Stade Français : les raisons d’un retour

- - AFP
En avril 2008, Fabien Galthié avait convoqué une conférence de presse au stade Marcel-Bec de Meudon et avait posé aux journalistes cette question : « Connaissez-vous le seuil de Peters ? » Ce fameux seuil du niveau de compétences, le technicien du Stade Français confiait l’avoir atteint et ne plus pouvoir continuer à jongler avec quatre lieux d’entrainement, trois salles de vidéo potentielles. Il a fallu attendre août 2013 et l’inauguration du nouveau Jean-Bouin pour retrouver un seuil en deçà de Peters. Vidéo, musculation, soins, vie de groupe, bureaux, tout est enfin centralisé.
Entre 2008 et 2013, le club parisien a consommé, brûlé une dizaine d’entraineurs (Dominici, Landreau, Delmas, Faugeron, Cheika, Laussucq, Auradou...). La parenthèse Galthié aura été le chant du cygne des riches années Guazzini (champion 1998, 2000, 2003, 2004, 2007). Pour exister, le club avait besoin de gagner, pour subsister aussi. Le club a failli quitter le monde professionnel après une tentative d’escroquerie d’un fonds de pension supposé. C’est finalement Thomas Savare qui est devenu le sauveur, injectant les millions manquants pour sauver Paris d’une relégation administrative et investissant d’autres millions pour conserver et faire venir des joueurs.
Une génération dorée
Tout n’a pas été noir dans cette époque rose pale. Les coaches Auradou et Laussucq lançant dans le grand bain l’insouciance et le talent d’une génération dorée, Plisson, Bonneval, Slimani, Flancquart, Danty, Camara ou encore Bonfils. Il y aura même une finale de challenge européen à la clé, malheureusement perdue à Cardiff.
Paradoxalement, la greffe gagnante d’un staff stable, fiable, inspiré et inspirant a le goût et la couleur de l’ennemi voisin, le Racing. Quesada, Raiwalui, Buanonato ont quitté les Ciel et Blanc banlieusards pour le Rose capitale en 2013. Jeff Dubois a quitté Massy la même année pour Paris, lui l’ancien ouvreur du Racing. La première saison du nouveau staff dans le nouveau stade a failli être un succès d’entrée. Mais seulement failli : défaite en match de barrage pour la Champions Cup contre les Wasps et septième place en Top 14, la pire des places. Le deuxième essai est d’ores et déjà un succès : Paris jouera la Champions Cup la saison prochaine et retrouve une première finale de Top 14 depuis 2007.
Mais ce rose nouveau est ambitieux, comme celui des années 2000. Depuis la qualification pour les barrages, Quesada martèle à ses troupes : « Nous serons déçus ou champions ».