RMC Sport Sports de combat

UFC 280: Manon Fiorot, les dessous d’une préparation semée d’embûches

placeholder video
Opposée à Katlyn Chookagian ce samedi à Abu Dhabi lors de l’UFC 280 (en direct à partir de 20h sur RMC Sport 2), Manon Fiorot a vécu une préparation tortueuse avant ce choc qui peut lui ouvrir les portes d’un combat pour le titre des mouches. Récit de l'intérieur de quelques mois qui n’auront fait que renforcer la détermination de "The Beast".

Jusqu’au bout, il y aura eu des rebondissements. Alors que Manon Fiorot a fait le poids pour son choc face à Katlyn Chookagian ce samedi à Abu Dhabi lors du bouillant UFC 280, l’Américaine a raté sa pesée pour un peu plus de 600 grammes. Pas grave. La Française a accepté de combattre malgré tout. Presque un clin d'oeil à une préparation façon montagnes russes pour la mener au combat le plus important de sa carrière jusque-là. Dont RMC Sport vous livre le récit, recueilli au fil de nombreuses conversations avec la combattante tricolore ces derniers mois.

>> Suivez Fiorot-Chookagian et l'explosif UFC 280 avec le Pass Combat RMC Sport

Tout démarre fin mars. Fiorot vient de battre la Brésilienne Jennifer Maia, quatrième du classement des challengers des mouches et son premier gros test, sur décision unanime. Au micro, "The Beast" (son surnom) défie Chookagian. Deux jours après, de retour à Nice, elle a déjà repris course, vélo et musculation. Il ne faut que quelques semaines pour revenir à la salle, avec un plan qui a changé. Son regard se tourne désormais vers Alexa Grasso, classée un rang au-dessus d’elle, avant de remettre ça lors d'un UFC Paris dont la date n’est pas encore définie. "On aimerait Grasso cet été et Chookagian à l’automne à Paris, ce serait parfait." Mais l’UFC a un autre plan.

Dix minutes après la victoire de Chookagian sur Amanda Ribas le 14 mai, Mick Maynard – un des matchmakers de l’organisation – contacte Aldric Cassata, coach, co-manager et compagnon de la combattante française, pour proposer Chookagian à Paris le 3 septembre. C’est un grand oui. Fiorot signe un contrat, malgré lequel l’Américaine affirmera plus tard qu’elle n’avait jamais accepté ce combat. Tout bouge encore début juin. L’UFC contacte Cassata pour lui expliquer que Chookagian décline "pour raisons personnelles". A la place, on leur propose la Brésilienne Jessica Andrade, ancienne championne dans la catégorie inférieure, nom plus ronflant mais combattante très différente dans le style comme dans le gabarit.

Après avoir appris tout ça dans la nuit, Cassata craint un peu la réaction de son athlète au matin. Mais Fiorot, qui compte bien détrôner la championne Valentina Shevchenko, ne se pose pas de question. "Elle a levé les yeux, raconte son coach, et m’a juste dit: 'OK. Si on veut battre Valentina, on doit battre toutes les autres'." L’information fuite le 15 juin. Deux jours avant l’événement qui va tout changer. Dernier sparring de la semaine. Et là… "On venait de commencer et mon sparring fait une attaque aux jambes, pas spécialement forte car on était encore un peu dans l’échauffement, et mon pied se bloque. J’ai entendu un craquement au genou droit et je me suis laissée partir de suite. Je me suis déjà fait les ligaments croisés à l’autre genou et quand tu entends ce craquement…"

Les deux jours suivants se conjuguent à la peur. "C’était le week-end donc on n’a pas pu faire les examens, on a dû attendre le lundi. On a été voir le médecin, qui m’a fait le test du tiroir pour voir si c’était un croisé, et là il nous dit: 'C’est possible'. Je me suis dit: 'Si ça se trouve ma carrière s’arrête maintenant, c’est fini, j’ai 32 ans et après un an d’arrêt il faudrait tout recommencer…'Je commençais déjà à m’imaginer ce qu’allais faire d’autre si tout s’arrêtait." L’attente des résultats de l’IRM est longue, angoissante. Mais le pire n’est pas au rendez-vous. "On nous dit que ce n’est pas une rupture totale mais une rupture partielle du ligament et que c’est possible que je sois guérie en un mois."

