RMC Sport Sports de combat

UFC: Benoît Saint-Denis, le (gros) test qui peut tout changer

placeholder video
Dix mois après sa dernière apparition dans l’octogone, Benoît Saint-Denis est de retour dans la cage de l’UFC ce week-end à Las Vegas face au redoutable Ismael Bonfim (en direct à partir de 1h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport 2). Un choc qui peut rapporter gros à plusieurs niveaux au combattant français s’il s’impose. Explications.

On lui promet une guerre. Tant mieux. L’ancien militaire ne rechigne jamais à cette tâche. Dix mois après avoir enflammé le public de l’Accor Arena de Bercy, premier représentant français à combattre (et à gagner) sur son sol dans l’histoire de l’UFC, Benoît Saint-Denis fait son retour dans l’octogone de la plus grande organisation de MMA à travers la planète ce week-end à Las Vegas. Un rendez-vous en forme de gros test pour l’ancien des Forces Spéciales: "God of War" fera face au dangereux Brésilien Ismael Bonfim, invaincu depuis neuf ans, qui bénéficie d’une énorme hype depuis le magnifique coup de genou sauté qui lui a permis d’éteindre Terrance McKinney en janvier à Rio pour ses "vrais" débuts à l’UFC (il était passé par les Dana White’s Contender Series, émission où le patron exécutif de l’organisation cherche de nouveaux talents à signer).

>> Vivez le choc Saint-Denis-Bonfim et toutes les soirées UFC avec les offres RMC Sport

Vous avez dit traquenard? On pourrait le penser. Mais pas forcément seulement pour le Français… Pas classé dans le top 15 des challengers des légers, Bonfim (19-3, 27 ans) apparaît au vingt-neuvième rang du classement de cette catégorie sur le site de référence Tapology, qui inclut les combattants de toutes les organisations. Loin devant "BSD" (10-1, 27 ans) et sa soixante-quatrième place. Mais c’est justement l’idée. Battre "Marreta", dont le frère Gabriel évolue également à l’UFC, c’est effectuer un gros bond en avant et venir taper fort à la porte du fameux top 15 qui rapproche du Graal nommé ceinture. "Clairement. C’est un mec autour du top 20 à l’UFC, rappelait Saint-Denis ces derniers jours dans le RMC Fighter Club. Taper Bonfim et si possible avec la manière ouvrirait la porte à un combat contre un perdant récent du top 15."

Son manager, Giom Peltier, patron de la Bulgarian Top Team, a déjà son idée sur la question. Après une victoire sur Bonfim, il aimerait opposer Saint-Denis à Dan Hooker (numéro 11 du classement) le 2 septembre à Paris. Un souhait ambitieux quand on sait que son poulain combat deux mois seulement avant l’événement parisien et Hooker… une semaine après face à Jalin Turner (n°10) lors de l’UFC 290 du 8 juillet à Las Vegas (et même s’il revient vite dans la cage après ça, le Néo-Zélandais privilégiera sans doute un combat sur la carte de l’UFC 293 prévu le 8 septembre à Sydney, en Australie). Mais un souhait qui résume bien l’état d’esprit du combattant tricolore, qui n’imagine pas ne pas être sur la carte de l’UFC Paris malgré ce court délai sauf si son corps le lui empêche: "Le seul cas qui ne me ferait pas avoir l’envie d’y être, c’est une blessure qui empêche de pouvoir s’entraîner pendant la totalité du temps jusqu’à Paris".

Au-delà de ce qu’on pourrait lui proposer, point qui dépendra de sa performance contre Bonfim, il faudra aussi régler la question contractuelle. Pour laquelle le camp de Saint-Denis a pris un risque qui peut rapporter plus gros. Le combat contre Bonfim est le dernier du premier contrat de l'élève de coach Daniel Woirin à l’UFC, où il a débarqué en octobre 2021 pour prendre en dernière minute le dangereux Elizeu Zaleski, un choc chez les welters – il était autour de cette catégorie auparavant mais il est depuis descendu chez les légers – durant lequel le Français avait encaissé une pluie de coups qui aurait fait plier la plupart des êtres humains mais pas ce garçon au mental hors normes, sa seule défaite (sur décision) en carrière qu’il aurait aimée voir être changée en succès car le Brésilien a depuis été convaincu de dopage.

Un nouveau contrat lui a déjà été proposé. Refus. L’idée? Battre Bonfim et sa hype pour passer à 3-1 dans l’organisation et pouvoir mieux négocier son statut sur le plan financier. Son manager explique qu’il aimerait porter celui qui émarge aujourd’hui à un peu plus de 30.000 dollars la sortie dans l’octogone en cas de victoire – moitié moins s’il perd – à une hauteur de 100.000 dollars s’il finit le combat le bras levé. Risqué, certes, car l’UFC pourrait décider de s’en séparer si les choses tournent mal pour le Brésilien (on en doute vu son style et le spectacle proposé dans ses combats), mais une nouvelle fois bien dans l’esprit du guerrier qui croit en lui et en son objectif de "devenir champion à l’UFC".

"La confiance en soi du combattant est importante, sourit l’intéressé. Je ne suis pas là pour faire une carrière en restant dans le ventre mou, même si ça peut arriver. Je suis encore jeune mais je me sens bien, je me sens prêt. Suis-je certain que mon combat suivant sera à l’UFC? C’est une belle catégorie, gonflée, donc je ne sais pas. Mais je pense quand même que oui avec le style de combat que j’ai mis en place. (…) Je veux prouver que j’ai ma place à l’UFC par mes actions. Benoît Saint-Denis sera quelqu’un qui sera prêt à faire la guerre contre les tops combattants, je pense l’avoir prouvé à mon premier combat à l’UFC, contre un mec chargé et sous-coté qui a récemment battu le cousin de Khabib Nurmagomedov pour son retour."

Cerise sur le gâteau, "BSD" aura le droit à une belle exposition face à Bonfim, choc placé sur la carte principale de cet UFC Fight Night (événements du second niveau derrière les numérotés). "Ça montre que c’est un combat où je monte dans la hiérarchie et ça fait du bien", apprécie-t-il. Avenir sportif, avenir contractuel et financier, Benoît -Denis va jouer gros à Las Vegas. Mais si vous commencez à connaître le bonhomme, vous savez que rien ne peut lui faire peur. "Au bout d’un moment, ça ne sert à rien de parler, lâche-t-il. Il faut juste y aller et arracher la tête au Brésilien, la mettre sur une pique et dire: 'Voilà, Benoît Saint-Denis est là pour régner sur cette catégorie'." Concentré sur Bonfim avant de penser à la suite, avec la promesse d’une "grosse guerre dans la cage", "prêt mentalement et physiquement" à relever ce défi, le Français a rendez-vous avec son histoire. "C’est une étape importante mais que je me sens prêt à passer. A moi de le prouver." Le test est grand. La récompense n’en sera que plus belle s’il s’impose.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport