RMC Sport

Mondiaux de ski: "Il faut être là le Jour-J", les attentes des Bleus à Saalbach

placeholder video
L’équipe de France de ski alpin est loin d’être la nation favorite de ces Mondiaux, à Saalbach, en Autriche.  Sauf en slalom, avec Clément Noël, vainqueur de quatre épreuves depuis le début de la saison. Mais entre les blessures, chez les hommes du groupe vitesse, et les Françaises qui peinent à performer, les Bleus tenteront d’aller jouer les troubles fêtes malgré tout.

Les choses sérieuses commencent. Dès 11h30, les Françaises de la vitesse prendront le départ du Super G dans ces Mondiaux. Elles seront quatre alignées: Laura Gauché, dossard numéro 1, Romane Miradoli, dossard 17, Karen Clément et Camille Cerutti. "Malheureusement, elles ont un début de saison pas simple. Il y a des top 10, mais il y a des surtout beaucoup de top 15 et top 20. Donc à partir de là, on n’est pas dans le match et puis il y a surtout des adversaires qui dominent leur discipline", note David Chastan, directeur du ski alpin. "Elles n’ont pas montré qu’on pouvait avoir vraiment des chances. Mais j’ai vu une fille ou deux faire de bonnes sections à l’entraînement. En tout cas, elles n’auront pas la pression de favorites, ni d’outsider. Et dans ces cas-là, il y a une autre bonne pression, c’est celle de la surprise. Il faut s’en servir positivement", ajoute Chastan. Les Bleues de la vitesse devront réaliser le meilleur ski de leur saison, voire de leur carrière, pour aller titiller les grandes favorites, que ce soit en Super G ou en descente samedi.

"Ils sont capables de créer la surprise"

Du côté des hommes de la vitesse, le groupe a été touché par de nombreuses blessures. Déjà, celle de leur leader, Cyprien Sarrazin, en décembre dernier à Bormio. Il a été opéré d’un hématome intracrânien. Une chute qui aura marqué l’ensemble du groupe. S’en est suivi la blessure aux ligaments croisés de Blaise Giezendanner à Wengen, puis celle d’Alexis Pinturault, fracture du plateau tibial à Kitzbühel. En Super G et descente à Saalbach, les Tricolores devront compter sur leurs forces du moment. Et notamment un homme devenu, par conséquent, la meilleure chance de résultat: Nils Allègre. "Ce n’est pas quelque chose qui me pèse, on s’est pas dit 't’es le leader'. On essaie chacun d’avoir son rôle. J’ai fait des résultats plutôt corrects en début de saison mais je n’ai pas fait de podium donc je ne suis pas le favori non plus. Ce qui compte c’est d’avoir le bon état d’esprit pendant toute la quinzaine. J’essaye de ne pas penser qu’au résultat et ne pas me mettre de barrières non plus. Il faut faire ce que l’on sait faire", ajoute le skieur de 31 ans. Pour l’entraîneur du groupe vitesse, Xavier Fournier, tout est possible sur une course d’un jour. "Avant de penser aux médailles, il faut vraiment qu’ils skient à leur meilleur niveau. C’est une chose à laquelle je tiens. On ne va pas se mentir, on n’est pas les favoris, on est des outsiders. On a notre carte à jouer et à nous de la prendre. Ce sont des athlètes qui sont capables de créer la surprise. Maintenant, il faut être là le jour-J, faut tout bien faire le jour J mais ils en sont capables", sourit l’entraineur. Alors, au-delà de Nils Allègre, Maxence Muzaton, qui reste sur une belle 7e place à Kitzbühel, en descente, pourrait s’inviter à la fête, tout comme Nils Alphand, auteur d’une bonne première partie de saison et qui vit ses premiers Mondiaux.

Le combiné, la nouveauté

C’est le nouveau format de ces Mondiaux. Le combiné par équipe femme et homme. Un duo formé par un descendeur et un slalom et chacun réalise une manche dans sa discipline. La France peut aligner quatre équipes chez les hommes comme chez les femmes. Et là, le combo descente/slalom peut faire briller nos Français. "On a peut-être quelque chose à aller chercher", sourit David Chastan, directeur du ski alpin. En plus, ce nouveau format attire nos Bleus, comme Nils Allègre: "J’ai envie d’y participer. C’est un nouveau truc, on va le tester là. J’ai envie de faire ça en équipe. C’est quelque chose qui nous manque dans notre sport. Les slalomeurs cartonnent aussi fort en ce moment. Ça va être vraiment fun et ça peut apporter un peu de fraîcheur sur le circuit". Pour l’instant, les paires n’ont pas été dévoilées. Et Nils Allègre ne souhaite pas donner le nom du slalomeur avec qui il aimerait partager ce moment: "Je veux me mettre personne à dos (rire). Je me donnerai à fond pour moi et pour le slalomeur qui fera équipe avec moi". "C’est une opportunité de médaille, de s’exprimer pleinement sur une manche de descente. J’ai envie de le faire et de le faire bien", ajoute Maxence Muzaton. Mardi et mercredi prochains les médailles pourraient donc tomber dans le clan tricolore.

Le slalom, l’atout des Bleus

Et pour clôturer ces Mondiaux de Saalbach, place aux épreuves techniques. D’abord le géant, où chez les femmes il sera difficile d’aller chercher quelque chose mais chez les hommes, Thibaut Favrot est en forme, tout comme Léo Anguenot, qui a signé son premier podium cette saison. Il a terminé deuxième du géant d’Alta Badia, en décembre dernier. Mais face à eux se dresse, comme souvent, le monstre suisse, Marco Odermatt, champion du monde en titre de la discipline. Enfin, le slalom. "Pas de pression, il faut donner le meilleur de soi-même et créer la surprise", rappelle David Chastan, à l’équipe féminine, composée de Marie Lamure, Clarisse Brèche, Marion Chevrier, Caitlin McFarlane et Chiara Pogneaux. Mais c’est du côté des hommes, que les regards se tournent. Avec ses quatre victoires cette saison, Clément Noël est attendu. Il est la plus grande chance de titre dans ces Mndiaux, lui, qui n’a encore jamais remporté la moindre médaille dans cette compétition. Mais le groupe masculin de slalom est en forme. Derrière Noël, Steven Amiez est un véritable prétendant à la médaille. En Coupe du monde, il tourne de très près autour de son premier podium depuis le début de la saison. Il est en confiance, skie bien, alors pourquoi pas marquer les esprits pour ses deuxièmes Mondiaux?

Léna Marjak, à Saalbach (Autriche)