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"Ça fait chier": l'arrivée cruelle de Jeanmonnot, à la lutte pour le gros globe en biathlon et battue par sa rivale pour deux dixièmes

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A la lutte pour le gros globe de cristal, Lou Jeanmonnot et Franziska Preuss se sont livrées un duel intense ce vendredi sur le sprint d'Oslo. Une première bataille qui a tourné à l'avantage de l'Allemande pour deux dixièmes. Un écart qui change beaucoup de choses.

Deux dixièmes. Deux mots qui vont sûrement trotter dans la tête de Lou Jeanmonnot toute la soirée. Engagée dans une lutte folle pour aller chercher le gros globe de cristal lors de la dernière étape de Coupe du monde à Oslo (Norvège), la biathlète de 26 ans pouvait réaliser un gros coup ce vendredi lors du sprint face à sa grande rivale Franziska Press. Partie avec le dossard 42 et avec 20 points d'avance au général sur la Française, l'Allemande a donné le ton, que ce soit sur la piste (6e temps de ski) mais aussi derrière la carabine (10/10).

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Si elle a montré des signes de faiblesse lorsqu'elle était sous pression cette saison, Jeanmonnot a pourtant répondu du tac-au-tac, en étant également parfaite derrière la carabine. Sortie avec 5,5 secondes de retard sur sa rivale après le tir debout, la Tricolore a tout donné dans le dernier tour pour les combler. Preuve de l'intensité de la course, la leader du général s'est effondrée après son passage sur la ligne d'arrivée. S'en est suivie une période de stress, le regard vers l'écran pour savoir où en était sa rivale.

Le dossard 48 n'a pas mis longtemps à arriver dans le stade d'Oslo. Après être passée derrière le pas de tir, Jeanmonnot a tout donné dans la dernière ligne droite, avant de franchir la ligne d'arrivée... deux dixièmes derrière Preuss.

"Ça fait chier"

Ces deux dixièmes coûtent la victoire à la Française ce vendredi, mais aussi 15 points au classement général. Alors qu'elle pouvait revenir à cinq points de Preuss, Jeanmonnot se retrouve désormais avec 35 points de retard à deux courses de la fin de la saison. De quoi offrir un scénario digne d'une série Netflix. "J'adorerais que ce soit une série où c'est une Française qui gagne à la fin. 15 points pour deux dixièmes, c'est extrêmement cher. Ce n'est pas là que je perds les plus gros points de la saison mais aujourd'hui, ça m'agace de faire une course quasi parfaite et de caler à deux dixièmes, de ces 15 points qui auraient pu être en ma faveur. Ça fait chier, pour parler clairement. La course était belle, je peux en être fière. Arriver à se battre avec une Franziska avec ce niveau à ce moment de la saison, c'est une chance. Cela ne peut que m'aider pour le futur", a confié la Franc-Comtoise à l'arrivée.

Le futur proche reste la poursuite de ce samedi, où les deux meilleures biathlètes de la saison s'élanceront ensemble pour un exercice différent de celui de vendredi: une course en confrontation directe avec quatre tirs. "On n'est pas à l'abri qu'on se mette la pression toutes les deux à l'avant de la course. Ça fait être riche d'apprentissage de leçon, de stress. J'ai vraiment hâte! C'est une belle manière de finir la saison, nous deux à l'avant d'une poursuite", s'est enthousiasmé Jeanmonnot.

180 points à distribuer

"Je lui ai dit qu'on se rendait la vie difficile. C'est un combat difficile, mais tout le monde réalise le meilleur qu'on peut faire", a de son côté confié Franziska Preuss. En plus de sa bonne opération au classement général, la Bavaroise de 31 ans a remporté vendredi le petit globe du sprint.

La lutte pour le globe de cristal va s'annoncer palpitante jusqu'à la mass start de dimanche, surtout si les deux biathlètes nous offrent un spectacle similaire à celui du sprint. "Je n'ai pas l'impression que je me bats contre elle. On fait toutes les mêmes compétitions mais on ne se bat pas l'une contre l'autre. On se bat pour faire le meilleur de nous-mêmes à chaque fois. Je trouve ça cool d'avoir une adversaire aussi performante qui me challenge et qui m'aide à devenir meilleure."

Analie Simon avec Julien Richard à Oslo