
XV de France - Guirado: "On va faire quelque chose de grand"
Guilhem, que représente le maillot de l’équipe de France pour vous ?
Il représente notre pays, la France, notre culture. A chaque fois que je le mets, c’est un honneur et une fierté pour ma famille. Il a aussi beaucoup d’histoire avec tous les joueurs qui ont pu le porter. On est tous fiers de mettre le maillot bleu, c’est une énorme émotion à chaque fois. Chaque remise de maillot est particulière. C’est ce qui nous aide à se surpasser sur ce genre de matches. C’est en marge de tout ce qu’on peut vivre en championnat.
Quel est votre souvenir le plus marquant en Coupe du monde ?
La première Coupe du monde que j’ai vraiment regardée, c’était en 1999 avec cette fameuse demi-finale face à la Nouvelle-Zélande (victoire de la France 43-31, ndlr). Je me rappelle de toutes les actions qui ont marqué ce match. Après, j’ai toujours suivi l’équipe de France. Déjà quand je commençais des matches avec l’équipe de France des moins de 18 ans, c’était assez exceptionnel.
Quel souvenir particulier gardez-vous de la Coupe du monde 2011 ?
Ce sont les moments de galère qu’on a passés ensemble. Même si je n’avais joué qu’un match (il était entré en jeu en deuxième mi-temps face au Canada), rien que le fait de se préparer et d’essayer d’apporter quelque chose pour que l’équipe en ressorte championne, c’est une expérience qui n’a été que bénéfique. C’est aujourd’hui que je peux en tirer des conclusions.
Sentez-vous l’équipe de France soutenue par le public ?
On est très soutenus par nos familles et nos amis. On est aussi beaucoup décrié parce que les gens veulent le maximum de nous. C’est normal et on aspire à ça aussi. Il y a beaucoup de polémiques mais tout le monde sera prêt pour cette Coupe du monde. Chaque joueur se prépare pour la gagner. On est un peu dans le dur au niveau des résultats en équipe de France. On va essayer de gommer tout ça pour être prêt lors de cette compétition.
Pensez-vous que le public sera derrière vous quand le Mondial débutera ?
Ça dépendra de ce qu’on montrera aux gens. Si on montre qu’on a du cœur et une énorme envie de bien faire tout en gommant les petites erreurs qu’on peut faire, cela créera une émulation. Et on sentira tout ça depuis l’Angleterre. Ça nous permettra de positiver.
« Avec cette culture de la gagne, on doit aller au bout »
Quel regard portez-vous sur la composition de votre groupe avec l’Irlande et l’Italie notamment ?
On pourrait penser que c’est un groupe facile parce qu’il n’y a pas d’équipe de l’hémisphère sud. Ce qui est sûr, c’est que ce sont des équipes très dangereuses que l’on connait puisqu’on joue l’Irlande et l’Italie chaque année. Sous l’ère Philippe Saint-André, on n’a pas réussi à battre les Irlandais. On aspire à ça. Face aux Italiens, ce sera un match hors du commun. On avait aussi joué face au Canada lors de la dernière Coupe du monde et on ne les avait pas si facilement décrochés comme tout le monde le prédisait. La Roumanie ? On a tous joué avec un Roumain en club. Ce sont des gens très gentils mais de durs combattants. Ils seront présents lors de cette Coupe du monde après deux mois de préparation. Tous les joueurs et le staff annoncent l’objectif d’être champion du monde.
Qu’est-ce qui serait considéré comme un échec selon vous ?
Il faut déjà haïr la défaite. Avec cette culture de la gagne, on doit aller au bout. C’est ce qui doit nous animer chaque jour de notre préparation. On n’aura pas le droit à l’erreur. On ne joue que quatre matches et après, c’est la phase finale, ça va très vite. Il ne faudra rien galvauder. Je pense que le groupe sera forcément prêt. On va réussir à faire quelque chose de grand.
Si vous atteignez la finale, serait-ce déjà une première victoire ?
Non. Quand on joue au rugby, on aspire à gagner cette compétition en sachant que l’équipe de France a toujours été bien représentée. Malheureusement, il n’y a jamais eu le titre au bout. On veut être fiers de nous. Même si on est décriés, on veut faire partie de l’équipe de France qui va être championne. Notre nation et notre rugby le permettent.
Pourquoi la France peut être championne du monde ?
On s’est préparé très dur pour ça. On va avoir quatre matches à faire qui seront très compliqués. Après, ce seront des matches de phases finales qu’on a l’habitude de jouer en club. Il y a de la qualité sur tous les postes et on n’a rien à envier à d’autres équipes. Il faut juste être précis.
Comment définiriez-vous votre relation avec Philippe Saint-André ?
Ça se passe très bien. J’ai la même relation que chaque joueur peut avoir avec lui. Il y a énormément de respect parce que c’est lui qui prend les décisions. Il faut le suivre dans cette direction. Il est ouvert à des discussions autres que le rugby. C’est important que tout le monde soit dans le même objectif et partage les mêmes choses. Notre quotidien ne parle que de rugby. Mais il faut voir autre chose pour s’évader un peu.