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Boxe: "80 à 90% sont dopés", un médecin de Tyson Fury en pleine tempête

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Le contrôle positif au clomifène du boxeur britannique Conor Benn, qui a annulé son choc contre Cris Eubank Jr, a des répercussions inattendues : un médecin qui collabore avec Benn mais aussi avec Tyson Fury se retrouve dans la tourmente suite à des commentaires datant de l’année dernière sur la proportion de dopés dans le noble art de haut niveau. Jusqu’à déclencher une enquête.

Internet n’oublie rien. S’il n’en était pas encore conscient, le docteur Usman Sajjad vient d’en avoir une preuve ces dernières heures. Ce médecin travaille notamment avec Conor Benn, boxeur britannique dont le choc des héritiers face à Chris Eubank Jr (leurs pères se sont affrontés deux fois dans les années 90) a été annulé le week-end dernier en raison de son contrôle positif au clomifène, substance utilisée pour traiter l’infertilité féminine mais qui peut faire augmenter la testostérone chez les hommes et qui se trouve sur la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage.

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Problème? Des internautes ont déterré un passage dans le podcast Quality Shot l’année dernière où celui qui collabore également avec un certain Tyson Fury, champion WBC des lourds, explique qu’une immense majorité des boxeurs de haut niveau se dopent! "De ce que je vois, pour les boxeurs d’élite, 80 à 90% le font. Et quand je parle dopage, ce ne sont pas seulement les stéroïdes. Il y a les perfusions intraveineuses après les pesées, les diurétiques, les hormones de croissance, la testostérone…"

"Il faut être un idiot pour être contrôlé positif"

Le médecin passe ensuite plusieurs minutes à expliquer comment éviter un contrôle positif et pointe "combien il faut être un idiot pour être contrôlé positif en Angleterre". Et ce même quand le contrôle est inopiné et sanguin plutôt qu’urinaire. "Ils ne peuvent pas venir chez vous entre 23h et 7h. Les athlètes peuvent prendre de la testostérone ou des hormones de croissance à action rapide, qui peuvent ne plus être détectables dans votre corps en sept-huit heures. Si vous le prenez vers 22h, vous êtes bon à 7h. Il y a des façons de contourner tout ça, beaucoup de trucs."

Des paroles qui ont fait réagir le British Boxing Board of Control, la Fédération locale, qui annonce vouloir mener son enquête. "Nous allons faire une investigation sur ses commentaires, que nous prenons très au sérieux", confirme Robert Smith, secrétaire général de la BBBofC, au Daily Mail. Contacté par le média britannique, l’avocat du docteur Sajjad, Scott Ewing, rappelle que son client n’est impliqué dans aucune affaire de dopage: "Usman nie catégoriquement les accusations portées à son encontre sur internet. Voilà pourquoi il a coupé ses réseaux sociaux après avoir été harcelé de messages faux et abominables. Il n’a jamais été impliqué, aujourd’hui comme dans le passé, dans la fourniture de produits dopants à une tierce partie."

Benn continue de clamer son innocence suite à son contrôle positif par l’organisme VADA (Voluntary Anti-Doping Association), très impliqué dans la boxe, mais pourrait être suspendu jusqu’à quatre ans par l’agence britannique antidopage qui a réclamé à VADA les analyses incriminées et la documentation autour de ce contrôle positif. Tyson Fury, lui, ne s’est pas encore exprimé pour ce médecin désormais dans la tourmente auprès des autorités de la boxe britannique.

Un milieu qui en profite pour souligner quelques faits qui font froid dans le dos dans un sport où un avantage physique peut se révéler dramatique pour l'adversaire: toujours selon le Daily Mail, 30% des "main events" (combats principaux) de cette année sur les cartes de Matchroom Boxing, promoteur de Benn et de beaucoup d'autres, contenaient au moins un combattant déjà contrôlé positif ou sanctionné pour une infraction antidopage en carrière!

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport