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UFC 280: Manon Fiorot, bête de combat

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Opposée ce samedi soir (en direct à partir de 20h sur RMC Sport 2) à Katlyn Chookagian en ouverture de la carte principale de l’UFC 280, Manon Fiorot sera aux portes d’un combat pour la ceintures des mouches en cas de victoire sur l’Américaine classée numéro 1 des challengers. Portrait de la Niçoise, talent XXL et travailleuse infatigable qui a découvert le MMA sur le tard mais pourrait devenir la première Française sacrée championne incontestée à l’UFC.

Elle casse des bouches dans la cage comme elle brise les fausses images sur son sport. Longtemps dénigré en France, où sa légalisation en compétition a dû attendre 2020, le MMA était vu par beaucoup comme un sport de dégénérés et/ou brutes. Avec Manon Fiorot, qui pourrait devenir la première Française (hommes et femmes confondus) sacrée championne incontestée dans la grande UFC, vous pouvez oublier ces délires. "C’est bien que ce soit une petite blonde qui fasse la carrière qu’elle est en train de faire car ça casse un peu ce genre de clichés", sourit Aldric Cassata, son coach, manager et compagnon.

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Quand vous échangez avec Manon Fiorot, vous découvrez une jeune femme de trente-deux ans calme, posée, timide, humble. Mais dans l’octogone, elle devient "The Beast", la bête, son surnom. Qui ne cache pas son envie de faire ravaler leurs paroles aux adversaires qui s’amusent à vouloir la titiller. Double personnalité? "Un peu", s’en amuse la combattante niçoise. Mais pas exactement non plus. Juste une adaptation. "C’est juste moi en tant que compétitrice, poursuit-elle. Quand je rentre dans la cage, je fais tout pour gagner car j’aime ça et je ne me pose pas de questions. J’aime finir les combats et je suis là pour faire mon travail. Mais j’essaie aussi de rester très calme. Je ne me lance pas n’importe comment, je suis très posée. A l’entraînement, je m’emporte parfois trop car je ne supporte pas de perdre dans un échange donc j’essaie de me concentrer vraiment pour rester calme en combat."

"Quand Manon fait ce qu’elle aime, que ce soit le MMA, ses loisirs ou même en famille, elle s’éclate et ça se voit", ajoute son coach. La formule fait mouche. Depuis ses débuts en MMA, l’ouragan Fiorot emporte tout sur son passage. Presque normal: elle a le combat dans le sang, fille d’un pompier professionnel (elle a été pompier-volontaire et voulait un temps passer pro) et lutteur de très bon niveau, Daniel, trop vite décédé en 2016. Très proche de lui, sa mémoire alimente son moteur intérieur. "De là où il est, il voit ce que je fais donc je suis obligée de continuer et quoi qu'il arrive, il faut que je fasse ce qu'on s'était dit", évoque-t-elle avec sa pudeur naturelle dans un témoignage touchant pour un portrait vidéo réalisé par l'UFC .

Fan des performances de son père, elle garde aussi de lui cegoût pour l'effort, le sport, la performance. "Je l'admirais beaucoup donc j'essayais de l'imiter sur tous les sports. Et comme on me disait qu'il était fort dans tous les sports, je devais faire pareil. (...) Je l’ai beaucoup regardé, beaucoup accompagné sur des compétitions. J’aime bien lutter à l’entraînement, je me sens vraiment à l’aise avec ça, comme si j’en avais fait depuis toujours alors que pas du tout. Quand je réussis des takedowns, je pense à lui."

Touche-à-tout dans sa préparation, avec par exemple de belles sorties à vélo sur les hauteurs de sa région, elle le tient aussi de son papa. "Il était déjà hyper en avance en termes de préparation physique, précise Cassata. Il faisait du triathlon, du travail sur la VMA, c’était rare pour cette époque. Manon en a gardé des choses." Le parcours sportif de Fiorot commence par un autre art martial, le karaté, à sept ans, dans le club proche de la maison familiale. Son destin va ensuite la mener vers le… snowboard, dans un sport-études, où elle s’offre un titre national chez les jeunes.

Elle n’a aujourd’hui plus le droit d’en faire, ordres du coach car trop risqué pour sa carrière (il n'est pas non plus très motivé à son idée de reprendre une motocross, autre sport qu'elle a pratiqué), mais elle en a conservé des choses à utiliser dans la cage. "Un sport avec des notions de déséquilibre te donne une forme de coordination et d’équilibre dans les appuis hyper importante dans les sports de combat", analyse Cassata. "En snowboard, on doit inventer des figures et avoir un certain style et j’essaie aussi que mes combats soient beaux à regarder, variés et avec des trucs stylés", complète la combattante."Elle est adepte des beaux gestes techniques, appuie son coach, et elle est capable de les réaliser. Techniquement, elle est vraiment capable de tout faire: coups de pied retournés, coups de pied marteau, coups de genou sauté, fauchages, attaques de lutte, etc."

La parenthèse snowboard refermée, Fiorot revient au karaté, où elle va glaner un titre national et être sélectionnée pour les championnats du monde (manqués sur blessure). Elle passe aussi par le K-1 et le muay thaï, où elle reste invaincue en douze combats et prend deux titres de championne de France. En 2015, elle découvre une discipline qui va changer sa vie: le MMA. "Des amis en boxe thaï m’en ont parlé et j’ai commencé à regarder des vidéos. J’ai vu que ça mélangeait un peu tous les sports de combat et c’est ce qui m’a plu. J’avais toujours voulu faire ça mais je ne savais pas qu’il existait un sport qui regroupait toutes ces disciplines. J’ai tout de suite accroché."

Inscrite à une détection pour l’équipe de France amateur, elle tape direct dans l’œil du staff malgré un sol inexistant ou presque. Les débuts en combat se font en juillet 2016 lors des championnats du monde IMMAF. "Je me disais que si j’arrivais à faire quelque chose, je pourrais peut-être passer pro et faire une carrière là-dedans." Une défaite est au bout mais pas de quoi la décourager. Au contraire. Son tempérament la pousse plutôt vers un esprit "je reviendrai, et plus jamais ça". "Après cette compétition, elle est rentrée à Nice et elle a poussé la porte de mon club quelques mois après, raconte son coach au Boxing Squad. On est vers fin 2016, début 2017. Au début, elle continuait à travailler avec moi et avec son club de pieds-poings. Mais je vois tout de suite le potentiel, dès le premier entraînement. Très vite, je lui prédis qu’elle fera une bonne prestation aux championnats d’Europe et qu’elle sera championne du monde quelques mois plus tard."

Bingo. Finale européenne en avril 2017, titre mondial en novembre en roulant sur l’adversité. Avec déjà des idées de plus hauts sommets. "Avant la fin de notre premier trimestre de collaboration, alors qu’elle n’était pas encore pro, je lui disais déjà qu’elle irait à l’UFC, poursuit Cassata. D’un point de vue apprentissage et évolution, ça allait très, très vite." Le tout dans un schéma symbole d’une nouvelle génération de combattants qui va pouvoir prendre son temps sans griller les étapes. "Il n’y a pas eu de rush, même si elle a commencé sur le tard, explique son coach. Elle a coché toutes les étapes en passant chez les amateurs avant les pros. C’est exactement ce qu’il faut faire, on n’est plus à l’époque où les anciens allaient directement chez les pros car ils n’avaient pas d’autre choix."

Manon Fiorot après sa victoire contre Tabatha Ricci dans son deuxième combat UFC en juin 2021
Manon Fiorot après sa victoire contre Tabatha Ricci dans son deuxième combat UFC en juin 2021 © DR/UFC

Fiorot débute les combats rémunérés en juin 2018 par une défaite au Cage Warriors, principale organisation européenne, pour l’instant sa seule défaite en pro. "On s’est mangé une carotte, se souvient son coach. Dix jours avant, ils rajoutent trois kilos sur la catégorie. C’est une décision est partagée mais pour moi… Je suis rassuré sur mon objectivité quand je vois que tout le monde dit que Manon s’est mangé un flan." Quelques mois plus tard, elle prend la direction de l’Afrique du Sud pour participer à l’émission de téléréalité The Fighter de l’organisation Extreme Fighting Championship. "Le MMA n’était pas encore légalisé en France donc mon manager a trouvé cette opportunité. On savait que c’était un bon chemin pour aller à l’UFC car les champions de l’EFC signent souvent là-bas et la gagnante de cette émission devenait challenger pour le titre."

