Perpignan: "Le bon moment pour arrêter", confie Chouly qui prend sa retraite

Damien Chouly, cette décision d’arrêter a-t-elle été facile ou difficile à prendre?
Ce n’était pas facile puisque c’est quelque chose d’important bien sûr. Cette décision acte la fin de quelque chose qui aura duré 18 ans au niveau professionnel. Forcément, ce n’était pas simple. Cela a muri pendant toute cette saison et je suis arrivé à la conclusion que c’était le bon moment pour arrêter.
Physiquement, cela devenait-il compliqué?
Oui, c’est un tout. Il y a aussi de l’usure mentale sur les objectifs, la répétition des matchs et des entrainements. Mais aussi cette usure physique comme vous dites. J’ai eu la chance de ne jamais trop me blesser durant ma carrière, mais avec malgré tout pas mal de petits pépins. Au bout d’un moment, ça commence à tirer un peu partout.
Réalisez-vous la carrière que vous avez accomplie?
Oui, mais je n’ai jamais trop pris le temps de me retourner. Je n’ai pas trop envie de le faire tant que la saison n’est pas finie. Inconsciemment, je me rends compte que c’était une carrière riche, longue et intense. J’ai eu l’occasion de beaucoup jouer et je ne peux en être que fier.
Les deux titres de champion de France resteront comme les moments les plus forts de votre carrière?
Oui, avec les premières sélections aussi. Les titres avec Perpignan et Clermont. Les Boucliers, ça restera le summum de ma carrière, en 2009 (avec l’USAP) et encore plus 2017 (avec Clermont) parce qu’il était encore beaucoup plus dur à aller chercher. On est arrivé là, on l’a pris et on est reparti en 2009. Avec Clermont, c’était vraiment une chasse de nombreuses années, des efforts et une abnégation poussée à l’extrême dans l’application. En tant que capitaine, ça restera particulier.
Vous êtes assez nombreux chez les anciens de cette génération à arrêter, de Maxime Médard à Guilhem Guirado, etc…
Certains l’avaient annoncé depuis longtemps et on avait discuté un peu. Mais pas depuis. Il va falloir qu’on se retrouve pour bien en discuter. (Rires) Guilhem (Guirado), Fulgence (Ouedraogo), Louis (Picamoles), François (Trinh-Duc), Maxime (Médard), eux aussi arrêtent. On fait partie de cette génération 1985-86. Avec Lionel Beauxis, on est de 85, les autres de 86. On s’est connus chez les moins de 21 ans avec un titre de champion du monde. Une page se tourne sans regret parce que j’ai expérimenté tout ce qu’il y avait à expérimenter dans le rugby. Il faut se poser les bonnes questions et notamment: qu’est-ce que le bon challenge? Moi, j’ai besoin d’un challenge pour avancer. J’ai fait le tour de tous les challenges que je pouvais me fixer.
J’ai la chance d’avoir des opportunités et je veux prendre la bonne décision
Vous aviez discuté avec les dirigeants de Perpignan pour intégrer le staff cet été. Qu’allez-vous faire?
Rien n’est arrêté. Pour l’instant, je ne veux pas me projeter. Je voulais juste annoncer la fin de ma carrière pour être un peu libéré, puisqu’il y avait beaucoup de questions autour de cela. Je peux maintenant me concentrer à 200% sur la fin du championnat. On va avoir beaucoup de pression et la survie du club en Top 14 en dépend. Pour la reconversion, on verra ça après. Je ne me prends pas la tête. Je vais déjà souffler et après on en reparlera. C’est la cadence, l’enchainement de tous les week-ends qui est pesant. Aujourd’hui, c’est trop tôt. J’ai deux, trois pistes ici et ailleurs. On en parle tous les jours avec ma compagne, et je ne veux pas me précipiter. J’ai la chance d’avoir des opportunités et je veux prendre la bonne décision. Je ne veux pas tout mélanger aujourd’hui.
Désormais, votre ultime objectif est de maintenir Perpignan en Top 14 alors que le club est 13e à deux journées de la fin (un déplacement à Castres et une réception de l’Union Bordeaux-Bègles)…
Oui, complètement. Ça faisait partie des objectifs quand je suis revenu ici en 2019, pour aider le club à remonter et surtout le maintenir. Perpignan a sa place en Top 14 et on a montré qu’on pouvait rivaliser, malheureusement avec pas assez de constance pour être déjà sauvé. Mais on a encore les cartes en main. L’objectif est de maintenir Perpignan en Top 14, la boucle serait alors bouclée, même si ça ne sera pas facile évidemment.