UFC 285: pourquoi Ciryl Gane peut rentrer dans la légende des sports de combat face à Jon Jones

Parce qu’il peut signer une première pour le sport français
Les faits sont là. Le choc entre Ciryl Gane et Jon Jones pour la ceinture des poids lourds de l’UFC, ce week-end à Las Vegas, est sans doute – les nostalgiques auront des arguments contre – le plus gros combat de l’histoire du sport français. Qui peut permettre à ce dernier de signer une grande première. Du pionnier Orlando Wiet, natif du Surinam mais naturalisé, au dernier arrivé William Gomis, vingt-quatre représentants tricolores (tous sexes confondus) sont montés dans l’octogone de l’UFC.
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Mais aucun n’a encore réalisé l’exploit de devenir champion incontesté de sa catégorie dans la plus grande organisation au monde dans les arts martiaux mixtes (MMA). Celui qui s’en est le plus approché, et de très près, se nomme Ciryl Gane. Avec sa victoire sur Derrick Lewis à l’été 2021, "Bon Gamin" (son surnom) était devenu champion intérimaire des lourds. Mais le Vendéen a malheureusement échoué, même s’il n’était pas loin, quelques mois plus tard dans le combat d’unification du titre face au "vrai" champion Francis Ngannou.
Si on attend aussi Manon Fiorot, numéro 1 du classement des challengers chez les mouches et en lice pour une chance mondiale une fois remise de sa récente opération aux genoux, le Français de 32 ans (11-1 en carrière) se dresse désormais face à une nouvelle chance de conquérir un Graal qui échappe encore à la France près de trente ans après la création de l’UFC. En route pour l’histoire.
Parce qu’il peut battre un monstre jamais vraiment battu
Pour réussir cette grande première pour le sport français, Ciryl Gane s’attaque à une légende de sa discipline: Jon Jones. Trois ans après son dernier combat, l’Américain de 35 ans est de retour dans l’octogone de l’UFC pour aller conquérir une deuxième ceinture. Avant de s’attaquer aux lourds, "Bones" (son surnom) a régné près de dix ans sur la catégorie inférieure, les mi-lourds, où il était devenu le plus jeune champion de l’histoire de l’UFC – record qui tient toujours – en détrônant Mauricio Rua en mars 2011, à 23 ans.
Un sacre suivi d’une domination sans partage avec des grands noms de plusieurs générations battus un par un. Jones, lui, n’a jamais vraiment connu la défaite : son seul revers (contre 26 victoires et un no-contest) dans une carrière pro débutée en 2008 remonte à 2009, face à Matt Hamill, avec une disqualification pour coups de coude illégaux dans un combat qu’il dominait largement. Avec 2098 jours de règne cumulé en deux fois et quatorze victoires dans des combats pour un titre, celui qui a longtemps illuminé la planète MMA par son style atypique, complet et hyper efficace est un champion lumineux.
Mais aussi un homme souvent plongé dans l’ombre. Dopage, alcool, cocaïne, accidents de la route: la liste de ses frasques hors de la cage est longue comme son C.V. dans la cage. De quoi l’éliminer pour certains dans le débat sur le GOAT (le plus grand de tous les temps) de la discipline. Mais si on parle de pur sportif, difficile de trouver meilleur combattant dans l’histoire de l’UFC.
Parce qu’il peut devenir un grand nom de sa discipline
Face à Jon Jones, Ciryl Gane doit gravir un Everest du MMA pour se couvrir d’or. Reste à savoir quel "Bones" fera face au "Bon Gamin" dans la cage de la T-Mobile Arena de Las Vegas trois ans après ses derniers combats. Les trois dernières sorties dans l’octogone de l’Américain ont dessiné l’idée d’un Jones plus que prenable. Beaucoup pensent même que donner la victoire à Thiago Santos et/ou Dominick Reyes, ses deux derniers adversaires, aurait été logique. Il y a des arguments pour.
Mais on peut aussi penser que l’intéressé n’était pas très motivé pour ces rendez-vous, qu’il avait juste fait le boulot pour garder sa ceinture. Cette fois, pour son premier combat chez les lourds après des années à parler d’une montée de catégorie, et avec la ceinture en jeu, on peut l’imaginer un peu plus motivé. Suffisant pour retrouver ce qui en a fait un intouchable dans l’octogone? La "rouille du ring" va-t-elle le rattraper après tant de temps sans combattre (il a connu plusieurs périodes d’inactivité de plus d’un an avec ses affaires de dopage, mais jamais aussi longues)?
Peu importe, finalement. Si Gane inflige sa première "vraie" défaite à Jones, il aura vaincu une légende. Un monstre du MMA. Les mauvaises langues chercheront à nuancer vu les circonstances. Ils auront tort. L’exploit reste majeur, XXL, d’autant plus pour cette météorite venue du muay-thaï et dont le premier combat dans la discipline remonte à l’été 2018. Avec un tel succès, le combattant le plus populaire de France sur Instagram derrière le judoka Teddy Riner inscrirait à jamais son nom dans le livre d’histoire de l’UFC. "Bon Gamin" sera dans la légende pour avoir fait chuter une légende.