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France-Galles: "La confiance peut nous jouer des tours", Dupont vigilant avant le dernier match du Tournoi

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S’il est lucide sur la faible chance de conserver le titre du VI Nations, Antoine Dupont veut conclure ce Tournoi avec la manière au Stade de France (samedi à 15h45). En conférence de presse ce vendredi, le capitaine tricolore a estimé que les Bleus avaient l’expérience pour gérer l'après-démonstration de Twickenham. Il a également dressé un premier bilan à moins de six mois de la Coupe du Monde.

Antoine, les dernières confrontations avec le pays de Galles ont été très serrées au score. Doit-on s’attendre au même style de confrontation ce samedi ?

Nous l'avons évoqué dans la semaine, en revoyant les résultats des dernières saisons. Cela montre l'état d'esprit des Gallois qui ont des résultats depuis une bonne décennie maintenant. Même quand ils ont des défaites, cela se joue à très peu de points et ils sont dans le match jusqu’à la dernière action. Nous allons essayer de faire en sorte d'avoir un écart plus conséquent, si possible.

Il y a l’objectif de gagner ce match face aux Gallois, mais celui de gagner le VI Nations est-il toujours dans un coin de votre tête ?

Oui, comptablement on peut toujours le gagner, même si notre destin n’est pas totalement entre nos mains. Mais nous allons jouer ce match pour gagner, marquer le plus de points possibles et espérer une victoire dans ce tournoi, même si nous connaissons la probabilité d’une victoire de l'Irlande contre l'Angleterre.

Vous restez sur une démonstration à Twickenham. Après un match où tout vous a réussi, le risque de s’emballer, de surjouer face au pays de Galles existe-t-il ?

C’est un risque, nous en avons parlé dans la semaine. J’ose espérer que le groupe soit maintenant assez expérimenté. Nous avons connu des hauts et des bas, nous savons qu’à ce niveau, nous ne pouvons pas nous relâcher, baisser le niveau de vigilance au risque de retomber dans nos travers avec des matchs perdus ou qui se jouent sur un détail à la dernière action. J’espère que nous serons plus forts et sereins à ce niveau-là.

Est-ce plus facile de travailler après une victoire comme celle en Angleterre, où rien ne change ?

Oui, bien sûr qu’après des victoires, et encore plus après de grandes victoires, on récupère mieux du match, on a davantage envie de repartir s’entraîner le lundi, il y a de la bonne humeur, des sourires, on sent de la confiance. Mais il ne faut pas que cela tombe dans un excès de confiance et une baisse de vigilance qui ne peuvent qu’être négative pour la préparation du match suivant. Je ne pense pas que cela a été le cas cette semaine, nous avons fait une semaine studieuse pour préparer au mieux ce match.

Face au pays de Galles, vous allez jouer votre dernier match officiel au Stade de France avant l’ouverture de la Coupe du Monde. Y pensez-vous déjà ?

Bien sûr qu’on le sent. Quand nous voyons les inscriptions dans le stade "Tournoi 2023", avec 2023, tout le monde pense à la Coupe du Monde. Mais c’est important de se concentrer sur ce tournoi sans avoir le regard porté trop loin. C'est ce que nous avons fait pendant tout le tournoi et encore cette semaine, avant de basculer vers d’autres objectifs.

Fabien Galthié a évoqué jeudi le besoin de recréer de l’émulation dans le groupe après la défaite en Irlande. Avez-vous ressenti également cette nécessité ?

Nous avons discuté avec les leaders de l’équipe et le staff, et nous avons évoqué le fait que nous étions peut-être tombés dans une certaine routine. C’est notre quatrième tournoi, nous avions pris des habitudes dans notre vie de groupe, notre façon de fonctionner et nous faisions certaines choses pour les faire, sans réelle conviction. Nous avons essayé de mettre le point là-dessus, de l'améliorer pour retrouver de la joie de vivre et de l'émulation dans le groupe au fil des semaines, ce que nous avons su faire avec deux victoires qui nous ont donné beaucoup d’air.

Vous allez disputer ce samedi le trente-cinquième match du mandat de votre sélectionneur. Ressentez-vous une sérénité dans ce groupe ?

Bien sûr, nous avons acquis pas mal d’expérience, de confiance collective avec ce vécu commun, des scénarios assez incroyables ces quatre dernières saisons, des matchs très compliqués avec différents statuts. Au début nous étions outsiders, après nous sommes devenus favoris, donc il a fallu gérer cela. Des équipes aux profils complètement différents et pas mal de fois cela a quand même fonctionné, donc cela montrait que nous ne travaillions pas n’importe comment et que notre stratégie fonctionnait. Nous avons acquis des certitudes, mais il y a d’autres points sur lesquels nous devons encore nous améliorer. Mais bien sûr que nous sommes une équipe bien plus expérimentée et confiante qu’en 2020, mais la confiance peut aussi nous jouer des tours.

Nous arrivons au dernier match du dernier tournoi de ce mandat. Êtes-vous là où vous vouliez être à ce stade ?

Oui, l’objectif était de gagner des matchs, des compétitions, d’être dans le top 3 mondial et cela on l'a vécu. Mais aujourd’hui nous ne sommes pas encore à l'heure de tirer des bilans. Nous restons concentrés sur le match de ce samedi, sur la stratégie, sur le contenu. Nous aurons tout le temps de débriefer le tournoi et les saisons passées à la fin de l’année, après la Coupe du Monde même.

Propos recueillis par K.M. et W.T.