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UFC 282: pourquoi il ne faut surtout pas rater la dernière grosse carte de l’année

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Un nouveau champion garanti chez les mi-lourds, la nouvelle star qui passe un nouveau test, un combat qui fait saliver les passionnés, la plus jeune signature de l’histoire qui fait ses grands débuts: on vous explique les raisons de ne pas rater l’UFC 282, dernier événement "numéroté" de l’année pour la grande organisation de MMA, ce week-end à Las Vegas (en direct à partir de 4h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport 2).

Un nouveau champion garanti chez les mi-lourds

Pour sa dernière grosse carte "numérotée" de l’année, l’UFC 282 ce week-end à Las Vegas, la plus grande organisation de MMA à travers la planète propose une garantie rare: l’assurance de connaître un nouveau roi chez les mi-lourds. A la base, cet événement devait offrir en main event le choc entre le champion Jiri Prochazka et l’ancien champion Glover Teixeira, revanche de leur fabuleux combat de juin dernier lors duquel le Tchèque avait détrôné le Brésilien sur une soumission au bout du dernier round.

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Mais une grave blessure de Prochazka à l’épaule à l’entraînement (un partenaire a tenté de lui remettre son épaule démise mais a empiré les choses), la pire du genre jamais vue par les médecins de l’UFC dixit son patron exécutif Dana White, a chamboulé le tout. Sur le flanc pour de longs mois, voire plus d’un an, le champion a abandonné sa ceinture pour ne pas bloquer la division d’ici là. Le combat prévu en co-main event de cet UFC 282, entre le Polonais Jan Blachowicz et le Daghestanais Magomed Ankalaev, a donc été monté d’un cran sur la carte et se retrouve avec le titre vacant en jeu, Teixeira ayant refusé d’affronter Ankalaev pour la ceinture.

Un duel qui promet entre un Blachowicz ancien champion, détrôné par Teixeira après avoir notamment battu un Israel Adesanya monté de catégorie pour tenter de devenir double champion, et la nouvelle terreur Ankalev, qui reste sur la deuxième meilleure série de l’histoire des mi-lourds (derrière Jon Jones) avec neuf succès consécutifs depuis sa défaite face à Paul Craig lors de ses débuts UFC en mars 2018. Après Islam Makhachev, qui a repris le flambeau de son pote-coach Khabib Nurmagomedov en battant Charles Oliveira pour la couronne des légers, le Daghestan pourrait s’offrir un deuxième champion UFC en moins de deux mois avec Ankalaev. Pas mal pour un territoire d’à peine plus de trois millions d’habitants…

Pour l’UFC, qui voit logiquement plus d’avenir chez Ankalaev (30 ans) que Blachowicz (39), ce choc lancera une route déjà bien balisée pour le titre des mi-lourds en 2023. White l’a déjà annoncé: le vainqueur sera opposé à Teixeira, qui tentera de reconquérir le titre à 43 ans avant sans doute de mettre un terme à sa carrière. Et Prochazka aura le droit à sa chance de reprendre la ceinture dès qu’il sera remis et prêt à remonter dans la cage. De quoi offrir plusieurs combinaisons potentielles qui donnent envie: Ankalaev-Teixeira, Ankalaev-Prochazka, la revanche Blachowicz-Teixeira, le duel des combattants d’Europe de l’Est Blachowicz-Prochazka. Les mi-lourds vont connaître leur nouveau patron. Qui saura déjà quels challengers se dresseront ensuite sur sa route.

Quatre sur quatre pour la nouvelle star Paddy Pimblett?

Deux combattants pas encore dans le top 15 de leur catégorie placés en co-main event d’un événement "numéroté"? La proposition paraît farfelue et pas en ligne avec ce qui se fait d’habitude à l’UFC. Mais parmi ces deux combattants, il y a Paddy "The Baddy" Pimblett. Opposé à l’Américain Jared Gordon, le petit gars de Liverpool sera l’une des principales attractions l’UFC 282. Dont il est déjà la plus grande star. Arrivé à l’UFC en septembre 2021, l’ancien champion des plumes du Cage Warriors a eu besoin de seulement trois combats (pour autant de victoires, toutes avant la limite) dans l’organisation pour devenir un de ses combattants les plus populaires.