Cassata sourit à l’évocation du souvenir: "J’ai un peu fait le dictateur. C’était mon choix car Manon n’était pas du tout enthousiaste. Elle est réservée, pudique, et elle n’avait pas envie de ça." "Aldric leur avait un peu menti, se souvient Manon. Il fallait parler anglais et faire un certain poids mais il n’y a rien qui allait: je ne savais pas parler anglais et je n’étais pas du tout au poids au moment de partir. J’avais beaucoup d’appréhension en arrivant. J’ai passé deux mois et demi là-bas et c’était très compliqué. Je n’ai absolument pas appris à parler anglais. (Rires.) J’étais là pour faire mes combats et gagner donc je n’essayais pas forcément. Ça s’est bien fini mais ce n’est pas forcément un bon souvenir pendant le tournage."

Fiorot remporte l’émission et finit par prendre la ceinture de l’EFC en décembre 2019. Elle ne la défendra jamais. Arrivée du Covid oblige, l’Afrique du Sud se referme et la combattante prend la direction de l’UAE Warriors, à Abu Dhabi. "Sinon, elle aurait peut-être fait deux-trois défenses du titre de l’EFC avant de signer à l’UFC, précise son coach. Mais ça a accéléré les choses car Abu Dhabi est un peu devenu la capitale du MMA pendant quelques mois, avec notamment Fight Island de l’UFC. Ça a mis la lumière sur Manon. Alors que plein d’athlètes disaient qu’ils avaient eu du mal à trouver des combats, le Covid a été un accélérateur de carrière pour elle. Mais on s’est battu pour ça. Quand tu acceptes une championne du monde de grappling, Corinne Laframboise, à la dernière minute pour ton premier combat dans cette organisation, tu te donnes les moyens d’accélérer ta carrière."

Fiorot combat trois fois à l’UAE Warriors en 2020, trois victoires sur TKO dont la dernière pour prendre la ceinture en novembre. Un mois plus tard, elle apprend la date de son premier combat à l’UFC, fin janvier 2021. La prédiction de Cassata devient réalité. Un début mais surtout pas une fin. Manon a commencé le MMA sur le tard et n’a pas de temps à perdre. Ça se voit. Deux TKO viennent ponctuer ses deux premiers combats dans la grande organisation. La concurrence a déjà bien noté l’arrivée du phénomène.

"Un mois et demi ou deux mois après sa première victoire, Mick Maynard, l’un des dirigeants de l’UFC, me demande: 'Est-ce que tu penses qu’elle est prête pour Maycee Barber?’', alors treizième ou quatorzième du classement. Je lui avais répondu: ‘C’est Maycee qui n’est pas prête pour Manon’. Ça l’avait beaucoup fait rire mais quand le camp de Barber a refusé le combat, il a compris que je ne rigolais pas tant que ça." La troisième victoire UFC, en octobre 2021, sera obtenue sur décision, résultat frustrant tant elle n’a pas pu s’exprimer à 100% de ses moyens avec un Covid qui l’avait clouée au lit à peine trois semaines auparavant. "J’ai mis plus d’un mois à m’en remettre après le combat, précise-t-elle. J’ai dû prendre un mois où je n’ai vraiment rien fait, chose que je ne fais jamais. Ce combat n’était pas bon, ce n’était pas du tout moi. J’étais frustrée."

"On l’a fait contrôler un mois et demi après le combat il y avait encore une différence très significative entre l’inspiration et l’expiration, appuie son coach. Ce n’était pas juste des résidus de fatigue. Son handicap au niveau respiratoire était de l’ordre de 20%. Si j’avais su avant que c’était à ce point-là, je ne sais pas si j’aurais validé le combat. Son adversaire, Mayra Bueno Silva, était une fille de haut niveau. L’avoir tapée comme Manon l’a tapée, avec quasiment 300 coups envoyés, malgré les difficultés qu’elle avait, c’est une performance énorme. Si on recontextualise, c’est la meilleure performance de Manon à l’UFC vu son état et sa préparation, où on a dû refaire du sparring bien plus tard que d’habitude."

Le succès lui fait intégrer le top 15, objectif annoncé de la première année à l’UFC. Qui en a déjà vu assez pour lui faire signer un nouveau contrat de quatre combats avant la fin du premier. Avec à l’intérieur des mentions autour d’un combat pour le titre et des conditions financières qui en disent long sur ce que l’organisation pense d’elle. "Ils ne se sont pas du tout moqués de Manon, confirme Cassata. On ne peut pas donner de chiffre, à la demande de l’UFC d’ailleurs, mais en gros, ils lui ont quasiment fait sauter un contrat. C’est comme si elle avait signé un troisième contrat au lieu d’un deuxième. Elle est clairement considérée comme une challenger pour le titre." Il faut d’abord franchir quelques étapes.

La première devait avoir lieu début mars contre Jessica Eye, neuvième du classement des challengers de la catégorie et ancienne challenger pour la ceinture, adversaire proposée par le clan Fiorot à l’UFC. Mais une blessure de son adversaire lui ouvre une chance encore plus belle: Jennifer Maia, quatrième du classement, premier gros rendez-vous qu’elle franchit sans prendre de risques avec une victoire sur décision qui l'expédie dans le top 10. Après quelques mois en forme de montagnes russes, où elle a changé deux fois d’adversaire et dû renoncer à sa participation au premier événement UFC en France en raison d’une blessure au genou à l’entraînement, la prochaine montagne à gravir se nomme Katlyn Chookagian, numéro un du classement des challengers, en ouverture de la très attendue carte principale de l’UFC 280 ce samedi soir à Abu Dhabi.

Manon Fiorot (de face) lors de son troisième combat UFC contre Mayra Bueno Silva en octobre 2021
Manon Fiorot (de face) lors de son troisième combat UFC contre Mayra Bueno Silva en octobre 2021 © DR/UFC

En cas de victoire (elle est favorite chez les bookmakers comme chez la plupart des spécialistes), surtout si elle est spectaculaire, "The Beast" s’ouvrira sans doute la porte à un combat contre Valentina Shevchenko, championne des mouches depuis décembre 2018 et considérée par beaucoup comme la meilleure combattante de la planète toutes catégories confondues (il y a match avec Amanda Nunes). "Manon est déjà supérieure à Valentina", avance son coach. Pression permanente sur l’adversaire, gros volume de coups, efficacité et puissance en striking, cardio inépuisable, qualité de déplacement et gestion de la distance, large palette technique: Manon Fiorot, a les qualités pour relever le challenge de la reine Shevchenko. Et elle continue de les peaufiner.

"Je suis une meilleure combattante que lors de mon dernier combat, c’est une certitude", annonce-t-elle. "Je viens du striking mais je n’ai pas de souci si le combat va au sol, complétait-elle il y a quelques mois. Je sais que je peux gérer dans tous les domaines, que je peux gagner un combat en luttant ou en grappling. Avant mon troisième combat à l’UFC, j’avais fait venir en sparring Corinne Laframboise, ceinture noire de jiu-jitsu. On a tourné en grappling et je me suis aperçue que je la battais aussi. Si je peux battre ce genre de fille dans son domaine, c’est que j’ai beaucoup progressé." Même le pieds-poings continue d’évoluer pour celle venue du karaté. "C’est surtout en boxe anglaise, car j’avais un peu de mal avec cette discipline au début. On fait venir des sparring-partners de la boxe et j’arrive aussi à les battre dans leur sport. J’ai réussi à corriger ce style karaté du début pour faire du pieds-poings MMA. Mes bonnes bases n’étaient pas forcément adaptées au MMA mais tout est en train de se mettre en place."

"Je ne suis pas étonné de sa trajectoire mais elle me surprend encore sur sa marge de progression, complète Cassata. Je m’étais préparé à ce que ça stagne au bout d’un moment. Mais elle ne stagne jamais. A chaque fois qu’on aborde un thème, il y a une progression significative. En un seul entraînement, on corrige quelque chose et elle est capable de le mettre en application. La Manon championne du monde amateur ne tiendrait pas une minute contre la Manon actuelle. Debout, on a conservé ses qualités de karaté, le timing et la vitesse, mais en termes de déplacements, de travail défensif ou de boxe anglaise, les progrès ont été énormes. Elle est capable de mettre des gants avec des championnes du monde de boxe sans problème. En grappling, au tout début, elle partait de très loin. Mais elle avait déjà un sol instinctif. Après deux semaines de travail ensemble, je l’avais mise avec une compétitrice un peu plus lourde qu’elle, une ceinture bleue. Elle n’y était pas du tout techniquement mais il y avait déjà une gestuelle intuitive qui faisait qu’elle n’avait pas du tout été mise en difficulté, bien au contraire."

Fiorot, spectaculaire dans la cage et qui cherche toujours à finir ses combats avant la limite (six KO en neuf victoires chez les pros), arbore aujourd’hui une ceinture marron de jiu-jitsu brésilien. Spécialiste du sol, son coach et compagnon ne l’a pas donnée lui-même: "J’avais le droit de le faire en tant que ceinture noire troisième degré mais je n’ai pas voulu car je souhaitais avoir un regard neutre sur sa progression. Elle est aujourd’hui capable de s’imposer face à des ceintures noires." La conséquence, aussi, de son côté bourreau de travail. Quand on la côtoie, on comprend vite être face à un phénomène. Manon Fiorot se lève en pensant MMA et se couche en pensant MMA.

Du matin au soir, son emploi du temps est tourné à 100% vers la recherche de la performance. Travail physique, entraînement technique, soins, encore et encore et encore. Infatigable et déterminée, comme quand elle était encore loin du MMA professionnel et rangeait des palettes dans un supermarché de 5h à 11h pour pouvoir se permettre deux entraînements pour le combat dans le reste de sa journée. "Le matin, c'était la prépa physique", se souvient-elle dans un sourire. Investie à fond dans sa quête menée avec Cassata, les deux ont passé un pacte: tout faire pour aller décrocher la ceinture, peu importe les sacrifices. "L’investissement et l’énergie qu’elle met à l’entraînement, c’est colossal, apprécie son coach. Je ne critique pas mais je vois des filles qui font des comptes OnlyFans à côté. Manon, elle a à peine la force de rentrer à la maison et de manger. Quand tu mets autant d’implication dans ce que tu fais, le travail finit toujours par être récompensé."

A l’entraînement, la puissance de ses coups et son activité incessante choquent tous ceux qui la voient de près pour la première fois. "The Beast" est un surnom bien trouvé… Si elle devient la première Française sacrée à l’UFC tous sexes confondus, la niçoise mutera en porte-étendard du MMA tricolore. Pas du genre grande gueule ("Elle n’est pas vraiment réservée mais elle est très intelligente et elle connaît le poids des mots donc elle fait très attention à ce qu’elle dit", précise son coach), elle ne se transformera pas en adepte des grandes envolées verbales pour faire grandir sa notoriété. Mais avec ce qu’elle réalise, elle a tout pour rentrer dans les cœurs du public et se faire une place tout en haut des étoiles féminines du sport français.

"Manon n’est pas une star et elle ne se prend pas pour une star. Mais je peux aussi vous dire que j’ai déjà refusé trois ou quatre rôles de cinéma pour elle. Mais c’est trop tôt. Il y a un temps pour tout. Celui qui veut trop faire ne fait rien de bien. Elle verra elle plus tard selon ce qu’elle a envie." Le plan de carrière est déjà arrêté, "jusqu’à trente-cinq, trente-six ans maximum" dixit Fiorot: "On a d’autres projets personnels avec Aldric ensuite". Dans un sourire, elle s'amuse d'une retraite idéale: "Je prends la ceinture, je fais une défense de titre et allez, c’est fini!" Mais il y a aussi, dans un coin de la tête, l’idée de monter de catégorie pour prendre un deuxième titre chez les coqs si elle devient la reine des mouches. Montez dans le train Manon Fiorot. Le terminus peut être historique.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport