XV de France: l’Angleterre assure se méfier des Bleus avant le Crunch

Le XV de la Rose et la France se disputeront la première place du groupe C samedi prochain (10h15) lors de la Coupe du monde. Favoris du match, les Anglais n’auraient pas l’intention de faire tourner et craindraient même les Bleus selon l'un des adjoints d'Eddie Jones.

Certains supporters des Bleus ne l’imaginaient pas avant le début du Mondial au Japon. Pourtant, l’équipe entraînée par Jacques Brunel s’est qualifiée pour les quarts de finale avec trois victoires en autant de rencontres dans la compétition. En prime, le XV de France tentera de décrocher la première place du groupe C, samedi prochain (10h15), contre l’Angleterre.

"La France a progressé depuis le Tournoi"

Si des observateurs préféreraient voir les Tricolores laisser filer ce match afin de ne pas tomber dans le tableau de la Nouvelle-Zélande, le staff des Britanniques se méfie de cette équipe de France, surtout depuis que Fabien Galthié a rejoint les Bleus cet été et donné selon eux un nouveau souffle à un groupe longtemps en manque de résultats.

"Je pense que l'arrivée de Fabien Galthié a fait du bien au XV de France, a estimé ce lundi Neal Hatley, entraîneur de la mêlée anglaise. Il apporte plus d’idées. La France a vraiment progressé depuis le Tournoi (une défaite 44-8 des Bleus face aux Anglais, ndlr). Ils ont remporté une belle victoire contre l’Argentine en revenant à l’essence du jeu. Oui, la France a vraiment progressé depuis notre victoire à Twickenham."

L’Angleterre ne pense qu’à la France

Qualifié avec brio pour les quarts de finale de cette Coupe du monde, le XV de la Rose figure parmi les principaux prétendants à la victoire finale. Avec les All Blacks, les protégés d’Eddie Jones ont peut-être pratiqué l’un des plus beaux rugby de la compétition et semblent armés pour rivaliser avec n’importe qui.

Mais avant de penser à la suite du tournoi, l’Angleterre paraît totalement concentrée sur ce choc contre la France. "La question principale, ce qui nous occupe l’esprit maintenant, c’est le match contre la France. Nous voulons gagner chaque rencontre et c’est justement le prochain match, a encore affirmé l’adjoint d’Eddie Jones. Toute notre attention est sur la France, notre préparation pour la France, rien que pour ce match."

Les Bleus attendus en mêlée…

Et si l’on en croit les Anglais, le secteur fort des Bleus se situerait principalement en mêlée où le pack tricolore pourrait bien poser problème à leur équipe. "Ils sont comme les autres équipes européennes, tout part de la conquête, a aussi affirmé Neal Hatley. La France, c’est avant tout un gros pack, quand tu regardes une équipe du Top 14 tu vois la France. Ils essayent d’abord de dominer devant. On ne se fait pas d’illusions sur l’ardeur de la tâche qui nous attend."

Une situation paradoxale quand on sait que la mêlée française a déjà été pénalisée à plusieurs reprises contre l’Argentine et les Tonga. Un constat pourtant partagé par Jamie George, talonneur du XV de la Rose. "On connaît cette menace, a lancé le joueur des Saracens. On sait que c’est une arme traditionnelle et la France se fait une fierté d’être forte en mêlée."

…et sur un exploit de Dupont

Un autre aspect du jeu français inquiète l’Angleterre: la capacité des trois-quarts à réaliser des prouesses. Si Alivereti Raka a brillé contre les Tonga, Antoine Dupont semble détenir les clés du jeu tricolore. Le demi de mêlée des Bleus est observé avec attention par les Anglais qui ont peur de sa faculté à dynamiter les défenses sur une initiative individuelle. "Antoine Dupont joue un très bon rugby en ce moment, il fait planer le danger lorsqu’il court balle en main, a abondé Willi Heinz, doublure de Ben Youngs au poste de numéro 9 pour le XV de la Rose. Mais sa passe et son jeu au pied sont aussi bons. C’est un joueur à surveiller ce week-end."

En clair, si l’Angleterre apparaît comme largement supérieure au XV de France sur le papier, les joueurs britanniques n’ont pas l’intention de lever le pied face aux Bleus. Cela promet en véritable choc au sommet entre les deux rivaux. A moins que Jacques Brunel et Eddie Jones, les sélectionneurs respectifs, ne décident de faire tourner leur effectif pour l’occasion afin de préparer la suite de la compétition.

Jean-Guy Lebreton avec Morgan Maury à Tokyo