Ski alpin: les descendeurs sont de retour en compétition à Beaver Creek, Sarrazin très attendu

Les choses sérieuses commencent. Dossard sur le dos, les descendeurs vont entamer une nouvelle saison. "La saison de vitesse est lancée. C’est parti pour les trois jours de course. Je me sens bien, posé. J’ai fait le boulot je suis content d’être là", annonce Cyprien Sarrazin, le sourire dans la voix. Deux entraînements se sont tenus ces derniers jours. Le Français s’est classé troisième, à quelques centièmes à chaque fois de son principal rival, le Suisse Marco Odermatt.
"C’est toujours bien de voir cette piste. Ça fait plaisir. En plus elle est en condition parfaite. Il y a juste eu des sauts un peu trop gros qui ont déjà été grattés. Sinon les conditions sont top, le feeling est de retour. Dès que l’on a de la neige dure je me sens vraiment bien. Ça c’est top. C’est la première fois depuis Kitzbühel que je retrouve de la neige dure sous les pieds pour faire de la descente. Tout de suite c’est revenu. Je me suis régalé."
Cyprien Sarrazin, partira avec le dossard 6 et compte bien surfer sur sa saison dernière mais avant tout prendre du plaisir sur les skis. Même mot d’ordre pour Nils Allègre, vainqueur de première étape de Coupe du monde l’an passé à Garmisch en Super G. "Pour les objectifs c’est de continuer sur ma lancée, de prendre du plaisir. C’est un élément clé dans la performance. Me régaler sur les skis et continuer cette progression, cette dynamique pour aller chercher devant. Les autres ont le même plan donc faudra être meilleur."
"Quand on se retrouve dans le mur de Beaver Creek, ça réveille"
En tout, sept Français seront au départ de cette première descente américaine. Malgré une saison compliquée l’an dernier, avec un retour de blessure, le Niçois de 28 ans Mathieu Bailet revient d’un stage à Copper Mountain avec toute l’équipe de France où tout s’est bien passé: "Ça fait du bien de ne pas penser qu’au genou et de ne pas être que sur une gestion de douleur ou de petits problèmes qu’on a en retour de blessure. Le vrai focus c’est la recherche de la performance. J’aborde cette saison avec pas mal de sérénité par rapport au travail mis en place et les nouveaux objectifs."
En tout cas, après ces entraînements, Bailet a retrouvé les sensations qu’il aime tant. "C’est une neige américaine compacte et accrochante. Même si on s’est bien entraîné avant, ce n’est jamais dans les vraies conditions de Coupe du monde. Quand on se retrouve dans le mur de Beaver Creek ça réveille, d’un coup on est dans une pente où on est entre 110/120km en gérant des mouvements de terrain. C’est une sensation exceptionnelle. C’est pour ça qu’on fait de la descente pour ces sensations", sourit le descendeur. Il sera l’un des derniers Français à s’élancer avec le dossard 19.
Aucun Français n’a réussi à dompter la Birds of Prey
Derrière lui, avec le 29, le "doyen" de cette équipe de France, Adrien Théaux. A 40 ans, il entame sa 20e saison en Coupe du monde. Il entame ce premier weekend de compétition avec quelques interrogations. Sa préparation a été perturbée par des problèmes au dos. "J’ai été obligé de me mettre au repos et de louper une partie du stage. Ce n’est pas la première fois et en ayant changé de matériel en plus, j’aurais aimé pouvoir régler 2/3 choses. Mais ça fait partie du jeu."
Classé 52e et 57e des deux entraînements, Théaux espère quand même jouer les premiers rôles dès cette première journée de Coupe du monde. "Je me sens plutôt bien, de mieux en mieux. Il me manque encore des kilomètres avec le nouveau matos et de prendre confiance sur cette neige. Mais ça vient petit à petit. Après les objectifs ici c’est de jouer devant mais c’est aussi de faire mon ski, de me faire plaisir. Si j’arrive à faire ce que je sais faire, en étant en confiance dans le mur, ça peut faire de belles choses", analyse le Tarbais.
Jamais un Français ne s’est encore imposé en descente à Beaver Creek. Aucun n’a réussi à dompter la Birds of Prey, piste mythique. Après avoir eu quelques "craintes" au départ des entraînements et préférant ne pas prendre de risque, Alexis Pinturault, de retour de blessure, retarde son retour. Il renonce à la descente mais sera bien dans le portillon de départ samedi pour le Super G.