
Boudjellal : "Lorenzetti a beaucoup de défauts, mais pas celui de doper ses joueurs"

Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti - AFP
Mourad Boudjellal, en tant que président de Toulon, comment réagissez-vous au fait que des traces de corticoïdes ont été trouvées dans les urines de Dan Carter, Joe Rokocoko et Juan Imhoff après la dernière finale du Top 14 entre le Racing et Toulon ?
Il faut avoir une extrême prudence. Moi, j’ai déjà eu ce genre de chose et je peux vous dire qu’il y a un souvent un énorme décalage entre le rêve et la réalité. Il y a des médias qui parfois rêvent un peu et on se rend compte qu’en vrai, il n’y avait pas grand-chose. Je pense que pour le Racing, ça va faire pareil. Il y a peut-être eu une maladresse, mais je connais Jacky Lorenzetti. Il a plein de défauts, c’est sûr, mais pas celui de doper ses joueurs. Nul n’est à l’abri d’une erreur et si ça a pu se produire au Racing, il n’y a aucune intention. Là-dessus, je n’émets absolument aucun doute sur l’intégrité de ce club.
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Ça veut dire que vous ne demanderez pas à ce que le titre vous soit restitué ?
J’ai dit que si par hasard, on nous expliquait que le match terminé, les 15 joueurs du Racing étaient allés gravir L’Alpe d’Huez parce qu’ils n’étaient pas assez fatigués, oui… Mais c’est un scénario de fiction. Si on nous annonce que l’équipe était dopée comme des cochons, oui, bien sûr que l’on demanderait. Mais on n’est pas du tout dans ce genre de cas.
L’usage des corticoïdes s’est-il accru depuis l’arrivée de joueurs de l’hémisphère sud ?
J’ai envie de dire que ça aurait été bien qu’on ait des contrôles antidopage lors de la finale de la Coupe du monde All Blacks-France (en 2011, ndlr). On ne sait jamais… Mais il faut que les choses soient claires aujourd’hui. Il y a des produits autorisés, avec à l’intérieur des choses non autorisées. Donc il faut mettre les choses au clair : soit les choses sont totalement autorisées, soit tout produit dans lequel il y a des corticoïdes doit être interdit. Mais ça, ce n’est pas la faute du Racing, pas la faute du rugby, mais celle des instances qui doivent avoir une position plus ferme et plus claire.
Avez-vous constaté ça avec les joueurs venus de l’hémisphère sud ?
Vous savez, souvent, les joueurs laissent faire les médecins. Et puis les médecins, ils ont la pression aussi parce que les entraîneurs veulent que leurs joueurs jouent et il y a peut-être une bêtise qui peut se faire. Mais sincèrement, je suis dans le rugby professionnel depuis plus de dix ans et je n’ai jamais vu de choses intentionnelles, jamais vu de club qui préparait un programme pour ça ou de joueur qui fantasmait sur le dopage et les performances que cela pourrait lui procurer. Ça n’existe pas dans le monde du rugby. En tout cas, je ne l’ai jamais vu.