Ski alpin (super G): après Sarrazin, encore une très lourde chute sur la piste polémique de Bormio

Le Suisse Gino Caviezel avant sa chute lors du super G de Bormio le 29 décembre 2024 - Fabrice COFFRINI
Les grosses chutes s'enchaînent sur la piste de Bormio, en Italie, où se dispute ce week-end la Coupe du monde de ski alpin. Deux jours après le grave accident de Cyprien Sarrazin, victime d'un hématome intracrânien et opéré dans la foulée après être sérieusement tombé à l'entraînement, c'est le Suisse Gino Caviezel qui a été victime d'une chute lors du Super G, dimanche matin.
Premier skieur à s'élancer, il a enfourché une porte et chuté après seulement 45 secondes de course, à environ 100 km/h d'après les données fournies par la diffusion télé. L'incident est intervenu juste avant le difficile passage de San Pietro et Caviezel a donc dévalé à terre l'intégralité du mur. Au moment d'arrêter sa glissade de plusieurs dizaines de mètres, il a tout de suite fait signe que ça n'allait pas.
Le Suisse de 32 ans a été héliporté très rapidement pour rejoindre l'hôpital. La course a été interrompue une vingtaine de minutes avant de pouvoir reprendre. Mais c'est un incident de plus pour la piste de Bormio, pointée du doigt par de nombreux athlètes et déjà le théâtre d'incidents ces derniers jours. En plus de l'accident de Cyprien Sarrazin, Marco Odermatt, maître de sa discipline, a évité de justesse la chute lors de la descente, samedi, et a dû terminer la course avec l'airbag déclenché.
"Ils ne méritent pas d'avoir les Jeux olympiques"
"Bormio fait peur, on le sait, explique Sébastien Amiez, consultant RMC Sport. C’est peut-être la piste qui fait le plus peur sur le circuit mondial. Les athlètes l’appréhendent. Souvent, elle arrive après les fêtes de Noël. L’organisme se relâche peut être un peu même si les athlètes n'ont pas trop le temps de faire la fête. C’est une piste exigeante du haut jusqu’en bas."
Nils Allègre, lui aussi descendeur, a vivement critiqué les organisateurs italiens pour cette piste vendredi. "Mon opinion est claire : ils ne savent pas préparer une piste, a-t-il déplosé au micro d'Eurosport. Ca fait 40 ans qu'ils préparent des pistes mais ils ne savent rien faire à part des choses dangereuses. J'adore la descente, j'aime quand il y a de l'engagement, de la vitesse, des grands sauts. A Kitzbuhel, ils savent le péparer, le rendre spectaculaire. Ici, ils le rendent juste dangereux. (...) Je trouve que ce n'est pas respectueux pour les athlètes."
Le Français, qui était aussi au départ du Super G dimanche, a même regretté que les prochains Jeux olympiques d'hiver soient organisés en Italie, où une partie des épreuves se disputera sur la piste de Bormio. "Je ne sais pas ce qu'ils essaient de prouver. A un an d'organiser les Jeux olympiques, faire une piste comme ça... Ils ne méritent pas d'avoir les Jeux olympiques."