Stade Toulousain. Florian Fritz: "Enormément de bons souvenirs"

- - -
Quel est votre sentiment au moment de "refermer" le livre ?
(Il souffle) Je l’ai prévu depuis longtemps… donc j’ai pris ma décision, j’ai eu le temps de réfléchir, j’ai eu la chance d’avoir une très belle sortie, ce qui n’a pas été le cas de certains de mes coéquipiers. Donc je suis très chanceux. Le fait d’avoir pris ma décision assez tôt, c’est évacué et je suis concentré à 100% sur ce dernier match à Ernest Wallon.
Ça vous a libéré de prendre cette décision assez tôt dans la saison ?
Oui, oui… pour moi c’était assez clair. Très rapidement. J’arrivais en fin de contrat au Stade Toulousain, je ne me voyais pas jouer dans un autre club. Moi-même je sentais que, rien qu’aux entraînements, c’était plus compliqué. Donc c’était le moment d’arrêter. Et de l’annoncer tôt enlève un poids, c’est vrai.
Vous avez passé quatorze ans au Stade Toulousain. Que va-t-il rester ?
(il souffle de nouveau) Un paquet de choses ! Déjà tous les coéquipiers avec qui j’ai eu la chance de jouer, les titres remportés… après je n’y ai pas encore trop pensé, j’aurai le temps ensuite mais il y a énormément de bons souvenirs oui.
Ce club fait partie de votre vie ?
Ah oui, quatorze ans, ce n’est pas anodin et ça n’arrive pas souvent. Jouer quatorze ans ici, je considère que c’est mon club de cœur.
"Il y a eu des périodes compliquées"
Il y a beaucoup de jeunes dans l’effectif. Avez-vous un discours pour les rassurer avant ces phases finales ?
On essaye d’avoir un discours dans ce sens. Mais il y a encore un paquet de joueurs d’expérience. Après, c’est peut-être l’équipe du Stade Toulousain qui a le moins gagné, où il y a le moins de titres, mais quand on voit les joueurs qui composent l’effectif, il y a beaucoup d’expérience. Charlie Faumuina est champion du monde, Richie Gray a je ne sais combien de sélections avec l’Ecosse, Yoann Maestri aussi en équipe de France… après oui, il y a des jeunes joueurs, mais chacun a son rôle à tenir. S’ils sont là, c’est qu’ils le méritent et qu’ils ont entièrement leur place. Et leur jeunesse nous a amené des choses à nous, les plus anciens. Ça fait un bon groupe et c’est ce qui a fait notre force cette année.
Vous avez connu la période de 2004 à votre arrivée jusqu’en 2012 avec deux Coupes d’Europe et trois Boucliers de Brennus, puis plus rien ensuite depuis. Est-ce que ce fut difficile à vivre ?
Au début forcément. Les résultats n’étaient plus là. Je n’avais pas l’habitude de perdre autant de matchs avec le Stade Toulousain. Il y a eu des périodes compliquées, le fait que le staff change, que l’effectif soit pas mal renouvelé. Il y a eu des moments de doutes. Des moments compliqués. C’est normal quand on a connu un fonctionnement pendant des années, il faut arriver à se fondre dans le nouveau. Pour ma part ça n’a pas été hyper simple au début. Voilà. Là je crois que le "Stade", en tous cas cette année, retrouve le standing qui était le sien et qui doit continuer à l’être. Il y a eu une petite période de transition et je crois que beaucoup de club l’ont connu. J’espère que ce travail qui est fait aujourd’hui va s’inscrire dans la durée.
Est-ce un soulagement de partir sur une période plus propice ?
Aussi oui. C’est forcément plus agréable que de partir comme certains de mes coéquipiers qui ont arrêté leur carrière sur une douzième place de championnat. C’est pour ça que je disais que je suis chanceux de ce côté-là.
"Castres ? On a ces trois dernières défaites dans un coin de nos têtes"
Vous avez joué beaucoup de phases finales et remporté beaucoup de titres. Comment jugez-vous votre potentiel avant d’aborder celles-ci : sur la même ligne que les cinq autres équipes ?
En étant vraiment honnête et sans faire de langue de bois, je pense qu’on est outsiders. Quand on voit Toulon, Montpellier et le Racing, qui, pour moi, sont vraiment les trois gros de ces phases finales. Après, sur un match, tout est possible, on va essayer. Mais je ne crois pas qu’on soit sur la même ligne que ces équipes-là. Après, ce sont des phases finales…
Que pensez-vous de votre adversaire en barrage, le Castres Olympique ?
Qu’ils nous ont battu lors des trois dernières confrontations ! Et que c’est une équipe qu’on a du mal à manœuvrer. Trois matchs d’affilée qu’ils nous battent, ça va être très compliqué. Bon, sur un match… mais ils sont complets, ils n’ont pas de stars comme il peut y en avoir dans des clubs comme Toulon ou le Racing, mais ils ont un groupe homogène, un super collectif, une grosse conquête. On voit qu’ils bossent très bien et qu’ils posent des problèmes à toutes les équipes. Notamment à la nôtre parce qu’on n’arrive plus à les battre depuis quelques temps.
Êtes-vous revanchards ?
Bah forcément un petit peu… quand on n’a pas gagné contre une équipe trois fois d’affilée, qu’ils sont venus gagner chez nous, qu’on a pris une belle rouste chez eux l’année dernière (52 à 7, NDLR), ça reste quand même. Alors revanchards je ne sais pas si c’est le mot, mais on a ces trois dernières défaites dans un coin de nos têtes.
Avez-vous déjà prévu l’après-rugby ?
Oui. Je travaille déjà avec des amis pour une société de menuiserie extérieure, dans la région toulousaine, dans le secteur commercial, depuis quelques temps. En faisant notre sport, on a quand même pas mal de créneaux et ça fait quelques temps que je travaille avec mes amis.
VIDÉO. Maestri : "Tout ce que j'ai vécu au Stade Toulousain est exceptionnel"