La course contre la montre commence. Pas question d’attendre sans rien faire pour cette travailleuse infatigable. Après les résultats, dans l’après-midi, Fiorot fait déjà… du développé-couché! "Je n’ai que ça à faire, de toute façon, sourit-elle. Quoi qu’il arrive dans un mois, je n’aurai pas de regret. J’aurai fait tout ce que je pouvais faire pour que ce soit bon. Et puis il faut bien s’occuper! Je n’ai pas l’habitude de rester à la maison." Deux IRM, prévues le 6 et le 20 juillet, doivent permettre de voir l’évolution et de décider de combattre ou non à Paris. "Je n’irai pas à 99%. On aura l’avis de plusieurs médecins et il faut que tous me disent que je suis à 100%. Je préfère reculer le combat d’un mois ou deux plutôt que de me blesser encore et d’arrêter ma carrière là-dessus. Là, ça ne fait même pas une semaine et il faut déjà que j’arrive à plier et déplier ma jambe à 100%. Quand ce sera le cas, je pourrai commencer le vélo ou tout ce qui est dans l’axe."

Le travail se modifie. Tout pour la santé. "On a mis en place tous les protocoles possibles pour essayer de guérir plus vite: le caisson hyperbare, des séances d’une heure et demie deux fois par jour, plus le kiné. J’ai aussi continué la préparation physique sur le haut du corps donc ce sont des journées encore plus chargées que celles d’entraînement, de très tôt à très tard." L’IRM de contrôle du 6 juillet rassure. "On ne savait pas encore si le ménisque était abîmé ou s’il y avait d’autres lésions car la première avait été faite très tôt après la blessure. Mais ils nous ont dit que rien d’autre n’était abîme à part le ligament et que la rupture était bien partielle."

Ce qui n’a pas empêché une grosse frayeur. "Quand on est allé chercher l’IRM, le radiologue, à qui on n’avait pas demandé d’interpréter le truc, avait écrit: 'Rupture totale du ligament croisé antérieur'. Aldric récupère la feuille et se décompose. En plus, il avait du mal à joindre les médecins donc il s’est passé trois-quatre heures où il croyait que c’était fini. Il n’osait pas me le dire tant c’était tendu…" Plus de peur que de mal. La semaine suivante, Fiorot a déjà repris la boxe. "On a un peu anticipé alors qu’on devait encore attendre une semaine mais on avait envie de voir où on en était. J’ai fait ma première session aux pattes d’ours, en statique bien sûr. Je bougeais un peu le buste mais pas trop de déplacements. J’ai fait une heure et ça s’est super bien passé. J’ai eu des petites douleurs au début mais j’ai retrouvé les sensations et je n’ai rien perdu. La vitesse est là. J’ai enchaîné des rounds de cinq minutes et le cardio était bon."

Manon Fiorot (de face) contre Mayra Bueno Silva lors de son troisième combat UFC en octobre 2021
Manon Fiorot (de face) contre Mayra Bueno Silva lors de son troisième combat UFC en octobre 2021 © DR/UFC

Tout va alors dans le bon sens. "Au niveau douleurs, je n’ai pratiquement plus rien. Je plie et je tends la jambe à 100%. C’est ce qui est un peu difficile: je ne souffre pas, je me sens stable sur la jambe, du coup j’ai tendance à vouloir en faire trop et d’un coup, je sens une petite douleur ou un petit truc donc le kiné m’a vraiment dit de faire attention, de ne pas brûler les étapes, mais c’est dur. Ça me démange." Nous sommes le 13 juillet et "The Beast" s’imagine toujours combattre à Paris. "Pour moi, je vais y être. Je m’entraîne pour et je ne pense pas à autre chose. Des kinés m’ont dit que ce serait peut-être mi-août pour être à 100%. Mais ça faisait des mois que je m’entraînais fort donc si je peux faire le physique, même si je ferai moins de sparring que d’habitude, ça peut passer. Pour un combat, à Paris, il y a une motivation supplémentaire."

