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Boudjellal entre stupeur et tremblement

Mourad Boudjellal, le président de Toulon

Mourad Boudjellal, le président de Toulon - -

EXCLU RMC SPORT. Avant le choc ce samedi (14h55) entre Toulon et Montpellier, une équipe qu’il craint particulièrement, le président toulonnais Mourad Boudjellal apporte son soutien à Jean-René Bouscatel, son homologue du Stade Toulousain.

Peur sur Toulouse

La nouvelle convention FFR-LNR, qui imposera aux membres du groupe France de ne disputer que 30 matchs par saison, a provoqué la démission de Jean-René Bouscatel, le président de Toulouse, du comité directeur de la Ligue. Gros fournisseur de Bleus, le Stade Toulousain ne pourrait les aligner que 13 fois en Top 14 s’ils disputent 11 matchs internationaux et 6 de Coupe d’Europe.

« Je comprends sa démission, explique Mourad Boudjellal. Regardez sa position aujourd’hui. On va lui prendre dix joueurs dans le groupe France. Il doit les remplacer. Il ne peut pas les remplacer par des JIFF (joueurs issus des filières de formation). Ce n’est pas possible parce qu’on n’a pas des joueurs de même niveau. Sinon, ils seraient dans le groupe France. Il ne peut pas les remplacer par des non-JIFF, parce que le quota est atteint. Et accessoirement, il ne peut pas les remplacer non plus parce qu’il est au maximum du salary cap. Donc on lui a mis la corde autour du cou.

Qu’est-ce qu’on fait payer à Toulouse aujourd’hui ? D’avoir fait avancer le rugby français ? C’est le club qui fournit le plus d’internationaux à l’équipe de France. C’est le club qui remplit les stades. C’est le club qui m’a permis d’être là puisque je sais que le grand projet de Toulon est né le jour où, grâce à Toulouse, on a rempli le stade Vélodrome alors qu’on jouait le maintien. Je me suis dit : ‘‘Il y a un vrai potentiel. Merci Toulouse, vous m’avez ouvert les yeux. Grâce à vous, j’ai l’envie et l’énergie d’aller vous concurrencer. Comment peut-on mettre en place un règlement qui met la corde au cou à un club comme Toulouse ? Je ne comprends pas les gens qui font les règlements.

On a fait un règlement anti-Toulon, anti-Racing, anti-deux ou trois clubs et on a mis Toulouse dedans. C’est honteux. Qu’est-ce qu’on a à gagner aujourd’hui à affaiblir la Stade Toulousain ? Et puis moi, dans l’esprit sportif, si un jour je bats Toulouse, je n’ai pas envie de battre un Toulouse B, je n’ai pas envie de battre un Toulouse amoindri parce qu’il lui manque la moitié de ses internationaux. J’ai envie de me battre contre le Toulouse à 100% de ses moyens, parce que ma fierté sera plus grande si j’arrive à les battre, et si je suis battu, je me dirai que j’ai été battu par meilleur que moi. Mais quel plaisir on aurait à battre une équipe diminuée ? Quel plaisir on aurait à ne pas voir Toulouse en phase finale ? »

Pression sur Montpellier

« On n’est pas favori de ce match (samedi 14h55, 14e journée du Top 14). Pour moi, Montpellier est favori pour le titre de champion de France. Je suis prêt à mettre un billet, ils seront champions en fin de saison. Ils ont fait le recrutement le plus intelligent du Top 14. Ils ont un entraîneur exceptionnel (Fabien Galthié). Leur saison va démarrer à Mayol. C’est un match vraiment très difficile pour moi. Et on a beaucoup de blessés.

Il y a Masoe, Habana, Lobbe, Rossouw, Sheridan… Dans la vie, on ne sait jamais avant si les nouvelles sont bonnes ou mauvaises. Peut-être que ces blessures vont permettre l’éclosion de joueurs qu’on n’aurait pas connu sinon... Mais rappelez-vous ce que je vous dis : Montpellier sera champion de France, Pilou-Pilou pas ! (« Il serait prétentieux de dire que nous allons gagner à Toulon... Il faudra juste tenir un peu plus longtemps que le Pilou-Pilou cette fois » a déclaré Fabien Galthié dans le Midi-Olympique)

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Propos recueillis par L.D.