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Biathlon: Jeanmonnot en quête du gros globe pour couronner une saison record pour le biathlon français

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Lou Jeanmonnot se lance ce vendredi dans la dernière ligne droite pour la quête du gros globe de cristal. Avec 20 points de retard sur l'Allemande Franziska Preuss, la Doubiste a les cartes en main sur les trois dernières courses de la saison pour aller remporter le classement général de la Coupe du monde pour la première fois de sa carrière. Et terminer en aopthéose une saison qui restera record pour l'équipe de France de biathlon. 

Grand sourire sous le soleil d'Oslo. Lou Jeanmonnot a effectué les derniers réglages ce mercredi sur le dernier entraînement avant de se lancer dans le sprint final de la saison de Coupe du monde. Et d'aller tenter de dépasser l'Allemande Franziska Preuss qui la devance de 20 points au classement général de la Coupe du monde. "Ca va se jouer dans la capacité à faire des choses simples dans un contexte complexe", résume l'entraîneur des Bleues, Cyril Burdet. "Ca va beaucoup se jouer dans la tête et la gestion émotionelle."


La Doubiste jongle avec ses émotions sur les dernières sorties. Et la dernière étape à Pokljuka la semaine dernière est un bel exemple. Deux erreurs qui coûtent cher sur le dernier tir de l'Individuel, et deux jours plus tard une démonstration et des nerfs d'acier pour aller emporter la mass start. "Arriver à valider cette victoire après des courses difficiles mentalement en raison de la pression que je me mettais, ça a beaucoup de sens", lâchait dimanche soir Lou Jeanmonnot. "Ma plus grosse erreur de cette fin de saison c'est de penser que j'avais une clef pour gagner et que je pouvais la réutiliser comme je le voulais. Une clef elle s'adapte, elle se modifie et elle doit être extrêmement maléable face à des contextes qui sont systématiquement différents. Et justement il ne faut pas que je parte du principe que je n'ai pas la solution mais plutôt que je sais faire mais il faut que mon esprit s'adapte par rapport à ce que j'ai déjà pu vivre."

"Ne pas être sur la défensive"

Au bord de la piste d'Oslo, Cyril Burdet appuie le discours de son athlète. "Elle apprend, c'est quelqu'un qui travaille beaucoup et qui depuis trois saisons utilise chaque opportunité pour progresser et apprendre. Et là dans les quinze jours qui viennent de s'écouler elle a rencontré différentes situations dont elle s'est plus ou moins bien sortie. Mais je retiens surtout qu'elle s'en est très bien sortie sur la mass start donc à elle de tenir cet état d'esprit là sur la semaine." 

Derrière sa longue vue sur le pas de tir, rien ne semble pouvoir perturber la sérénité de Jean-Paul Giachino l'entraîneur du tir des Françaises. "Avec 20 points d'écart c'est bonnet blanc et blanc bonnet", juge-t-il. "La clef c'est d'aller conquérir ce gros globe et ne pas être sur la défensive, sur les talons. Il faut qu'elle arrive à faire son biathlon sans trop se faire polluer par les pensées parasites, le résultat et la finalité. On ne peut pas se détacher complètement de l'évènement, de ces trois jours de course. Elle sait qu'elle joue quelque chose d'important et en fait il faut qu'elle fasse avec ça. Si elle reste sur la manière, sur le comment, elle s'en sortira."

Jeanmonnot a fait mieux qu Bailly et Braisaz-Bouchet

Et de dévoiler les grandes lignes de son discours d'avant course pour sa biatlète. "Occupe toi du comment et de la manière... En sachant que tu vas être à des moments polluée par le résultat et la finalité, ça c'est sûr et il faut s'y préparer. Mais quand tu te prépares à la pensée parasite, quand elle arrive tu es mieux à même de la gérer et de la contenir pour cohabiter avec."

Avant le dénouement d'Oslo, c'est déjà une saison record pour Lou Jeanmonnot. Jamais une Française n'avait remporté sept courses sur une seule saison. Avec son septième succès la semaine dernière sur la mass start de Pokljuka, la Doubiste dépasse désormais Sandrine Bailly (2004-2005) et Justine Braisaz-Bouchet (2023-2024) qui en avait décroché six. 


A 26 ans, Lou Jeanmonnot est également devenue la première depuis l'Allemande Laura Dahlmeier (2016-2017) à s'être imposée sur les quatre formats individuels (sprint, poursuite, mass start, individuel) sur une même saison. "Sept victoires dans tous les formats de course c'est quelque chose qui n'avait jamais été fait pour une Française", continue Burdet. "Elle réalise quoi qu'il arrive une énorme saison, mais à l'heure où l'on se parle on est surtout concentrés sur les trois courses qui arrivent et ce n'est pas encore le moment de faire le bilan."

7-2

Dans son match contre l'Allemande Franziska Preuss pour le gros globe de cristal, Lou Jeanmonnot est derrière de 20 points, mais mène largement au nombre de victoires. La Française s'est imposé à sept reprises quand l'Allemande n'a gagné que deux fois. Mais Preuss a montré une régularité exemplaire cette saison avec onze podiums contre sept pour Jeanmonnot qui n'est donc montée que sur des premières marche cette saison. Mais le plus impressionnant, et payant, dans le parcours cette saison de Preuss reste qu'elle n'est sortie que quatre fois du top 5 sur dix-huit courses disputées. Lou Jeanmonnot, sans connaître de vrai trou d'air, a navigué huit fois hors de ce top 5 (et quatre fois hors du top 10). 

5

Lou Jeanmonnot peut devenir dimanche la cinquième biathlète française à décrocher le gros globe de cristal. Elle succèderait à Julia Simon sa coéquipière dernière Française à avoir remporté le classement général il y a deux ans (2022-2023). Avant elle, Sandrine Bailly s'était imposée sur la saison 2004-2005. Il faut remonter en 1996 avec Emmanuelle Claret et l'année d'avant avec Anne Briand pour trouver trace des premières bleues à soulever le trophée de la meilleure biathlète de la saison.

9

Neuf françaises seront au départ du sprint féminin ce vendredi. En plus des habituels six quotas, l'équipe de France est renforcée par la jeune Amandine Mengin invitée par l'IBU après avoir remporté le classement des derniers Mondiaux juniors. La France qui a également deux quotas supplémentaires grace à ses résultats sur le circuit secondaire de l'IBU Cup. Camille Bened, qui a remporté le classement général, et Paula Botet, troisième et qui a remporté le sprint de Coupe du monde à Oberhof en début d'année, ont rejoint les Bleues à Oslo. "Ca illustre la densité de cette équipe à tous les étages", analyse Cyril Burdet l'entraîneur de l'équipe féminine. "C'est à la fois une grande fierté et aussi et surtout un révélateur de la saison qu'elles font et de la densité qui fait vraiment plaisir."

60 

A chaque podium, une gommette de la couleur du métal est collée à l'intérieur de la porte d'entrée du camion de fartage des techniciens français. Et il ne reste plus beaucou de place! Avant cette dernière étape norvégienne avec six courses au programme, l'équipe de France a déjà amassé 60 podiums cette saison. Un record absolu. Le précédent avait déjà été établi l'an dernier avec 52 podiums. Record de victoires battu également avec déjà 28 succès au compteur contre 24 la saison dernière. "C'est fou d'avoir une équipe homme et dames en super forme et à maturité en même temps", applaudit Fabien Saguez le président de la fédération française de ski. "Ca c'est incroyable! C'est ce dont on rêve dans l'absolu, qu'il y ait deux générations très fortes en même temps et que ça puisse gagner des deux côté. Et c'est ce qui est en train de se passer sur cet hiver."

Avec une équipe féminine "hyper dense" dixit Saguez. Sept Françaises sont montées sur un podium cette saison, un record là aussi. Quatre biathlètes différentes se sont imposées (Lou Jeanmonnot, Julia Simon, Justine Braisaz-Bouchet et Paula Botet). Vainqueur des globes des relais dans les deux sexes (deuxième sur celui du relais mixte), pour la première fois de son histoire le biathlon français peut remporter le classement des nations chez les hommes à l'issue du sprint ce vendredi et est déjà assuré de remporter le classement des nations chez les femmes.

Julien Richard, à Oslo (Norvège)