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Ski alpin: "On a déjà vécu des situations comme ça", l'équipe de France face à la crainte du zéro pointé aux Mondiaux

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Les courses s’enchaînent et rien ne sourit à cette équipe de France de ski alpin. Le sort s’acharne. Pendant le géant femmes, Clarisse Brèche a chuté et souffre d’une rupture du ligament croisé antérieur au genou droit, en seconde manche Clara Direz sort au bout de dix secondes de course… Ces mondiaux se terminent dans quelques jours et les tricolores n’ont pour l’instant pas fait mieux que des dixièmes places. David Chastan, le directeur du ski alpin, revient sur cette nouvelle journée noire et les dernières chances de médailles.

David Chastan, c’est encore une fois une journée qui ne sourit pas aux Françaises...

Ce sont des journées particulières entre une athlète qui se blesse et puis Clara (Direz) qui sort en deuxième manche. Ce n’est pas une bonne journée. On présente des athlètes sur des courses pour aller chercher des médailles, en tout cas dans l’état d’esprit mais ça ne suffit pas non plus. Il faut aussi créer de la confiance avant sur les courses. Il reste encore un slalom féminin, il ne faut pas l’oublier. Mais on a besoin de bosser, de remonter le niveau dans plusieurs disciplines. Ça c’est une évidence. Mais aussi à travers la filière, parce que ça ne pousse pas non plus des masses derrière. On a des bons résultats sur des Coupes d’Europe avec des filles qui ont quand même un certain âge. Il y a un travail à faire. Aujourd’hui, les championnats nous montrent qu’il faut qu’on travaille fortement.

Faut-il s’inquiéter du niveau du ski français féminin?

Inquiet, ce n’est pas ça. Il faut trouver des solutions pour qu’on soit meilleur et qu’on ait une densité supérieure à ce qu’on a là. Il n’y a pas d’inquiétude, il faut se mettre au boulot, trouver les bonnes solutions. Il faut que l’on soit conscient aussi du niveau que l’on a aujourd’hui. Il faut qu’on trouve des solutions pour avoir un meilleur niveau rapidement.

Dans ces moments-là, après une course comme aujourd’hui chez les femmes, quel est votre rôle auprès des athlètes?

A chaud, c’est compliqué pour les athlètes d’être lucides et de poser des vraies réflexions et analyses. Les slalomeuses ont une course dans deux jours, il faut aussi les laisser tranquille. Ce qu’il s’est passé sur le géant fait partie de notre sport, entre la blessure de Clarisse Brèche et les échecs. Les slalomeuses auront du travail dans deux jours et il faut qu’elles restent concentrées là-dessus.

Clarisse, justement, devait être au départ du slalom de samedi. Sa blessure va-t-elle marquer les autres slalomeuses?

Peut-être que là, il faudra essayer d’avoir un discours où elles se recentrent sur elles-mêmes. C’est un sport individuel mais dans un milieu collectif. Si on veut être à 100% mentalement et avec des ambitions sur la course, il faut qu’elles se recentrent sur elles-mêmes, point barre.

Avez-vous peur du zéro pointé pour cette équipe de France à la fin de ces Mondiaux?

On a déjà vécu des situations comme ça. Zéro médaille aux Jeux Olympiques de Vancouver et on en fait quatre l’édition d’après. Mais là, on va laisser faire les courses, il en reste encore. Et on fera le point à la fin. Aujourd’hui, je n’ai peur de rien, je n’ai pas de problème avec ça, mais on va d’abord faire les courses.

Chez les hommes, les géantistes et les slalomeurs, comment les sentez-vous avant leurs courses?

Les garçons ont quand même montré qu’il y avait possibilité d’aller chercher des choses. Ils font du très bon ski en slalom, en géant, il y a quand même eu un podium. Ça veut dire qu’on est dans le match. Après, chaque course est différente. Je ne suis pas inquiet sur leur état d’esprit et la manière d’aborder les courses, là non. J’espère pour eux que ça ira très bien, parce qu’ils le méritent. Après le sport, c’est le sport. Parfois c’est très ingrat. Et on pratique un sport d’extérieur aussi, donc on verra. La météo influence aussi beaucoup de choses. Les garçons doivent être sereins.

Et vous, en tant que directeur du ski alpin, comment vivez-vous ces Mondiaux et tout ce qu’il se passe depuis le début de la saison?

J’ai un peu d’années d’expérience mais c’est vrai que ça s’enchaîne un peu, ce n’est pas simple. Ça fait partie du boulot. Il y a quand même de belles choses aussi, il ne faut pas l’oublier et ça motive.

Léna Marjak