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XV de France: "On espère tous que ce typhon fasse le moins de dégâts possible", assure Serge Simon

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L’arrivée du typhon Hagibis sur les côtes japonaises a conduit à l’annulation du match France-Angleterre lors de la Coupe du monde de rugby. Les Bleus ont donc précipité leur départ pour Oita où ils disputeront leur quart de finale et Serge Simon en a détaillé les coulisses en exclusivité pour RMC Sport avant d'appelez les supporters tricolores à respecter les consignes de sécurité.

Serge Simon bonjour, nous sommes à Oita, à l'Oasis Nikko City hôtel. Pourquoi ne sommes-nous pas à Tokyo ou Yokohama?

Nous sommes là parce que l'importance du typhon Hagibis a imposé l'annulation du match France-Angleterre et aussi Nouvelle-Zélande-Italie, c'était prévu à Yokohama. Avec cette annulation, le plan logistique qui nous a été proposé, c'est de rallier directement à Oita qui est la ville dans laquelle nous allons jouer le quart de finale.

Qui a payé ce changement de plan, World Rugby ou la Fédération Française de rugby? 

Tout est pris en charge par World Rugby.

Dans quelle mesure? Il s'agit d'un plan B, la prise en charge initiale de l'arrivée initiale était prévue avant l'annulation de France-Angleterre qu'à partir du 14 octobre. Vous pouvez nous éclairer?

Depuis hier soir, nous sommes arrivés jeudi à Oita et jusqu'à la date de lundi prochain la date où nous devions arriver, évidemment ce plan B était prévu, je le pense en tout cas car la réservation était faite et c'est World Rugby qui prend en charge tous les surcoûts qui sont enclenchés par ce phénomène météorologique dantesque.

Serge Simon aux supporters: "Respectez-bien les consignes de sécurité"

Evidemment une pensée pour les supporters bloqués à Tokyo et qui vont subir Hagibis...

Je vais bien au-delà de ça. Bien sûr on a une pensée pour nos supporters, on a aussi une pensée, et les joueurs l'ont dit et on le dit, pour les populations qui vont être touchées. Peut-être que de France on ne se rend pas compte par que le typhon n'appartient pas à notre culture. Ici ils ont chaque saison des typhons et celui-ci parmi tous les autres typhons semble particulièrement dantesque. Il est à comparer avec un typhon qui a sévi début septembre et qui a fait des morts et des blessés. Donc au-delà des supporters, on espère tous que ce typhon fasse le moins de dégâts possible et évidemment qu'il n'y ait pas de victime. On est bien au-delà du sportif. 

On pense aussi à nos supporters qui n'ont peut-être pas cette habitude d'être pris dans un typhon. Donc respectez bien les consignes de sécurité données par les autorités locales, par l'Ambassade de France, par World Rugby aussi. Et puis maintenant quand on vient au sportif on partage aussi leur déception, on a croisé beaucoup de supporters. Certains nous ont raconté des histoires magnifiques qui les ont amenées ici avec beaucoup de sacrifices, beaucoup d'espoir, beaucoup d'attente, beaucoup de joie. Evidemment se retrouver dans cette situation pour eux est très, très compliqué. On partage cette déception, les joueurs aussi auraient aimé jouer mais on pense à ces supporters. Mais encore une fois, c’est avant tout la sécurité et il faut que les supporters respectent tout ce qui doit être fait pour affronter ce typhon.

Les accompagnateurs, proches, familles des joueurs vont être bientôt obligés de repartir et laisser les Bleus se focaliser sur leur quart de finale...

Là aussi il a fallu s'adapter puisque les accompagnants étaient à Kyoto et devaient nous rejoindre à Tokyo pour passer le jour du match et jour d'après le match avec les joueurs. Donc ce sont des familles, parents, conjointes, enfants..., on a donc changé le plan. La fédération a décidé de faire venir tout le monde à Oita. Tous les accompagnants sont à Oita depuis jeudi soir. On vient de passer un superbe moment à l'entraînement, toutes les familles étaient là, on a fini tous ensemble sur le terrain. Alors ça ne remplace pas le France-Angleterre, les familles étaient venues aussi pour voir ce match-là.

"Les joueurs seront off et profiteront de leur famille"

Toute la journée de samedi, et jusqu'à dimanche midi, les joueurs seront "off" et profiteront pleinement et entièrement de leur famille. Ils passeront finalement plus de temps avec les joueurs qu'elles ne l'auraient fait autour d'un France-Angleterre qui évidemment aurait consommé beaucoup de temps. En tout cas on voit beaucoup de bonheur partagé par les joueurs et les familles, c'est long une coupe du monde pour tous, ceux qui restent et ceux qui partent. C'est un moment très fort que sont en train de vivre les joueurs.

A partir du 14 octobre, outre la France, trois autres nations vont prendre leurs quartiers à Oita pour les quarts de finale. Comment se passe l'attribution des sites, des hôtels? Si c'est le World Ranking, la France est mal lotie...

C'est plus complexe que cela. Il y a eu pendant la préparation à la Coupe du monde une réunion au cours de laquelle il y eu tirage au sort pour définir un ordre de priorité pour le choix avec en plus un second critère qui est de finir premier ou deuxième de poule.

Au moment où je vous parle, on ne sait pas encore qui aura la priorité car il reste encore Galles-Uruguay à disputer dans cette poule. On a vu que face à l'Uruguay ce n'était pas si simple même si le pays de Galles est favori mais il faut attendre ce dernier résultat pour avoir définitivement la confirmation que nous restons dans cet hôtel.

Laurent Depret à Oita