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Alpes 2030: Val d’Isère espère "faire partie de la fête"

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Alors que Val d’Isère accueille ce week-end la 69ème édition du Critérium de la première neige, les regards se tournent également vers les Jeux olympiques d’hiver de 2030. Pour le moment, la station est prise en compte pour cet évènement mais ne sait toujours pas quelles épreuves elle pourrait accueillir. Avec un nouveau premier ministre, un nouveau gouvernement en attente et toujours personne à la tête du COJO, les représentants de Val d’Isère commencent à s’impatienter.

"Ça serait bien que ça s’accélère", lâche Patrick Martin, le maire de la station. "On est toujours sur la carte depuis le 24 juillet, toujours sans épreuve et toujours candidat pour accueillir des épreuves techniques hommes et femmes, comme on fait au critérium. C’est-à-dire, slalom et géant." Mais pour autant, le dossier Alpes 2030 n’avance pas. Le maire de la station n’a eu aucune information supplémentaire. Notamment en raison du changement de gouvernement et un budget qui n’a pas été validé. Patrick Martin craint que tout cela prenne encore plus de retard. "L’engagement a été signé par le Premier Ministre, ce n’est pas rien. Mais il doit être, si j’ai bien compris, confirmé par un vote à l’assemblée, qui n’a pas eu lieu. Et quand vous avez un 49.3 et une censure, tout ce qui a été décidé en termes de budget est remis à plat. Et donc ça risque de passer par un vote au parlement avec un nouveau premier ministre qui le soutient. Je crains que ça fasse perdre encore trois bons mois. On aimerait avoir d’ici fin mars quelque chose de solide et acté."

2030 arrivera très vite

Parce que préparer, accueillir, un tel événement, les Jeux olympiques, ça demande du temps, de la gestion au long terme. "Nous ce qui peut être inquiétant, c'est le délai qu'on va donner aux décisions qui vont être prises. On connaît le temps que ça peut prendre, de préparer des événements comme ça. Plus on est prêt à l'heure, capable d'anticiper certaines choses, plus ça facilitera le travail. Il ne faudrait pas attendre trop longtemps parce qu'on risque de se compliquer beaucoup de choses", lâche Ingrid Jacquemod, directrice du club des sports de Val d’Isère. Finalement, 2030 c'est presque demain pour le maire de la station. "Ce sera en février 2030, donc pendant l’année 2029/2030, ça serait bien d’avoir tout testé: les mobilités, les hospitalités, les logements, la préparation de la piste, même si on sait faire."

Tout est donc encore en pointillé pour Val d’Isère. Mais Bruce Sarrat, ski man au magasin "Hors Limites" dans la station, a vécu les JO de 1992 à Tignes et aimerait revivre un tel événement. "C’était phénoménal. Ça amène beaucoup de monde, des étrangers aussi. Ça fait connaitre la station." Pour autant, l’impact économique resterait limité selon Patrick Martin, le maire. "Sur l’économie, avec l’expérience des JO 1992 et des mondiaux 2009, je suis circonspect. Même si on annonce un euro dépensé dans les JO, deux euros dépensés sur place… Ce n’est pas l’aspect économique qui nous anime. C’est plutôt la compétition, c’est notre ADN." Un avis partagé par Bruce. "Il y a une petite part de marché qui va louer pour quelques heures des skis, mais ça ne va pas forcément influencer le chiffre d’affaires."

Val d’Isère a de nombreux atouts

En attendant, Val d’Isère veut rappeler son expérience pour de tels événements, veut également montrer sa légitimité à être inscrite dans l’organisation des JO. "Déjà, on a une image sportive forte. Cela fait 69 ans qu’on fait le critérium, avec des champions en veux-tu en voilà. Des championnats du monde, des JO en 92… Le ski de compétition, c'est notre ADN. On nous parle de JO populaires, on est capable d’accueillir du monde à Val. On aimerait bien sûr faire partie de la fête. Si c'est le cas tant mieux. Ce n’est pas que pour nous, mais pour toute la haute tarentaise, j’insiste." Les 1.500 Avalins devront rester patients, avant de savoir, si leur station sera au cœur de cette grande compétition internationale.

Léna Marjak