Le soir même, l’horizon change encore. Maynard appelle Cassata dans la nuit : Andrade est forfait, on repart vers l’idée Chookagian à Paris! Une perspective qui va disparaitre une semaine plus tard. L’IRM du 20 juillet à Monaco, après laquelle Cassata et Fiorot se font encore peur avec un "spécialiste" qui leur évoque une opération avant qu’ils ne puissent voir leur médecin, rend son verdict: elle ne passera pas sur le billard mais c’est trop juste pour Paris. Immense déception. Mais la compensation sera belle: le même jour, Cassata arrive à négocier le report du combat à l’UFC 280, le 22 octobre à Abu Dhabi, carte déjà vue comme la plus belle de l’année avec le choc tant attendu Charles Oliveira-Islam Makhachev. Cerise sur le gâteau: T.J. Dillashaw, combattant préféré de la Niçoise, sera aussi au programme. "Quitte à ne pas être à Paris, c’est le mieux que je pouvais espérer."

Fiorot se fait une autre grosse frayeur physique à l’entraînement le lendemain, sur le dernier coup de sa séance de boxe. "J’ai glissé et j’étais sûre à 90% que les croisés avaient pété car j’ai eu encore plus mal que la première fois. Mais ce n’était pas lié au ligament, c’était une petite blessure musculaire à l’ischio, rien de grave. On a dû repartir plus doucement et enlever la boxe pendant une semaine et demie. J’ai dû aussi stopper le vélo alors que je venais d’en acheter un neuf. Mais j’ai pu le reprendre plus tôt que prévu, après une semaine et demie." Il faudra tout de même se rendre à Paris pour la première de l’UFC en France, où Fiorot devra gérer des obligations auprès des médias et du public. "Je sais que je vais vraiment être dégoûtée. Mais j’ai aussi envie de voir ça et de soutenir les autres Français."

Avant ça, août sera fait de "beaucoup de préparation physique et cardio" (avec le coach Laurent Devivi à Monaco) mais aussi de "pattes d’ours en boxe", où elle peut commencer à mettre des déplacements. La course à pied est reprise en fin de mois. Le 29, il faut aussi passer par une dernière IRM de contrôle. "Ils nous ont dit que c’était réparé, que le ligament était aussi fort qu’avant, même s’il fallait faire attention." Pas de souci mais encore un ascenseur émotionnel. "Au lieu de venir me voir directement, le médecin me dit: 'Allez chercher Aldric que je lui explique aussi'. Donc je me suis dit que ce n’était pas bon… C’était juste pour s’excuser de la dernière fois où son collègue s’était trompé. Mais c’était encore un gros coup de stress." Cassata explique alors avoir "préparé à l'avance trois versions du gameplan selon comment la blessure était remise".

A 100% ou pas, Fiorot sera dans la cage à Abu Dhabi. A cette époque, Fiorot tombe aussi sur certaines "stories" Instagram de Chookagian. Dont celle où elle remue le fessier quand un de ses followers lui demande ce qu’elle pense de son combat contre la Française. Il n’en faut pas plus pour réveiller "The Beast". "Ça m’a mis les nerfs. Ne t’inquiète pas Katlyn, je m’en rappellerai dans la cage." Début septembre, Fiorot se rend à Paris pour le premier événement UFC en France. Conférence de presse, séance photos avec des fans: la Niçoise n’est pas là en touriste. "J’avais l’impression d’être dans une Fight Week sauf que je n’ai pas combattu à la fin. Mais voir tous les fans m’a fait du bien. Ça m’a boosté de fou pour la suite. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de gens derrière nous."

Dans les coulisses de Berçy, elle rencontre la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. "Elle m’a juste posé deux-trois questions. Ce qui l’inquiétait surtout, c’était le côté sécurité. Elle m’a demandé ce qui était mis en place pour protéger les athlètes." Fiorot va surtout observer en bord d’octogone un public en fusion devant les cinq combattants français tous victorieux ce soir-là. "Franchement, j’ai halluciné. Je ne m’attendais pas à ça. L’ambiance qu’il y avait… C’était incroyable. Quand j’ai vu ça, j’étais vraiment déçue de ne pas pouvoir combattre mais du coup, l’UFC va revenir et je veux être sur la prochaine carte de Paris ou de Nice s’il y a un UFC chez nous. Je vais essayer de demander ça après Chookagian si je fais une bonne performance."

