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Stade Français: Blin, Dominici et Mohr détaillent les deux projets de reprise du club

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Invités tour à tour ce lundi dans Direct Rugby sur RMC, Mathieu Blin et Robert Mohr ont détaillé ce lundi les projets de reprise qu’ils portent pour le Stade Français. Le premier, celui d’un collectif d’investisseurs soutenus par les anciens du club, le deuxième, celui du milliardaire allemand Hans-Peter Wild.

Les heures à venir vont être décisives pour le Stade Français. Son passage étant programmé le 11 mai devant le gendarme financier du rugby français, la DNACG, le club parisien va bientôt voir arrivé sur son bureau, enfin plus précisément sur celui de son président Thomas Savare, deux projets de reprise. L’un piloté par un collectif d’anciens joueurs du club, venus soutenir plusieurs investisseurs. Un autre porté par le milliardaire allemand Peter-Hans Wild. Deux projets que les différentes parties ont accepté de détailler ce lundi dans Direct Rugby sur RMC.

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« Notre projet tourne autour de l’Association et de la formation, explique le manager du SU Agen (Pro D2) et ancien talonneur du club parisien. On s’est mis à travailler, à essayer de se dire qu’il serait bien de faire un nouveau modèle, retourner le modèle économique comme La Rochelle ou Brive, qui fonctionne très, très bien, où il n’y a pas une personne sur laquelle tout repose sur ses épaules, mais un collectif d’investisseurs qui permet de diluer les risques et de donner une perspective encore plus longue pour le développement de ce club. »

Blin : ''Permettre au Stade Français d’être bien droit sur ses pattes en Top 14''

Un projet rendu possible par l’actuel président, Thomas Savare, qui « a ouvert les portes » aux anciens, précise Blin… et qui assurera le même niveau d’engagement pour chaque investisseur. ''Ce qui nous permet de savoir que notre tour de table est très consistant et très solide, peut-être autant que le projet de M. Wild, c’est la vision que l’on en a, en ne proposant pas plus de 10 à 15% à cet actionnariat pour ne pas être dépendant d’une seule et même personne, à son bon vouloir et à son envie'', insiste Christophe Dominici.

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''Il y a une obligation au regard de la DNACG : celle de proposer quelque chose qui permet au Stade Français l’année prochaine d’être bien droit sur ses pattes et en Top 14, reprend Blin. Le projet, ce n’est pas de le porter sur trois-cinq ans mais sur une dynamique de 10 ans.'' Avec la ferme intention de le rendre pérenne – ''on est prêt à perdre de l’argent pendant 1, 2, ou 3 ans. Après on veut que le club se substitue à lui-même. Et on mettra les moyens pour ça'' assure Dominici –, très axé sur la formation… mais surtout très ambitieux.

"Ce que l'on veut remettre en place n'est pas utopique"

''L’objectif, c’est la victoire, insiste l’ancien ailier international. Ce club s’est bâti sur les réussites sportives, on continuera à faire vivre ce club sur les réussites sportives. Est-ce qu’on doit continuer à faire la même course en avant ? Quand on voit le Racing, Montpellier avec Mohed Altrad qui perdent énormément d’argent, ce n’est pas la philosophie. Le Stade Français a été champion de France en 2015 avec des joueurs de son centre de formation. Ce que l’on veut remettre en place n’est pas utopique. Clermont l’a fait. La Rochelle l’a fait.''

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Le projet est ambitieux et comme annoncé il y a quelques jours, il ne fusionnera pas avec celui de Hans-Peter Wild. ''Il a été approché pour qu’il rentre dans notre tour de table et dans ce projet. Lui veut détenir 51 % et ce n’est pas la philosophie que l’on a'' lâche Dominici. Compatriote du milliardaire allemand et ancien joueur de Bourgoin et de la Rochelle, Robert Mohr a volé au secours de l’autre projet. ''Il faut savoir qu’on ne cherche pas de dividendes. Hans-Peter est un vrai passionné de rugby. Quand il s’investit, c’est sur le long terme. L’Académie ici en Allemagne – la Wild Rugby Academy, que Mohr manage - existe depuis 2007 et il y est toujours resté fidèle. Depuis deux ans, il investit dans un projet de haute performance pour faire progresser les deux équipes allemandes de rugby, à 7 et à 15.

Mohr : "Pas très éloigné, dans la philosophie, de l'autre projet"

Cela peut être gagnant-gagnant pour tout le monde. Si la marque du Stade Français s’implante dans un marché important comme celui de l’Allemagne, le club peut profiter pas mal de la synergie qu’il peut y avoir. J’ai présenté ce projet à M. Wild parce que j’ai énormément de respect pour les valeurs et l’identité du Stade Français, son côté atypique. Quand on a vu la réaction des joueurs après la fusion, quand on voit le projet des anciens cela montre bien qu’il y a une âme. Cela donne envie de s’investir.'' Mais avec un seul homme à la barre.

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''C’est en général la façon dont il travaille. Ce ne sera pas comme à Toulon ou à Montpellier. Il ne sera pas tout le temps présent. Ce sera le travail de l’équipe de management. Il veut avoir un contrôle, en quelque sorte, sur ses investisseurs, et la main sur la stratégie du projet'', confirme Mohr, qui met aussi en avant un intérêt certain pour la formation et donc… l’Association. ''On n’a pas la volonté de changer l’identité de ce club mais plutôt le renforcer et innover pour avoir plus de succès économiquement et sportivement, poursuit Mohr. On n’est pas très éloigné, dans la philosophie, de l’autre projet. Si on n’a pas pu plus fédérer, c’est peut-être beaucoup lié au peu de temps sur lequel nous avons travaillé sur ce projet.'' Désormais, c’est Thomas Savare qu’il faudra fédérer autour de leur initiative. Ou non.

A.D avec N. Jamain et JF Paturaud