XV de France: quand Guirado divise Chabal et Laporte

Tous les regards étaient tournés vers lui. Alors que le week-end de Top 14 a été cruel avec Teddy Thomas et Marvin O’Connor, blessés et forfait pour le choc face au pays de Galles, vendredi, Guilhem Guirado est finalement passé entre les gouttes lors de la victoire de Toulon à Oyonnax (13-44) ce dimanche. Mais le capitaine du XV de France est resté sur le pré pendant une bonne heure. Au micro de Direct Laporte ce lundi soir, l’ancien sélectionneur tricolore, Bernard Laporte a justifié sa décision.
« J’avais dit à Guilhem en début de semaine qu’il serait remplaçant. Jean-Charles Oriolli démarrerait la rencontre et Guilhem rentrerait les vingt dernières minutes. Manque de pot, jeudi, Oriolli est forfait, il ne peut pas jouer, a expliqué le membre de la Dream Team RMC Sport. On se retrouve dans un imbroglio total dans lequel Guilhem est obligé de jouer et de commencer. J’étais ennuyé pour lui. Je sais comment ça se passe pour un joueur entre deux matches. C’est un garçon qui a des valeurs, qui a joué le jeu. Il a été très clair. Il m’a dit : "Bernard, le club a besoin de moi, je le vois. Je vois bien que ce n’est pour embêter personne." Je le dis haut et fort, j’avais peur qu’il se blesse. Pour lui, j’avais peur. C’est toujours lui qui est tributaire de ça. Quand le match était terminé, j’étais rassuré. D’abord du résultat mais aussi du fait que Guilhem ne soit pas blessé. »
Chabal : « Quesada a fait des choix forts pour essayer de préserver la santé des joueurs »
Des explications qui n’ont pas du tout convaincu notre autre membre de la Dream Team RMC Sport et consultant rugby, Sébastien Chabal. « Si on les comprend ? Oui et non. Moi, je pense qu’il aurait pu s’en passer, estime l’ancien Racingman. Il avait un deuxième talonneur sur le banc (Iuri Natriashvili, ndlr). Pourquoi ne pas l’avoir fait attaquer, mettre Guilhem remplaçant et le faire entrer au moment voulu ? On connaissait le contexte du match. Sans dénigrer les joueurs d’Oyonnax, il y a quand même un niveau d’écart avec Toulon et je ne suis pas sûr que ce soit Guilhem à lui tout seul qui fasse la différence. » « Enfin, ils avaient mis quarante points à Toulouse et trente points au Stade Français à la maison. On avait vu les images », lui souffle Bernard Laporte. Toujours pas de quoi convaincre Sébastien Chabal.
« Pour moi, ce n’est pas une excuse ou plutôt pas une raison suffisante, martèle le "Caveman". L’équipe alignée, avec ou sans Guilhem, aurait fait le boulot. Vous aviez tout pour vous : le terrain était magnifique, il faisait beau. Pour moi, tu aurais pu t’en passer. Gonzalo Quesada au Stade Français, dans une situation au classement bien plus inconfortable que la tienne, a fait des choix forts pour essayer de préserver la santé des joueurs et leur permettre d’être prêts pour l’équipe nationale. Je ne suis pas d’accord avec ce choix. Après je le comprends et je l’accepte parce que je l’ai subi aussi quand j’étais joueur. De toute façon, tant qu’il n’y aura pas des règles claires et précises, on aura toujours des débats comme ça. »