UFC 304: Edwards, Aspinall, Pimblett… Pourquoi les stars britanniques jouent gros à la maison

Leon Edwards, un statut à confirmer
Beaucoup ne croyaient pas en ses chances de conquérir le Graal. Leon Edwards leur a fait fermer la bouche. Mais il faut encore confirmer. Champion des welters (-77 kilos) de l’UFC depuis sa victoire sur Kamaru Usman en août 2022, succès confirmé quelques mois plus tard avec un nouveau succès face à l’ancien roi de la catégorie, "Rocky" défend son titre pour la troisième fois ce week-end à Manchester. Après avoir dominé Colby Covington en décembre dernier, le Britannique retrouve Belal Muhammad pour une revanche.
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Leur premier combat, en mars 2021, s’était terminé sur un "no contest" pour des doigts dans les yeux. La seule anicroche pour les deux au milieu de séries de victoires respectivement à douze (Edwards) et neuf (Muhammad) combats. Ancien spécialiste du striking devenu à force de travail un des combattants les plus complets de l’organisation, Edwards n’est plus sur le podium du subjectif classement pound-for-pound – toutes catégories confondues – de l’UFC, quatrième depuis le dernier bond au classement du champion des -93 kilos Alex Pereira.
Mérité selon certains, qui continuent de le voir surcoté malgré ses succès, mais injuste pour beaucoup tant le garçon a prouvé qu’il avait sa place dans l’élite de l’élite. Pour convaincre définitivement les premiers, il faut donc continuer de prouver. A commencer par garder son titre contre Muhammad dans un combat qui s’annonce ultra stratégique entre deux hommes qui ont comptent chacun au moins 70% de décisions dans leur colonne victoires à l’UFC.
Mais avec une question essentielle: le Muhammad de 37 ans peut-il être supérieur en quoi que ce soit au Usman de 35 ans battu par le Britannique en mars 2023 ? En cas de victoire, et surtout dominante, il sera en tout cas difficile de ne plus croire en Edwards. Qui pourrait vite aller chercher plus de grandeur et d’autre derrière en cas de succès (il est le favori) avec à l’horizon un possible choc champion contre champion dont il a très envie face au roi des -70 kilos Islam Makhachev. Il y aura peut-être d’autres obstacles sur la route d’ici là, à l’image du terrifiant Shavkat Rakhmonov, mais un tel combat donne forcément très envie.
Tom Aspinall, le meilleur lourd de la planète?
Il ne se cache pas à notre micro. Tom Aspinall se considère comme "le meilleur poids lourd de la planète actuellement". Une déclaration osée quand on sait que le champion de la catégorie se nomme Jon Jones, un des plus grands noms de l’histoire de la discipline. Problème? Jones n’a plus combattu depuis mars 2023 et sa victoire sur Ciryl Gane pour la ceinture. Plus de 500 jours d’inactivité qui vont se poursuivre au moins jusqu’à novembre, où il devrait affronter l’ancien champion Stipe Miocic au Madison Square Garden de New York pour l’UFC 309 (pas encore officiel).
Entretemps, Aspinall a pris le titre intérimaire en oblitérant l'homme qui faisait peur à tout le monde, Sergei Pavlovich, en novembre dernier. Et va le défendre contre Curtis Blaydes – face à qui il s’était explosé le genou après quelques secondes de combat il y a tout juste deux ans à Londres – ce week-end chez lui à Manchester. Face à l’Américain spécialiste de la lutte qu’il considère comme "l’affrontement le plus difficile de la catégorie pour (lui)", le Britannique compte finir le boulot dès le premier round pour "faire une déclaration en l’écrasant complètement".
Si le danger existe face à Blaydes, qu’il ne faudra surtout pas sous-estimer, il ne serait pas bête de parier là-dessus: le garçon est un finisseur explosif, qui reste sur onze succès au premier round sur ses douze derniers combats, n’a jamais connu une troisième reprise et a passé moins d’une heure dans la cage en dix-sept sorties professionnelles. Puissant, rapide, hyper complet, Aspinall est le symbole du poids lourd ultime et moderne. Avec à l’horizon un possible choc franco-anglais contre Ciryl Gane, qui a refusé de le combattre lors de cet UFC 304 en raison de son implication sur le tournage d’un film mais qui pourrait le retrouver bientôt s’il passe l’obstacle Alexander Volkov en octobre à Abu Dhabi.
S’il se débarrasse de Curtis, beaucoup veulent surtout le voir vite face à Jones (ou Miocic s’il bat ce dernier). Dana White, patron exécutif de l'UFC, a promis en conférence de presse que les deux gagnants se disputeraient ensuite le titre de vrai roi des mastodontes. Mais il faudra déjà voir si Jones accepte de poursuivre l’aventure ou décide de prendre sa retraite, tout comme Miocic d'ailleurs. Il y a aussi l'idée Alex Pereira, déjà champion dans deux catégories, si le Brésilien veut tenter l’exploit d’aller s’imposer dans une troisième division. Les deux ont déjà dit êre partants et ce choc exciterait beaucoup de monde. S'il garde sa couronne, les options sur la table seront multiples pour Aspinall. A l’image de ses qualités.
Paddy Pimblett a-t-il le niveau pour le top 15?
Ses entrées sont un spectacle à elles seules. Ses fans portent des perruques de sa chevelure blonde. Ses punchlines lancées avec son accent prononcé de Scouser font le tour des réseaux sociaux. Aucun doute sur une chose: Paddy Pimblett est une star. Une superstar, même. Mais son niveau sportif peut-il être à la hauteur de sa popularité? Cette question sera au centre du combat de l’UFC 304 entre "The Baddy" et King Green (anciennement prénommé Bobby mais qui a officiellement changé).
Pas loin de sa ville, le garçon de Liverpool affronte pour la première fois un membre du top 15 de la très relevée catégorie des -70 kilos et devra prouver s’il mérite ou non sa place dans ce classement. Toujours invaincu à l’UFC, où il compte cinq victoires en autant de combats, Pimblett a déçu lors de ses dernières sorties dans l’octogone. Beaucoup le voyaient avoir perdu son combat contre Jared Gordon à l’UFC 282 en décembre 2022 – votre serviteur compris – malgré sa victoire sur décision unanime. Et son succès face à un Tony Ferguson plus que rincé à l’UFC 296 en décembre dernier n’a pas apporté beaucoup d’arguments pour convaincre les sceptiques.
Bref, il joue gros pour la suite dans un choc qui devrait proposer une belle opposition de styles entre un Pimblett meilleur au sol et un Green supérieur en striking. Qui va imposer ses qualités à l’autre? La réponse dira beaucoup du réel niveau sportif du Britannique et de la légitimité de ses ambitions. Une pression qui ne l’empêche pas de rester lui-même et de savoir manier les mots avec dextérité. Au moment d’évoquer le nouveau prénom de Green, Pimblett a lancé qu’il serait le « Kingslayer », référence au show télé (et série de livres) Game of Thrones. A l’ancien Bobby d’éviter ça en devenant le premier à faire tomber à l’UFC le « King in the North », autre référence à cette série utilisée par Paddy en rapport avec la situation géographique de Liverpool dans son pays.