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UFC: Pourquoi Nassourdine Imavov peut gagner gros face à Strickland

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Opposé à Sean Strickland ce week-end à Las Vegas (en direct à partir de 1h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport), son premier main event à l’UFC, Nassourdine Imavov peut faire un gros bond en avant dans sa carrière en cas de succès. RMC Sport vous explique les enjeux de ce choc.

Une carrière à l’UFC est faite d’étapes à franchir. Et certaines sont plus importantes que d’autres. Pour Nassourdine Imavov et sa quête des sommets, ce week-end marque un rendez-vous capital. De ceux qui peuvent accélérer une trajectoire. Les aléas de la vie offrent au "Sniper" tricolore une opportunité en or. Douzième du classement des challengers chez les moyens, où le nouveau roi se nomme Alex Pereira, Imavov devait affronter Kelvin Gastelum, treizième, grand nom de la catégorie (il avait poussé l’ancien champion Israel Adesanya dans ses retranchements) mais en perte de vitesse avec cinq revers sur ses six derniers combats même s’ils ne l’opposaient pas à n’importe qui.

Mais une blessure à la bouche de l’Américain à l’entraînement a laissé la place à un compatriote, le fou furieux Sean Strickland. Avantage ? Le garçon, à l’histoire haute en couleurs et aux punchlines qui franchissent allégrement la limite, s’affiche au septième rang du classement des challengers chez les moyens. Avant ses deux défaites de rang, face à Pereira en juillet sur un gros KO et contre Jared Cannonier sur décision partagée mi-décembre, l’ancien néo-nazi était à deux doigts (une victoire, quoi) d’une chance pour le titre.

Si leur choc se fera à la barre supérieure des mi-lourds, 93 kilos au lieu de 84, car Strickland n’avait pas le temps de perdre le poids nécessaire après avoir « sauvé » la soirée en prenant le combat cinq jours avant, une victoire aura à coup sûr des conséquences sur le classement chez les moyens. Surtout s’il y met la manière en terminant avant la limite. Imavov pénétrera dans le top 10 et s’ouvrira la route vers les combats contre la crème de la crème de la catégorie, ce qu’il réclame depuis plus d’un an déjà. Un peu plus proche de son objectif revendiqué, la ceinture. Le Français est aux portes du grand-monde et l’UFC en a conscience.

C’est l’autre volet de la grosse opportunité. Pour la première fois, et seulement la troisième pour les représentants français après Cheick Kongo et Ciryl Gane, le "Sniper" se retrouve en main event, le combat principal de la carte, d’un événement UFC. En pleine lumière, et encore plus dans la première soirée de l’année pour la plus grande organisation de MMA, avec des fans du monde entier avides de retrouver leur feuilleton préféré stoppé mi-décembre (dans un événement où… Strickland était en main event contre Cannonier, ce qui lui offre une stat historique, premier à faire le combat principal de deux événements UFC de rang depuis Tito Ortiz en fin 2004-début 2005).

"Ce n’est pas pour rien, rappelait Imavov au micro de RMC Sport quand Gastelum était toujours son adversaire. Il y a quelque chose derrière. On compte sur nous. Je ne dois pas me louper. Ce combat est très important pour ma carrière." Peut-être encore plus face à Strickland. "C’est mieux, confirmait-il ces derniers jours. Et l’objectif reste le même." Le changement de dernière minute lui offre en outre un plus gros "droit à l’erreur". Après avoir si longtemps préparé un autre adversaire, contre un mieux classé que Gastelum, une défaite aurait sans doute moins d’impact négatif sur sa future trajectoire à l’UFC.

Peu importe: elle n’est pas dans les plans. Sur ses réseaux sociaux, Imavov a annoncé la couleur cette semaine: "Je ne me suis jamais aussi bien senti". Le très talentueux et très travailleur guerrier venu du Daghestan a aussi expliqué au RMC Fighter Club il y a quelques jours qu’il n’avait encore jamais livré une performance "à 100% de (s)on potentiel" dans la cage de l’UFC. On espère voir ça dès ce week-end. Où il pourra aussi répondre aux quelques doutes nés de l’UFC Paris.

Enervé par des vidéos provocatrices de Joaquin Buckley, son adversaire à Bercy, il était sorti de son plan à "trop vouloir lui faire mal". La victoire était au bout mais il s'est lui-même dit "déçu" de sa prestation. Avec Strickland, même en quelques jours, Imavov a de nouveau fait face à quelqu’un qui provoque, et bien plus fort que Buckley, avec notamment quelques insultes au peuple français. Mais celui qui confirme avoir retenu la leçon de Paris semble bien plus serein. Il lui a bien promis de "lui faire payer tout ce qu’il a dit". Mais le sourire affiché en lâchant ces mots au micro de RC Sport ne trompait pas sur son détachement. Nassourdine est prêt, ultra prêt. Pour le plus grand rendez-vous de sa carrière. Et pour en connaître de plus grands encore.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport