plus tôt la rencontre de Top 14 entre Toulon et la Rochelle, dimanche. Malgré les menaces, le match n’avait pas été déprogrammé avant que l’arbitre ne décide qu’il ne pourrait pas se tenir en raison des importantes précipitations et de l’orage violent frappant la ville au moment où le coup d’envoi était prévu.
"Le phénomène a été d’une intensité rare et en grande partie non prévue"
Selon le préfet – accusé d’avoir mis en danger les supporters en les laissant se rendre à Mayol-, la violence de l’épisode météorologique n’avait pas été annoncée. "Le phénomène a été d’une intensité rare et en grande partie non prévue", a-t-il déclaré. "Il a muté à compter de 21h, à peu près au moment où le coup d’envoi était prévu. L’intensité pluvieuse a été multipliée par deux par rapport aux prévisions. Alors qu’on s’attendait à des passages pluvieux d’une dizaine de minutes qui rendaient possible la tenue d’une rencontre de rugby avec éventuellement interruption puis reprise du match, les précipitations se sont enchaînées pendant 1h30 rendant le terrain impraticable. C’est l’arbitre qui a décidé de son annulation. A Toulon, il y a eu 127mm de précipitation, dont 90 en une heure, ce qui est un record."
Le préfet du Var a également répondu à la différence de décision avec celle du département voisin des Bouches-du-Rhône qui avait décidé, dès 14h, du report du choc entre l’OM et le PSG, en raison des fortes précipitations attendues dans la soirée à Marseille, ville distante d’une soixantaine de kilomètres de Toulon.
"Nous nous sommes posés la question, pour la rentrée scolaire, nous avions tous les deux reportés d’un jour la rentrée des enfants", a-t-il repris. "Les prévisions que nous avions – y compris le dernier point avec Météo France à 20h – attestaient que nous aurions des précipitations certes importantes mais sous forme de passages pluvieux avec des accalmies rendaient possible la tenue du match. C’est vraiment une mutation du phénomène. En milieu de soirée, à partir de 21h15, nous avons su que nous avions une accumulation orageuse, que les cellules orageuses se multipliaient en mer, au large de Toulon, d’où les cumuls de précipitation inédits, qui n’étaient pas prévus et qui ont conduit à ce que le match soit reporté. Puis, au cours de la soirée, la Préfecture a diffusé des messages de prévention très stricts à l’ensemble des habitants du département pour ne pas sortir de chez eux, ne pas aller dans les sous-sols."
Le préfet conclut son intervention par sa volonté d’avoir une "retour d’expérience" en termes de prévision pour prendre les décisions le plus "finement calibrées". "C’est une analyse des différents facteurs que nous avons à notre disposition", a-t-il ajouté sur le match Toulon-La Rochelle. "La décision était collégiale avec la Ligue et le club. Une semaine auparavant pour Toulon-Castres, nous étions en vigilance orange et nous avions eu le même type d’analyse. La rencontre s’était passée sans encombre, sans une goutte de pluie."