Comment Franck Gastambide a fabriqué "La Cage", la série événement de Netflix sur le MMA

Sa version autorisée en est encore au stade de l'enfance dans notre pays. Mais quel chemin déjà parcouru… Un peu moins de quatre ans après avoir légalisé le MMA en compétition, la France passe encore un cap dans la démocratisation de ce sport devenue phénomène populaire en étant à l’origine de la première série Netflix consacrée à la discipline, La Cage, signée du réalisateur-acteur Franck Gastambide et sortie ce vendredi 8 novembre sur la célèbre plateforme. "C’est l’un des derniers pays à avoir légalisé le sport, je ne sais pas si on se rend compte du parallèle", pointe Taylor Lapilus, combattant UFC et consultant télé qui joue son propre rôle dans la série. "C’est surréaliste."
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Pas la première série consacrée au MMA, qui était la production américaine Kingdom, mais clairement la première avec une telle ambition et un tel impact, distribuée dans 190 pays et bénéficiant d’un budget à "bien plus de 10 millions d’euros" (Gastambide) et d’un casting de rêve pour les amoureux du MMA. Aidé dans l’écriture par Antoine Simon, commentateur des soirées UFC pour RMC Sport et bible française du MMA, Franck Gastambide propose un scénario où un combattant amateur interprété par Melvin Boomer va voir sa vie changer en raison d’une rivalité avec un combattant professionnel interprété par Bosh, qui était déjà un des personnages principaux de sa série Validé autour du milieu du rap.
La crème des combattants français à l'écran
"J’ai essayé avec cette série de rendre le héros touchant et de montrer au grand public à quel point être un champion de MMA est un parcours de vie hors normes", explique le réalisateur de Pattaya et Taxi 5 (entre autres). Pour épouser sa volonté de réalisme, Franck Gastambide a réuni la crème des combattants français à l’écran, de Ciryl Gane à Salahdine Parnasse en passant par Morgan Charrière, Abdoul Abdouraguimov et Anissa Meksen, et deux légendes internationales absolues placées très haut dans les discussions sur le GOAT (le plus grand de tous les temps): l’Américain Jon Jones et le Québécois Georges Saint-Pierre. Forcément moins à l’aise que dans la cage, le premier a pris sa mission très à cœur.
"Je m’approche de la fin de ma carrière sportive et j’ai vraiment envie de mettre un pied dans le cinéma donc ce rôle était parfait pour moi", détaille Jon Jones au micro de RMC Sport.
Et de poursuivre: "J’étais pétrifié avant que le projet ne commence. Je suis sorti de ma zone de confort. Franck m’a donné de la liberté pour que je puisse me réapproprier les textes."
"Le dangereux Jon Jones était le parfait acteur dont je rêvais, qui avait travaillé, qui avait appris son texte et qui avait envie de bien faire", relate le réalisateur. Qui a tenu à exporter son tournage au Québec pour "GSP": "Je voulais tourner chez lui, où il y a sa statue, car je voulais que les gens qui ne connaissent pas ce sport prennent conscience que ces mecs sont des superhéros".
Gastambide a dû aussi faire face à un challenge compliqué: rendre les combats de MMA réalistes. Une tâche pour laquelle il a pu bénéficier d’une aide précieuse. "Les fans de ce sport n’allaient pas me pardonner si je foirais les scènes de combat", estime le réalisateur. "Taylor Lapilus a été essentiel pour toute la partie chorégraphie des combats. C’est lui qui les signe. Il y avait une volonté importante pour moi: montrer que les coups allaient toucher, montrer la réalité de la violence de ce sport."
Restait juste à assumer pour Melvin Boomer, qui s’est impliqué à 200% dans cette mission: "J’avais trois entraînements par jour. On ne peut pas mentir sur le combat, c’est trop précis. Ça demande une rigueur de travail énorme. Tant qu’on ne l’a pas pratiqué, on ne peut pas se rendre compte. Je voulais apporter une réelle crédibilité. Je ne veux pas décevoir les gens que je représente, en l’occurrence les combattants."
"Il y a un jour dont je me souviens particulièrement, où clairement Melvin n’en pouvait plus", raconte Lapilus. "Il a dit: 'Les gars, s'il vous plaît, appelez la doublure!' Mais on lui a dit qu’on ne pouvait pas: 'C’est toi qui dois le faire, tu es l’acteur mais tu es aussi le combattant sur ce coup-là!' (…) Clairement, parfois il s’est fait marbrer." Face à un milieu très protecteur, Franck Gastambide ne jouait pas une partie facile. Mais il a su s’en sortir pour un résultat réaliste. À découvrir dès aujourd’hui dans La Cage. Pour une nouvelle marche avant sur la route du MMA vers les sommets populaires.