Pourquoi le Stade Toulousain doute déjà

Yann David lors du match face à Oyonnax - AFP
La pression, le Stade Toulousain connaît. Mais le club 19 fois champion de France avait plutôt l’habitude de la ressentir pour une finale de Top 14 ou de Coupe d’Europe plutôt qu’avant la 2e journée de championnat. Après une victoire étriquée à domicile contre Oyonnax (20-19), Toulouse passe un test d’un niveau supérieur ce vendredi face à Castres (20h30). Sa performance du weekend dernier, avec notamment une mêlée en grande difficulté, n’incite pas à l’optimisme face à des vice-champions de France vexés de leur défaite à domicile contre le Stade Français (25-22).
« Les joueurs, je dirais au moins 98% d’entre eux, sont conscients de la pauvre performance qu’ils ont réalisée, déclare Guy Novès, le manager toulousain. Après, on est quand même là pour leur montrer ce qui a bien marché, ce qui n’a pas marché, les secteurs sur lesquels on doit bosser. Ça c’est notre boulot. » Au-delà des aspects tactiques et techniques, le chantier le plus important pour Novès et son staff sera de remettre les têtes d’aplomb après une saison dernière décevante, marquée par une non-qualification pour les demi-finales du championnat pour la première fois depuis 20 ans.
Harinordoquy : « Arrêter de parler du passé »
Le coup de massue n’a d’ailleurs toujours pas été digéré, comme le confirme Imanol Harinordoquy, arrivé de Biarritz cet été et qui pose son regard neuf sur l’atmosphère autour du club. « Ça a un peu un poids sur l’équipe, sur les joueurs et ça me gêne un peu parce que je pense que ça n’aide pas, souffle le 3e ligne. Je crois qu’il faut passer à autre chose. Peut-être que les saisons passées ont été décevantes pour les supporters mais je crois qu’une saison se construit aussi, il faut arrêter de parler du passé même si, forcément, le Stade Toulousain est un très grand club et les gens attendent beaucoup de cette équipe. »
Alors que l’intersaison était placée sous le signe de la revanche et de la remise en question, les premiers doutes sont apparus à propos du recrutement. Si la valeur des Flynn, Tialata, Harinordoquy, Flood ou Palisson n’est pas remise en question, leur capacité à avoir un rendement égal sur une saison a laissé perplexe. Si bien qu’à l’heure de fixer les ambitions pour la saison, Yannick Nyanga tient un discours étonnant pour un joueur toulousain : « Aujourd’hui, on ne parle même pas de qualification ou de quoi que ce soit mais d’exister, tout simplement, dans ce championnat. Quand on voit le niveau qu’affichent les premiers du championnat et quand on voit celui qu’on a affiché ce week-end, on ne peut pas prétendre à quoi que ce soit. Donc la première des choses, c’est de se retrouver entre nous déjà sur le terrain, dès vendredi. » Seule une victoire convaincante face au CO pourrait rendre le discours plus ambitieux.