De retour à Nice, à un gros mois et demi de son combat contre la numéro 1 du classement des challengers des mouches, Fiorot repart au turbin. Elle reprend la lutte avec l’expérimenté Jean-Robert Monier. "Ça fait deux semaines que j’ai repris la salle deux fois par jour tous les jours, détaille-t-elle mi-septembre. La semaine dernière, on y est allé vraiment tranquille. Et là, on a commencé à mettre de l’intensité. On n’a pas encore fait de lutte libre, c’est du cage control. Mais il y a zéro douleur. J’arrive à soulever, à mettre au sol. On a aussi repris le grappling. Là, j’ai encore quelques petites douleurs car je n’ai pas la flexion à 100%. Mais d’ici le combat, ça ira."

Malgré le long temps d’arrêt, la sensation d’avoir perdu techniquement n’existe pas. "Au contraire. Quand tu fais un break comme ça et que tu reviens sur le tapis, parfois, bizarrement, tu as progressé. Il y a des nouveaux trucs qui me viennent tout seul, que je ne faisais pas avant." Il y a aussi du bonheur de repartir à fond. "Le plaisir part un peu car on s’entraîne tellement souvent qu’il y a de la fatigue. Là, je m’amuse." Fiorot vient de faire son premier sparring à haute intensité en boxe anglaise. "J’avais un peu d’appréhension, surtout que je l’ai fait avec un mec auquel je ne suis pas habitué, mais zéro douleur au genou. Je pensais même être moins forte, entre guillemets, car ça faisait longtemps. Mais le sparring s’est super bien passé. Il y avait les caméras de Stade 2 donc c’était un peu une ambiance de combat et j’ai eu de super sensations."

Manon Fiorot après sa victoire contre Tabatha Ricci dans son deuxième combat UFC en juin 2021
Manon Fiorot après sa victoire contre Tabatha Ricci dans son deuxième combat UFC en juin 2021 © DR/UFC

Les mouvements reviennent peu à peu. Avec certains qui marquent plus que d’autres. "J’ai envoyé un coup de genou sauté et un coup de pied retourné. C’est venu comme ça, d’un coup, et je n’ai pas eu de douleur donc je me suis dit que c’était réparé à 100%." A quelques semaines du combat, Fiorot apprend aussi une bonne nouvelle: son choc contre Chookagian sera en ouverture de la carte principale et non dans les préliminaires, ce qui lui offre une exposition énorme à travers la planète. "Je l’ai appris sur les réseaux sociaux. Au début, je n’ai pas voulu le partager. Je disais à Aldric: 'Ils ont dû se tromper…' Mais c’était sur le site de l’UFC, qui l’a ensuite officialisé. J’étais super contente car je me suis dit: 'Tout le monde va regarder cet UFC et voir mon combat'. J’étais déçue de ne pas être à l’UFC Paris mais je préfère être là où je suis."

La préparation se poursuit et les sparrings s’enchaînent. Taylor Lapilus aurait dû en être mais le combattant français de l’UFC (et consultant RMC Sport) doit décliner en raison de sa blessure à la main. Mais il y a Miguel Haro, partenaire d’entraînement du Boxing Squad de Nice, et d’autres: "une des meilleures Françaises en grappling et des karatékas" car Chookagian vient de cette discipline comme Fiorot et présente "des déplacements très karaté". Pour les derniers sparrings durs, début octobre, Cassata fait venir la Tchèque Terez Bleda, championne de l’organisation Oktagon passée par l'émission Dana White’s Contender Series et qui a signé officiellement à l’UFC à son retour de Nice.

"On l’a choisie car elle a la même taille et la même allonge que Katlyn. C’était dur car j’avais encore des petites blessures. Comme j’avais mal au genou droit, j’ai compensé sur le gauche, du coup il a enflé et on a dû aller faire une infiltration. Je me suis aussi coincée le dos. Mais malgré ça, j’ai fait une semaine de sparring top. On a enchaîné les rounds et j’étais contente car le travail a été fait malgré mon état de fatigue." Au point de demander à refaire un dernier sparring (finalement annulé pour privilégier la récupération) pour un petit détail. "J’avais fait une erreur, en envoyant un low kick sur lequel elle m’a attrapée et je suis tombée alors que je ne compte pas faire ce coup dans le combat, et je voulais juste refaire ce sparring sans cette erreur." Perfectionniste jusqu’au bout…