Style agressif et spectaculaire, belles soumissions, gueule d’ange ornée d’une coupe au bol façon Beatles, punchlines assassines livrées avec un accent hyper prononcé, discours forts au micro après ses combats, prise de poids qui amuse entre deux sorties dans la cage, viralité en dehors de la cage: le mix proposé par Pimblett, "un rêve pour les gens du marketing" selon ses propres mots, a fait mouche auprès du public, la preuve avec ses 2,3 millions de followers sur Instagram. éJe veux devenir la plus grande star de ce sport et je le suis sans doute déjà au moment où on parle, fanfaronne-t-il dans une interview à ESPN. Personne ne fait mes chiffres. Les semaines où je combats, quand l’UFC diffuse des choses sur moi, elles font dix fois plus de vues que celles des autres. (…) Je ne peux pas aller quelque part sans devoir enchaîner les photos."

Pas du genre à ne pas sauter sur une telle occasion, l’UFC a bien remarqué l’explosion de notoriété du "Baddy" et ne se fera pas prier pour l’exploiter, à l’image de sa présence dans le co-main event de cet UFC 282 pour sa quatrième sortie dans l’octogone de l’UFC. S’il semble moins talentueux sportivement, en tout cas moins capable de grimper jusqu’à une ceinture (surtout vu les talents en face dans sa catégorie des légers), il y a bien du Conor McGregor chez Paddy, comme l’avait noté Dana White. Cela tombe bien. Car voir leurs chemins se croiser semble de plus en plus crédible.

S’il passe l’obstacle Gordon, ce qui n’est pas gagné d’avance même s’il annonce un KO au premier round dans une soirée qui verra le retour aux affaires d’un autre Scouser en la personne de Darren Till (deux combats sur les trois dernières années), la nouvelle star de l’UFC sera à la croisée des chemins: Pimblett – qui s’est lancé ces dernières heures dans une guerre verbale lors de la conférence de presse avec Ilia Topuria, avec qui il avait déjà eu une confrontation tendue hors de la cage en marge de l’UFC Londres de mars dernier – devra se tester contre un membre du top 15 des challengers de sa catégorie pour mieux savoir s’il a de quoi grimper haut dans la hiérarchie.

Mais vu sa notoriété déjà acquise, voir son rêve d’un combat contre McGregor (qu’il est prêt à affronter chez les welters) se matérialiser très vite ne semble plus aussi dingue. Il y aurait des bons côtés pour tout le monde: "The Notorious" ferait face pour son retour (pour lequel on évoque aussi beaucoup Michael Chandler) à un adversaire "bankable", contre lequel il aurait de quoi s’imposer pour relancer la machine, et "The Baddy" toucherait le chèque de sa vie pour partager la cage avec une icône et devenir une encore plus grande star, surtout s’il s’impose. "Ce serait le plus gros pay-per-view de l’histoire l’UFC", promet Pimblett. Le garçon rêve d’un combat à Anfield, antre de ses Reds, ou dans le sublime Allegiant Stadium de Las Vegas. Conor-Paddy dans un tel cadre, que l’on aime les deux ou non, le spectacle serait grandiose. Et l’approche du choc ultra divertissante.

Topuria-Mitchell, le bonbon pour les passionnés

Paddy Pimblett le répète en boucle: son combat contre Jared Gordon serait "le main event du peuple" en raison de sa simple présence. Désolé "The Baddy" mais pour les passionnés de MMA, le "main event du peuple" aura lieu plus tôt dans la soirée. Et il opposera l’Américain Bryce Mitchell à l’Espagnol-Géorgien Ilia Topuria. Un bonbon exquis, "banger" comme on dit dans le milieu, qui fait saliver entre deux invaincus (15-0 pour Mitchell, sa défaite lors de l’émission The Ultimate Fighter n’étant pas comptabilisé comme un combat professionnel, et 12-0 pour Topuria) et surtout deux immenses et prometteurs talents.

