Biathlon: "On a cru mourir", comment la famille de Lou Jeanmonnot vit la folle course pour le gros globe

Comme tout fan de biathlon qui se respecte, Didier Jeanmonnot a vécu la poursuite féminine du jour à fond. Habitué à suivre sa fille Lou tout au long de la saison, comme sa maman Sylvane, le père de la biathlète tricolore "a pris dix ans" en regardant la course de ce samedi depuis les tribunes à Oslo-Holmenkollen pour la dernière étape de la Coupe du monde de biathlon. À l'issue d'un scénario fou et au lendemain d'une arrivée cruelle sur le sprint, Lou Jeanmonnot a frappé un très grand coup en allant chercher la gagne et le dossard jaune avant la dernière mass start de la saison, dénouement d'un hiver 2024-2025 historique pour le clan français.
"On a cru mourir. On a pris dix ans comme à chaque course mais là c'était fois dix donc c'est énorme. Jusqu'au dernier tir, on ne respire plus et après c'est la délivrance", confie le papa. Il faut dire qu'à l'arrivée pour le premier tir debout, la Doubiste était bien accompagnée avec Franziska Preuss, sa rivale pour le général, et Julia Simon, sa compatriote. Un moment "stressant" pour sa maman Sylvane. "On sait que ça va être très dur, une guerre des nerfs. Elle a été solide et puis elle a su l'être aujourd'hui donc c'est génial quoi." Une guerre des nerfs effectivement remportée par la Doubiste, puisque ses deux adversaires sont allées tourner à deux reprises, laissant Jeanmonnot seule face à son destin pour un dernier tir qui lui a parfois fait défaut cet hiver.
Mais ce samedi, la Jurassienne était investie d'une mission: aller chercher la victoire et s'offrir une dernière chance de croire au premier gros globe de sa carrière, son objectif de l'hiver. Seule face à ses cinq cibles, elle les a fait basculer une à une pour filer vers sa 8e victoire de la saison. Dans le rôle de chasseuse une grande partie de l'année, Jeanmonnot va retrouver un rôle de chassée qu'elle a brièvement connu lors de la mass start, ultime rendez-vous avant une possible consécration qui la placerait dans l'histoire du biathlon tricolore. "C'était une super journée aujourd'hui (samedi), on va profiter pleinement de cette super course, de ce résultat. Demain (dimanche), il se passera ce qui se passera et de toute façon elles vont batailler toutes les deux. Elles veulent toutes les deux la même chose, donc ça risque d'être encore une belle course", annonce Sylvane Laurent.
Les Reines vont se départager à la loyale
Outre ses parents et sa soeur Prune, Lou Jeanmonnot peut également compter sur un groupe de 5-6 "copines de bringue", dixit Didier Jeanmonnot. "Abasourdies" et "heureuses", les amies de la Doubiste ont vécu un moment "magique" qu'elles veulent évidemment prolonger dimanche soir, avec du cristal en guise de dessert. "Elle a maîtrisé son sujet de A à Z. C'est trop fort ce qu'elle fait, vraiment. Elle est complètement elle-même quand elle parle en interview, comme elle ski, comme elle agit sur le pas de tir... Elle sait ce qu'elle veut, elle l'a au final parce qu'elle se donne les moyens d'y arriver. Elle est entière, elle est nature. L'image qu'elle renvoie d'elle, c'est la personne qu'elle est, c'est quelqu'un d'entier."
Ce soutien, Lou Jeanmonnot en a besoin. "Ça m'apporte beaucoup de choses. Je pense que c'est ce qui m'émeut le plus aujourd'hui, c'est d'avoir tout ce soutien des amis, de la famille très proche et très chère donc c'est mon énergie de la semaine", a confié la nouvelle leader du général.
La mass start de dimanche, également appelée course des Reines, portera bien son nom pour le show final sur la colline d'Holmenkollen. Avant les adieux des frères Boe, le duel Preuss-Jeanmonnot va rythmer les 12,5 derniers kilomètres d'un hiver qui peut être couronné de cristal pour la Française, en passe de devenir la cinquième biathlète tricolore à remporter la Coupe du monde, avant de couper pour "aller faire la fête" avec les copines. "Elle sait brancher le cerveau quand il faut et puis dès que ça déconnectait, ça déconnecte complet. Donc je pense que c'est ça qui fait que ça marche aussi, c'est d'arriver à faire la part des choses à chaque fois" avoue sa soeur Prune. Mais avant de "faire la bringue", Lou Jeanmonnot a une dernière mission: aller "chercher le gros 'gloube'".