Zéro point, bagarre générale et jets de gobelets: le début de saison chaotique de Perpignan, battu par le Racing

Le chrono d'Aimé Giral s'arrête sur 75:53, bagarre générale. Les Catalans, agacés de voir les Racingmen célébrer une nouvelle pénalité obtenue, perdent leurs nerfs. Au milieu du chaos, les talonneurs Yanis Basse et Sama Malolo sont l'un sur l'autre contre la balustrade, essuyant des gobelets qui volent depuis les fosses, lancés par une foule surexcitée et tendue. Un supporter entre même sur la pelouse, avant que Noé Della Schiava et Fabien Sanconnie n'écopent des deux derniers cartons jaunes de la partie.
Perpignan, déjà en sursis après les bagarres à Grenoble en fin de saison dernière lors de l'access match, s'expose à des sanctions (amende, huis clos). Et l'USAP n'a pas franchement pas besoin de ça.
Entre colère et frustration
Car Perpignan, sportivement, est déjà à la peine et vient d'enchaîner son second revers à domicile après la défaite face à Bayonne en ouverture du Top 14 et pointe toujours à 0 après trois journées. "Il y a de la frustration chez les gens oui mais ça ne leur permet pas de faire ça", regrette l'entraineur perpignanais Frank Azéma, qui n'a pas bien vu la scène se déroulant à l'opposé des bancs de touche. "La frustration on en a, moi aussi j'en ai tous les jours, je fais avec. Ça fait partie de la pression qu'il y a à Perpignan sinon il ne faut pas jouer ici, ne pas entraîner ici. Mais il faut que ce soit toujours dans le respect."
La colère des supporters, le capitaine Jacobus van Tonder la comprend: "Tu viens deux fois voir ton équipe et tu perds... nous aussi on est en colère, ce n'est pas les prestations que nous voulons montrer."
"On n'a pas envie de passer pour des pipes"
Et pourtant, la partie avait bien débuté pour l'USAP, Tom Ecochard inscrivant le premier essai après seulement trois minutes de jeu. Mais Perpignan, face à une formation du Racing loin d'être transcendante, s'est encore montrée indisciplinée et imprécise dans la zone de marque.
"On manque de réalisme, on a des opportunités pour tuer ce match à 10-0. Dès qu'on perd ce réalisme on devient fébrile", peste Azéma. "On veut faire quelque chose de magique, on n'a pas besoin de ça. Ça fout les boules parce qu'on n'a pas envie de passer pour des pipes. On passe notre temps à s'entraîner pour bonifier les choses mais quand je vois le rendu, je sais que les gens sont en colère, je comprends. De ce match, c'est certainement le match où on a le plus produit. Maintenant, il faut être réaliste, appliqué parce qu'on repart encore avec rien du tout."
De quoi être inquiété? "Non", tranche Jacobus van Tonder. "Ce n'est que la troisième journée. Ce n'est pas du tous les objectifs qu'on s'est donné en début de saison. On doit travailler la discipline." Au risque de connaître une nouvelle grosse déconvenue la semaine prochaine sur la pelouse de La Rochelle.