Sorte de Khabib version "redneck" américain, connu pour ses sorties lunaires sur différents sujets (complotisme, terre plate, vous voyez l’idée) et pour avoir sorti une mixtape de… rap country, Mitchell est un spécialiste de lutte et jiu-jitsu brésilien (ceinture noire) qui va passer son plus grand test en carrière à 28 ans pour tenter de confirmer sa place dans le top 10 des challengers de la catégorie des plumes (il est actuellement neuvième). Quatorzième du même classement, Topuria est un profil d’avenir pour l’UFC et va tenter de continuer à grimper dans la hiérarchie.

A 25 ans, cette belle gueule au potentiel marketing évident a prouvé qu’il avait du feu dans les poings en mettant presque tous ses adversaires KO depuis trois ans – seul Youssef Zalal est allé à la décision sur cinq combats – mais cette série ne doit pas faire oublier les superbes qualités au sol de ce spécialiste de lutte gréco-romaine et jiu-jitsu brésilien (ceinture noire aussi) qui a débuté sa carrière pro en MMA avec sept soumissions d’affilée. Bref, les deux sont complets, spectaculaires et promettent un combat engagé et passionnant. Mais l’un des deux va devoir perdre le zéro de sa colonne défaites.

Rosas Jr, la valeur n’attend pas le nombre des années

Ah, la fin de l’adolescence et le début de l'âge adulte… Les soirées entre potes, les amourettes, les cours. Oubliez tout ça avec Raul Rosas Jr. A 18 ans, cet Américain né au Mexique n’a pas le même programme que les gens de son âge. Son truc à lui, c’est de se battre dans une cage pour gagner sa vie. En remportant son combat contre Mando Gutierrez lors de l’émission Dana White’s Contender Series (DWCS) en septembre, le gamin a obtenu un contrat dans la plus grande organisation de MMA. Il avait alors 17 ans (il a eu 18 début octobre) et sa signature était historique : jamais l’UFC n’avait engagé un combattant si jeune. Passé par les compétitions amateurs IMMAF et professionnel depuis l’automne 2021, "El Nino Problema" a impressionné lors de ce passage par les DWCS avec un profil complet un grappling technique et créatif.

"Je n’avais jamais vu un truc comme ça, s’extasiait alors Dana White. Il a beaucoup de talent. Se conduire comme il l’a fait dans ce combat à 17 ans… J’étais époustouflé. Je suis très impressionné par ce gamin. Il est vraiment spécial. Si vous saviez le nombre de combattants qui m’ont envoyé un message pour me dire qu’il les avait impressionnés et qu’il avait toute sa place ici. Est-ce qu’on a des doutes sur comment gérer sa carrière vu son âge? Pas après ce que j’ai vu. Ce gamin est prêt à combattre à l’UFC." Sa grande première sera pour ce week-end face à l’Américain Jay Perrin (10-6) pour ce qui est prévu comme le dernier combat des "préliminaires" de cet UFC 282, un spot qui montre combien l’UFC croit en lui et en son histoire.

De quoi lui mettre la pression? Pas sûr vu son état d’esprit ambitieux. "Je savais que ça arriverait depuis ma naissance, lançait-il au moment de la signature de son contrat. Personne ne devrait être surpris. Même si j’ai 17 ans, j’ai déjà de l’expérience et je suis prêt à affronter n’importe qui. Je suis prêt à combattre chaque semaine, chaque mois, je m’en fous, c’est pied sur l’accélérateur et pas de frein! Je me reposerai quand je serai à la retraite et vieux. Je sais que ce ne sera pas facile, rien n’est facile dans la vie, mais je deviendrai le plus jeune champion de l’histoire de l’UFC à 19, 20 ou 21 ans, et peu importe ce que je dois faire pour. Je suis le nouveau roi et j’arrive pour la ceinture." Le record de Jon Jones, champion des mi-lourds à 23 ans et 243 jours en mars 2011, sera-t-il inquiété par Raul Rosas Jr? Le garçon va devoir prouver qu’il en a l’étoffe. Cela commence ce week-end à Las Vegas.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport