France-Angleterre: Une défense de fer, une charnière au niveau... à retenir de la perf' des Bleus

La page Jacques Brunel tournée, l'équipe de France version Fabien Galthié est lancée dans un cycle devant l'amener jusqu'à sa Coupe du monde en 2023. Pour la première rencontre du mandat Galthié, le test proposé face à l'Angleterre en ouverture du Tournoi des VI Nations était très attendu. Face à une équipe vice-championne du monde en titre, qui a aligné ce dimanche 12 joueurs qui ont participé à la dernière finale au Japon face à l'Afrique du Sud, le XV de France a fait le pari de la jeunesse. Pari gagné, avec un succès 24-17 au Stade de France.
Une défense de fer
Avec une moyenne d'âge de 25 ans comptant 14 sélections au compteur, la jeunesse du XV de France a été prévenue ces derniers jours par Eddie Jones. La "brutalité et l'intensité" promises par le sélectionneur du XV de la Rose se sont confrontées aux intentions des joueurs de Fabien Galthié pendant une bonne heure. Portée par une très bonne défense, avec un rideau infranchissable en première période, l'équipe de France a pu dominer les débats et prendre rapidement le large.
S'il est encore trop tôt pour parler d'un effet Shaun Edwards, nouveau venu pour s'occuper de la défense des Bleus et débauché de la sélection galloise, les offensives anglaises ont eu bien du mal à dépasser la ligne bleue. Très disciplinés, les Français ont mis aussi l'intensité nécessaire pour cette partie.
Une charnière au niveau
Révélation de l'année par le World Rugby en 2019, Romain Ntamack (20 ans) n'a pas flanché sous la pression du rendez-vous. Associé en charnière avec Antoine Dupont, son partenaire de club au Stade Toulousain, le numéro 10 du XV de France a eu une inspiration à l'intérieur pour trouver Vincent Rattez dès la 6e minute. L'ailier, pas prévu initialement en tant que titulaire, a remplacé Damian Penaud sur l'aile et s'est distingué pour inscrire le premier essai de la partie, transformé sans problème par Ntamack.
Quelques minutes plus tard (14e), toujours impeccable au tir, le joueur du Stade Toulousain a rajouté trois points dans la besace des Bleus. En opposition à l'expérience de la charnière anglaise emmenée par George Ford et Ben Youngs ce dimanche, Ntamack et Dupont ont fait mieux que rivaliser. Même si Ntamack n'a pas été exempt de reproches sur le deuxième essai concédé à la 65e par Johnny May.
Un capitaine exemplaire
Pour son premier capitanat, Charles Ollivon aura bien du mal à oublier ce Crunch. Le troisième ligne, choisi par Galthié pour porter le brassard, a marqué deux essais et montré la voie à ses partenaires. Une première fois sur un service de Rattez (20e). Puis sur une passe trouvée par Dupont (55e) qui a déposé Youngs, Ollivon n'a eu qu'à filer pour aplatir dans l'en-but. Toujours serein, Ntamack a continué son sans-faute pour transformer et donner un avantage de 24 points aux Bleus. Un matelas important face à la révolte anglaise, portée par son banc en deuxième période.
La troisième ligne a été l'honneur dans ce Crunch. Grégory Alldritt, associé à Ollivon, a lui été élu homme de la partie. Le jeune joueur (22 ans) de la Rochelle, incarne aussi le renouveau du XV de France, visible aujourd'hui.
Le banc anglais a pris le dessus
Eddie Jones a attendu près d'une heure de jeu pour effectuer ses premiers changements. Le sang neuf injecté a redonné un coup de boost au XV de la Rose, qui a dominé la deuxième période, obligeant l'équipe de France à entrer en résistance en fin de match. Si la fatigue a pris progressivement le dessus du côté des Bleus, à l'image d'un Ntamack de moins en moins percutant et remplacé par Matthieu Jalibert, les Anglais sont partis de trop loin pour renverser la situation et ont concédé, comme en 2018, une défaite au Stade de France.
Les nouveaux dans le coup
Deux joueurs ont connu leur première sélection ce dimanche, à l'image d'Anthony Bouthier. L'arrière de 27 ans, au parcours atypique, a bien tenu sa place. Maçon il y a encore quatre ans, en Pro D2 la saison dernière, l'actuel joueur de Montpellier a été solide au pied et a donné de l'air à plusieurs reprises à ses coéquipiers. Bouthier a même sauvé miraculeusement un essai en fin de partie (76e). L'autre novice, Mohamed Haouas (25 ans), aligné lui au poste de pivot, a participé à la belle solidité défensive du XV de France. Arthur Vincent, Boris Palu et Cameron Woki sont eux entrés en cours de partie et ont aussi connu leur première sélection.
Une heure sans pour le XV de la Rose
Du haut de son statut de vice-champion du monde, l'Angleterre a attendu près d'une heure pour débloquer son compteur. Sur le petit côté, Ben Youngs a servi Jonny May (58e). Mais au vu des déclarations d'Eddie Jones ces derniers jours, le XV de la Rose était attendu à un autre niveau. L'intensité a finalement été dans le camp des Français. Owen Farrell et ses coéquipiers devront se contenter du point de bonus défensif, obtenu en fin de rencontre sur une erreur d'Antoine Dupont, donnant une pénalité aux Anglais.
Mais pour une première, le XV de France a répondu présent face au défi proposé par l'Angleterre. Voilà quatre ans que l'équipe de France n'avait pas remporté son match d'ouverture dans le Tournoi des VI Nations. La nouvelle garde bleue aura l'occasion de confirmer dimanche prochain (16h) face à l'Italie, à nouveau à domicile.