Quelques jours plus tard, la forme physique est retrouvée. "Ça fait une semaine qu’on soigne les bobos, que je me repose et que je m’entraîne moins, une seule fois par jour. Je n’ai pratiquement plus aucune douleur et je serai à 100% pour le combat." Le poids, toujours une épreuve pour les combattant(e)s, ne lui posera pas de problème. Son travail avec une nouvelle diététicienne a payé. "C’est la première fois que je ne suis pas du tout fatiguée. Je n’ai pas tellement faim, je suis bien. Je suis même en avance. Ça va être un gros avantage pour la semaine avant le combat, ça va me permettre d’être plus tranquille dans la tête. Je m’entraînerai une fois par jour et le poids va descendre tout seul."

Celle qui avouait que ces périodes de perte de poids avaient tendance à la rendre très irritée à la maison l’a cette fois beaucoup mieux vécu. "Ça n’a pas du tout été stressant", sourit-elle. A six jours du combat, l’impatience est grande. Et le plan pour ce choc déjà bien en tête. "Je sais ce que je dois faire sur le premier round, comment je dois travailler, et il y a des options pour s’adapter durant le combat si besoin. Cette dernière semaine, c’est court et long à la fois. Ça va passer bien car j’ai pas mal de trucs à faire là-bas mais j’ai juste hâte d’être au combat." Avec une certitude: la Manon Fiorot de l’UFC 280 sera une meilleure version que celle contre Maia. "J’ai fait des choses que je n’avais jamais faites en sparring. Je mets plus d’intensité, je frappe plus fort."

Avant le décollage pour Abu Dhabi via Dubaï, ce lundi, Fiorot fait aussi attention à ne pas attraper de maladie. "Je ne fais plus trop la bise à tout le monde, je me lave les mains très souvent. Mais franchement, même avec la grippe, vu tout ce que j’ai vécu avant, j’y vais quand même!" A Abu Dhabi, il faut assurer des obligations médiatiques plus importantes que d’habitude. Timide de nature, Fiorot maîtrise l’exercice de mieux en mieux. "Je fais de plus en plus d’interviews et ça me fait plaisir qu’on s’intéresse à moi comme ça. Ça fait partie du job et je ne me pose plus la question. Je prends même du plaisir à le faire. C’est une sorte d’entraînement pour la suite car quand je vais combattre pour la ceinture, ça ne va pas arrêter… Je n’ai jamais fait de media training mais si ça peut m’enlever du poids, pourquoi pas. Tout ce que je peux mettre de mon côté pour aller chercher la ceinture, je le ferai."

Avant ce bouillant UFC 280, où elle a envie de croiser Chookagian au plus vite "pour la jauger dans le regard", Fiorot est aussi invitée à participer à la grande conférence de presse du jeudi avec tous les combattants de la carte principale. Un honneur mais un rendez-vous en plus à honorer. "Elle est à 17h là-bas. A cette heure-là, normalement, je commence à moins boire pour préparer la pesée du lendemain. Mais ça va comme on est bien au niveau poids. Et je suis tellement contente d’être sur cette carte que tout le reste, je m’en fous. Ça me fait un peu comme la première fois que je suis venue à l’UFC. Je n’avais pas trop de pression car j’étais tellement contente qu’elle s’enlevait un peu. Là, c’est un peu la même chose."

Pesée ratée par Chookagian ou pas, qui lui permettra au passage de prendre 20% de la bourse de l’Américaine, Fiorot est prête. "Quoi qu’il arrive, on allait prendre le combat. Même si ça avait été un kilo et demi au-dessus, j’étais venue pour ça. Et ça fera des sous en plus." Les montagnes russes des derniers mois n’auront fait que renforcer sa détermination. Elle veut un KO, qui aiderait à l'envoyer vers Shevchenko, et elle l'annonce pour le deuxième round. "A chaque fois que j’ai eu des préparations compliquées comme ça, j’ai toujours fait un super combat à la fin. Quand je vais rentrer dans la cage, je vais me rappeler de tout ça, de toute cette préparation, combien ça a été dur, et je sais que je ne vais rien lâcher."

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport