Novès : « Ce n’est pas l’année de Toulouse »

Guy Novès - -
Toulouse a confirmé qu’elle était une équipe qui s’inclinait rarement deux fois de suite…
A priori oui. Je ne me retourne pas sur les stats. Je ne perds pas trop de temps à regarder ce qu’il s’est passé depuis quelques années. On me le rappelle de temps en temps quand on est en danger. Finalement, ça a quand même un effet positif. En dehors des coachs, les joueurs n’aiment pas trop ça.
On sent aussi que lorsque les jeunes entrent en jeu, la différence de niveau de niveau ne se sent pas…
On a pris notre temps. En début de saison, beaucoup de gens ont dit que Toulouse avait changé son fusil d’épaule en ne recrutant que des étrangers. Personne ne s’est rendu compte que le travail que nous faisions avec ces jeunes depuis quelques années était en train de payer. Il faut prendre son temps et les mettre sur le terrain quand ils sont vraiment à maturité. Quand un jeune joue, il doit avoir la totalité de ses moyens. Ils sont aussi bien intégrés par les anciens. Ça donne envie à ces derniers de faire encore plus d’efforts parce qu’ils se sentent comme les grands frères de ces joueurs. Ce sont des valeurs qu’on retrouve dans notre équipe.
« Berbizier devrait me remercier »
Allez-vous avoir du mal à faire des choix pour le quart de finale de H-Cup ?
J’ai toujours été honnête avec les joueurs, les meilleurs joueront. Tout le monde est concerné par la compétition. Notre équipe est qualifiée parce que tout le monde a participé. Je ne dis pas que c’est facile, on passe quelques nuits à gamberger. Mais quand on est honnêtes avec les joueurs, on est en paix avec son état d’esprit.
Chaque année, Toulouse est attendu. Peut-on dire que 2012 sera l’année du Stade ?
La pression, je me la mets tout seul mais je ne la sens pas rapport aux médias, ni à la vox populi. Je me moque de ce que vous pouvez penser. J’ai perdu des finales de Coupe d’Europe sur un ballon qui touche la ligne de touche et que l’arbitre ne voit pas ou sur un ballon que Clément Poitrenaud oublie d’aplatir (en 2004 face aux Wasps, ndlr). J’en ai gagné dans les mêmes circonstances. Donc, ce n’est pas du tout l’année de Toulouse. Pour l’instant, on s’en sort bien, les coachs ont fait un travail magnifique et les joueurs se sont bien impliqués. Mais on a perdu Médard, Clerc et Poitrenaud. On a des atouts en moins alors qu’on doit gérer deux compétitions. En face, il y a des équipes comme Clermont, Montpellier, Castres, Toulon ou le Racing, qui va surement se qualifier. D’ailleurs, Pierre Berbizier devrait m’envoyer un petit mot de remerciement (rires). C’est bien parti pour eux ou alors ils sont vraiment bêtes…
Redoutez-vous le parcours en H-Cup ?
On va jouer un quart de finale de Coupe d’Europe sur le terrain d’Edimbourg, donc on a beaucoup moins de chances de gagner. Ensuite, la finale aura lieu à Cardiff. Et si on passe en demi-finales, on jouera au Munster ou en Ulster. Il ne faut pas dire que c’est l’année de Toulouse.